Petit frère,
J'ai honte vois-tu ? Tellement honte de la personne que je suis devenue. Avant, je n'éclatais pas comme je le fais aujourd'hui, avant je jouais avec toi, avant je comptais encore un petit peu dans ton coeur. Mais c'est fini tout ça. Pourquoi, me demanderais-tu. Tu me l'as toujours demandé. Pourquoi ne suis-je plus la gentille petite fille à qui tu racontais ta journée, pourquoi je cris, pourquoi je me cache dès que vous êtes là.
C'est trop dur petit frère. De te voir succomber à des crises, de devoir toujours anniber mes sentiments pour pas causer trop de tord. Et c'est tellement égoiste de ma part d'oser me plaindre de ça alors que toi tu as de vrais problèmes mais pourtant j'en ai besoin. Meme si c'est juste dans une lettre a la con que tu ne liras jamais.
J'ai toujours été seule vois-tu ? Des insultes, des mots, des "je t'aime" brisés, saccagés. Toi, tu m'appelles "la zombie". Parce que je ne souris pas - plus ? -, que je suis taciturne, méchante. Parce que mon coeur - comme mon ventre - est creu, que des cernes apparaissent sous mes yeux. Ce surnom, je m'y suis habituée après tout maman aussi m'en a doté et je m'y suis accomodée.
Mais peut etre que si tu allais au delà de ça, tu verrais juste de la solitude, encore et toujours. Je ne dis pas que c'est facile pour toi. Mais pourtant, toi tu as de quoi justifier ta solitude. Toi elle ne t'affecte pas parce que tu as papa, maman, petite soeur avec qui tu vis comme une jumelle et ce fichu diag de TSA. Moi je n'ai rien de tout ça. Maman ne m'aime pas, elle me l'a dit elle-même (ça et d'autres choses que je préfererais oublier), papa s'occupe de toi et c'est normal, petite soeur t'a, vous vous completez et le diag ne m'aidera jamais car je suis normale après tout. Moi la véritéc'est que je n'ai jamais eu d'amis. Jamais. Depuis toute petite je lis dans la cour, m'invente une jolie petite vie de gosse pour les parents alors que ma journée a juste été un néant face aux humains passant sans me voir.
Tu vois, c'est cette idée de normalité qui me donne envie de chialer. L'idée que quoi que je fasse, dise, pense soit étrange mais que tout le monde s'obstine à me répéter que c'est normal. J'ai failli pu aller voir une psy il y a quelques mois. Maman était dans un de ses bons jours, je sortais d'une crise et on en a parlé. Et puis elle a reçu un coup de fil de ton collège et l'idée a vite été oubliée. Oui, je t'en ai voulu. Mais toi, tu vis tellement pire alors que moi c'est juste normal.
Cette lettre est un ramassis de plaintes idiotes sans réel fond. Des conneries ammassées les unes dans les autres à la force de deux doigts.
Mais voilà, je crois qu'en fait je suis juste jalouse de toi. Du fait que tu existe alors que moi c'est comme si je n'étais pas là.
- Etoile (parce que les astres semblent bien vite imploser)
J'ai honte vois-tu ? Tellement honte de la personne que je suis devenue. Avant, je n'éclatais pas comme je le fais aujourd'hui, avant je jouais avec toi, avant je comptais encore un petit peu dans ton coeur. Mais c'est fini tout ça. Pourquoi, me demanderais-tu. Tu me l'as toujours demandé. Pourquoi ne suis-je plus la gentille petite fille à qui tu racontais ta journée, pourquoi je cris, pourquoi je me cache dès que vous êtes là.
C'est trop dur petit frère. De te voir succomber à des crises, de devoir toujours anniber mes sentiments pour pas causer trop de tord. Et c'est tellement égoiste de ma part d'oser me plaindre de ça alors que toi tu as de vrais problèmes mais pourtant j'en ai besoin. Meme si c'est juste dans une lettre a la con que tu ne liras jamais.
J'ai toujours été seule vois-tu ? Des insultes, des mots, des "je t'aime" brisés, saccagés. Toi, tu m'appelles "la zombie". Parce que je ne souris pas - plus ? -, que je suis taciturne, méchante. Parce que mon coeur - comme mon ventre - est creu, que des cernes apparaissent sous mes yeux. Ce surnom, je m'y suis habituée après tout maman aussi m'en a doté et je m'y suis accomodée.
Mais peut etre que si tu allais au delà de ça, tu verrais juste de la solitude, encore et toujours. Je ne dis pas que c'est facile pour toi. Mais pourtant, toi tu as de quoi justifier ta solitude. Toi elle ne t'affecte pas parce que tu as papa, maman, petite soeur avec qui tu vis comme une jumelle et ce fichu diag de TSA. Moi je n'ai rien de tout ça. Maman ne m'aime pas, elle me l'a dit elle-même (ça et d'autres choses que je préfererais oublier), papa s'occupe de toi et c'est normal, petite soeur t'a, vous vous completez et le diag ne m'aidera jamais car je suis normale après tout. Moi la véritéc'est que je n'ai jamais eu d'amis. Jamais. Depuis toute petite je lis dans la cour, m'invente une jolie petite vie de gosse pour les parents alors que ma journée a juste été un néant face aux humains passant sans me voir.
Tu vois, c'est cette idée de normalité qui me donne envie de chialer. L'idée que quoi que je fasse, dise, pense soit étrange mais que tout le monde s'obstine à me répéter que c'est normal. J'ai failli pu aller voir une psy il y a quelques mois. Maman était dans un de ses bons jours, je sortais d'une crise et on en a parlé. Et puis elle a reçu un coup de fil de ton collège et l'idée a vite été oubliée. Oui, je t'en ai voulu. Mais toi, tu vis tellement pire alors que moi c'est juste normal.
Cette lettre est un ramassis de plaintes idiotes sans réel fond. Des conneries ammassées les unes dans les autres à la force de deux doigts.
Mais voilà, je crois qu'en fait je suis juste jalouse de toi. Du fait que tu existe alors que moi c'est comme si je n'étais pas là.
- Etoile (parce que les astres semblent bien vite imploser)