La masturbation, la pornographie...

Ragnarok

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20 Fev 2021
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Vous avez beau dire, vous renvoyez une image de la pornographie et plus largement de la masturbation très négative. Je trouve que c'est un vrai risque pour des lecteurs jeunes et pas très avertis qui vont avoir tendance à culpabiliser alors qu'ils ne font strictement rien de mal.

Il y a un gros présupposé implicite qui tend à opposer pornographie et relations épanouies à deux, qui ne repose sur rien de concret et qui accrédite l'idée que celui qui consomme de la pornographie va avoir du mal à trouver un copain / une copine et à être heureux avec. Mais non ! La très grande majorité des garçons ET des filles regardent aujourd'hui du porno, ça n'en fait pas des célibataires endurcis ou des gens massivement malheureux en couple.

Ragnarok, en te lisant, on croirait presque que les témoignages d'hommes regardant du porno et n'étant pas satisfaits par les relations sexuelles avec un ou une partenaire sont simplement du mensonge voire inexistants.

Je n'ai jamais dit qu'on ne peut pas regarder du porno et être insatisfait de ses relations sexuelles en couple, on ne vois pas pourquoi ça serait impossible. Je conteste le lien à sens unique que tu introduis entre les deux. Bien sûr la consommation de porno (et plus largement la masturbation) étant une activité sexuelle, elle résonne avec les autres activités sexuelles. On peut raisonnablement conseiller à quelqu'un qui se masturbe six fois par jour de se calmer un peu s'il veut garder un peu d'énergie pour son partenaire, comme on peut conseiller à quelqu'un qui trouve sa vie sexuelle fade de s'inspirer de certaines vidéos porno. On n'est pas dans le domaine de la pathologie mais de la vie quotidienne, de l'équilibre, du conseil.

Ensuite, j'ai envie de dire, le porno a tendance à déconnecter la personne de son partenaire amoureusement, la satisfaction est donc tout à fait moindre. Le porno ne reconnecte pas les gens pleinement à leur partenaire.

Ce sont des affirmations gratuites. On peut se masturber et être en harmonie avec son partenaire, trouver refuge dans la pornographie parce que son couple amène de la frustration, ne pas se masturber et avoir une vie sexuelle atone... tout est possible. Toutes ces réflexions tendent à opposer masturbation et relations en couple, ce qui n'est pas sain du tout sur le plan de la vie sexuelle.

Et une libido plus élevée, être dégourdi grâce au porno ne veut absolument rien dire sur la satisfaction ressentie, la manière dont se passe les relations sexuelles pour le développement de la personne, dont ça alimente la relation affective, amoureuse, etc. La satisfaction sexuelle calculée ici est unidimensionnelle (créer, alimenter et satisfaire des fantasmes), je ne sais même pas s'il est pertinent alors d'en parler.
La libido, le nombre de relations sexuelles, de plus nombreux fantasmes, ce sont des données chiffrées qui ne disent rien sur la qualité. La qualité n'étant témoignée que positivement par les gens qui regardent du porno, vraisemblablement parce que ça fait cool de dire qu'on est plus ouverts et libres sexuellement, ce qui, encore une fois, ne veut rien dire. Des témoignages existent dans le sens contraire.
Les témoignages positifs, qui sont d'ailleurs le centre de ton argumentaire pour dire que le porno ça n'a aucune incidence négative, peuvent et sont dans la plupart des cas, des témoignages biaisés par la bienpensance de la libération et liberté sexuelle.

Donc les données chiffrées ne valent rien, les témoignage ne valent rien, parce que l'époque serait à la libération et à la liberté sexuelle. Ce serait bien si c'était le cas mais non, on est encore dans une société qui incrimine fortement la pornographie et qui voit plus largement la masturbation d'un oeil équivoque. Les principales religions en font toujours un péché grave, ne l'oublions pas.
Je t'assure que, au delà des études, plein de gens, garçons ou filles, se masturbent en étant célibataires ou en couple sans que cela leur pose de soucis. Il faut le dire et le répéter. Si quelqu'un fait état de soucis, il faut les analyser, l'aider à les résoudre et pas affirmer péremptoirement qu'il doit arrêter toute activité masturbatoire ou toute consommation de pornographie pour régler ces problèmes. Cette affirmation ne repose sur rien de sérieux.

Je crois que l'on se dirige vers une impasse si on discute de la pornographie en voulant n'en parler que sous un angle moral ou scientifique. Ce sera toujours biaisé et très creux.
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On dirait qu'il n'y a aucune décence à se dire que concernant les impacts négatifs de la consommation de porno, on est encore sûrs de rien puisqu'on ne peut pas prouver l'inexistence de... À la limite, ce qu'il pourrait se passer c'est de rassembler tout type d'études, de dire qu'il existe de tout et que des recherches sont encore en cours. Ça ce serait bien plus scientifique que de dire qu'il n'y a rien un point c'est tout.

Contrairement à ce que vous pouvez penser, la pornographie existe depuis toujours. Sans doute pas sous la même forme qu'aujourd'hui, mais à Pompéi on peut voir des dessins cochons et des écrits dits libertins il y en avait au XVIIIème siècle, pas des plus softs. On n'est donc pas dans la situation où un phénomène nouveau arrive qui interroge mais dans une situation où pendant des siècles on a condamné sans base la masturbation et où on se rend compte depuis peu qu'il n'y a pas de fondement à cette condamnation. La bataille d'arrière-garde est passée en quelques décennies de la masturbation à la consommation de pornographie.

À côté de ça, des discussions très intéressantes peuvent être entamées par exemple sur le fait que les incidences négatives n'existent que parce qu'il y a stigmatisation de la consommation de porno (faux cf. témoignages), qu'il y a des incidences positives considérables (lesquelles ? Quelles valeurs ont-elles ?),

Sur les conséquences positives, je te renvoie aux études citées par nos deux camarades, qui en mettent en avant. Pour le reste, encore une fois, personne ne nie qu'il peut y avoir des conséquences négatives à une activité (par exemple si tu fais du ski tu risques de te casser la jambe), ça ne la condamne pas pour autant !

bref... Prendre réellement connaissance du vécu des gens, et analyser la pornographie historiquement et philosophiquement et arrêter de nier des réalités vécues par les gens même si ce n'est qu'en corrélation.
Les corrélations scientifiquement ça ne prouve rien. S'il y a des lions dans la savane, ce n'est pas parce qu'ils aiment les plantes, mais parce qu'ils mangent des animaux qui y broutent.

Les causes d'incidences négatives corrélées à la consommation de porno, comme à n'importe quelle consommation ont en réalité les mêmes causes que l'existence de la consommation de drogue et que l'existence de la création, la distribution et la consommation de porno également.

Absolument pas ! Les drogues qui induisent une dépendance physique (ce qui n'est pas le cas de toutes les drogues) agissent par des phénomènes chimiques précis créant un manque physique en cas d'arrêt. Regarde ce qu'est un delerium tremens (dont on peut mourir) et dis-moi si tu connais un consommateur de pornographie qui a déjà connu cela.
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Pour prendre un exemple très concret de comment peut fonctionner le lien entre activité solitaire et activité de couple, on peut évoquer la situation d'une femme qui n'a jamais connu d'orgasme avec un partenaire (situation hélas pas si exceptionnelle). Or il faut savoir que l'anorgasmie d'origine physiologique est rare.

Si cette femme ne s'est jamais masturbée, une voie thérapeutique peut être de lui demander d'explorer son corps seule déjà, avec ou sans pornographie, avec ou sans vibromasseur. De pratiquer ensuite près de son partenaire, puis avec son partenaire, de manière à partager ses avancées.
 
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