La masturbation, la pornographie...

Ragnarok

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Modération : Discussion qui prenait base sur le topic Arrêter définitivement la masturbation, mais qui commence à s'écarter du but du topic.




Je n'ai pas dit qu'elle était exclue.
Je ne pense pas qu'une qualité de vie dégradée à cause d'une addiction soit à comparer avec quoi que ce soit d'autre que la vie qu'on pourrait avoir sans.
Ce que tu dis est un sophisme et donc est incorrect.
1. La pornographie n'est pas de l'érotisme.
2. Une addiction à la pornographie est par définition une relation compulsive qui dégrade la vie quotidienne et la santé mentale voire physique des personnes concernées. Il faut donc arrêter de minimiser l'addiction au porno qui existe réellement.
3. Personne ne meurt de l'addiction en soi. Le risque de mourir réside dans les conséquences de la consommation de l'objet. C'est donc complètement biaisé de parler de tabac, en comparant les effets de sa consommation et non de l'addiction qui conduit à des risques.

L'addiction à la pornographie n'est pas un trouble mental reconnu dans les classifications psychiatriques internationales. La sexualité est une fonction de base de l'organisme, l'exercer quel que soit le support n'est pas un problème en soi.

Le concept d'addiction à la pornographie a d'ailleurs été forgé récemment : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01484128/document

Ce serait une addiction dont on ne voit pas bien les conséquences négatives réelles. Pas de dommages physiques, pas de risque d'overdose, pas de dépendance physique... On va chercher le négatif dans la dimension psychologique, avec une forte connotation morale.

Parle-t-on d'addiction au sport ? Au scrabble ?

D'ailleurs dans les différents messages on n'évoque jamais de véritables problèmes, établis. C'est le concept d'addiction à la pornographie lui-même qui fait le plus de dégâts, en répandant la mauvaise conscience là où elle ne devrait pas être.
 
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Jds

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l'exercer quel que soit le support n'est pas un problème en soi.
Je viens de sortir une source montrant les risques. Qui plus est, j'ai écrit un message, il serait utile de le checker je pense.
 
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Ragnarok

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Je pense qu'il y a quand même beaucoup de psychologie qui joue car il ne faut pas oublier le cadre culturel qui diffère souvent entre femmes et hommes. La sexualité, c'est surtout social, non ?

L'expression de la sexualité est sociale, la sexualité elle-même c'est un bon gros fondement naturel de l'homme.

Des personnes arrivent à se passer de supports érotiques ou plutôt, leur support érotique est la sensation lors de l'activité, rien d'autre. Après peut-être sont-elles des exceptions. Ensuite, le support, il y a la difficulté d'y arriver, l'imagination où l'on doit composer cognitivement le support et lui donner un dynamisme, du mouvement ; les images, où il faut moins composer mais donner du dynamisme ; les vidéos où tout est disposé est où aucune difficulté d'accès est présente, donc aucun effort.

Une personne sans support pornographique ou érotique trouvera d'autres sources d'excitation, c'est évident : personnes rencontrées, images, récit érotique fantasmes...


Cette absence d'effort peut, j'imagine, amener à s'habituer à l'accès facile aux supports érotiques qui nous permettent d'accéder à l'excitation sexuelle. Cela entraînerait possiblement une banalisation de la sexualité, un moindre plaisir durant les futurs actes et même durant les séances face aux supports (1). La source donnée à la fin de ma phrase précédente donne aussi d'autres conséquences sexuelles lié à la consommation de la pornographie.

C'est quoi le problème de la "banalisation de la sexualité" ? L'étude que tu présentes me semble plutôt orientée, comme souvent dans ce domaine. Les problèmes érectiles comme conséquences de la masturbation ? Hum. Etrangement on voit moins de recherche sur le thème "est-ce que l'absence de masturbation cause des troubles sexuels", et pourtant la question mériterait d'être tout autant posée.

Comme toute pratique sexuelle la masturbation peut poser des soucis évidemment, mais c'est aussi absurde de l'évaluer en tant que telle que si on évaluait les rapports génitaux ou anaux.

Personne n'en meurt n'est pas un argument que je trouve recevable, on vit avant de mourir, il serait peut-être plus pertinent, donc, de s'intéresser à la vie et à la qualité de vie d'autrui. Si la mort n'est pas engagée, autant passer à la vie, non ?

En-deçà de l'addiction, on peut parler de dépendance. On peut ne pas être addict à quelque chose mais dépendant par exemple lorsque l'absence de cet objet nous affecte "négativement" émotionnellement et amène à atteindre émotionnellement la qualité de notre journée.

La dépendance, la vraie, c'est un phénomène neurologique, physique. La dépendance psychologique, c'est un vaste fourre-tout. Dépendance à YouTube ? Disney Channel ? On peut un peu tout y mettre, dès lors qu'on suppose mauvais de ne pouvoir se défaire d'une habitude.
 

Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
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L'expression de la sexualité est sociale, la sexualité elle-même c'est un bon gros fondement naturel de l'homme.
Dire que quelque chose est naturel, je trouve que ça revient à ne rien dire, tout étant naturel. Ce qui amène à la sexualité, ce qui la compose, ce qui peut l'impacter est social en partie, parfois en grande partie. Je veux dire, je m'oppose pas à ta réponse, donc on chipote là je crois.

Une personne sans support pornographique ou érotique trouvera d'autres sources d'excitation, c'est évident : personnes rencontrées, images, récit érotique fantasmes...
Je viens de dire qu'il existait des personnes pouvant se passer de supports et qui se concentrent sur leurs sensations. Le reste, je l'ai déjà listé.

C'est quoi le problème de la "banalisation de la sexualité" ?
Par là, j'entends l'amoindrissement d'un réel vécu de la sexualité. Le mot banalisation indique ici qu'on peut trouver ça sans saveur, dans une certaine monotonie.

L'étude que tu présentes me semble plutôt orientée, comme souvent dans ce domaine. Les problèmes érectiles comme conséquences de la masturbation ? Hum. Etrangement on voit moins de recherche sur le thème "est-ce que l'absence de masturbation cause des troubles sexuels", et pourtant la question mériterait d'être tout autant posée.
Je ne souhaitais pas me servir de cette source pour énoncer des faits irréfutables et auxquelles on ne peut rien dire. Je souhaitais par contre simplement montrer qu'une masturbation soutenue par la pornographie pouvait avoir des conséquences. J'ai donc utilisé cela pour réfuter l'énoncé selon lequel il n'y aurait pas de conséquences négatives. J'ai donc, à cela, répondu que c'était, en réalité, possible.

Hum. Etrangement on voit moins de recherche sur le thème "est-ce que l'absence de masturbation cause des troubles sexuels", et pourtant la question mériterait d'être tout autant posée.
La question a déjà été posée et a déjà fait l'objet d'étude et ne pas se masturber (je ne l'ai pas précisé ?) n'entraîne pas de hausse du risque d'avoir un cancer de la prostate, par exemple. Comme j'avais dit, je n'ai encore rien trouvé sur les risques de l'absence de masturbation (bien qu'au fond de moi, j'avais envie de trouver des risques). C'était même la première recherche que j'avais fait pour répondre au topic d'où l'on vient. Par contre, si on parle de supports afin d'accompagner la masturbation, j'ai pris qu'un article (par flemmardise je l'avoue) mais il y en avait d'autres. Évidemment, je ne cache pas la possibilité d'être dans un biais de confirmation et il faudrait plutôt chercher ce qui va contre mon avis. Mais mon objectif n'étant que de te dire qu'il était possible qu'il y ait des troubles de la santé possible à cause d'une masturbation avec support pornographique, je me suis suffit de cet article, je ne voulais pas prétendre plus que ça.

Comme toute pratique sexuelle la masturbation peut poser des soucis évidemment, mais c'est aussi absurde de l'évaluer en tant que telle que si on évaluait les rapports génitaux ou anaux.
Pourquoi parler des autres rapports ? Évidemment qu'il y a des risques et visiblement, tu le sais, alors je voulais t'assurer qu'il y avait aussi des risques pour un rapport solitaire avec son appareil génital face à un support pornographique.

La dépendance, la vraie, c'est un phénomène neurologique, physique. La dépendance psychologique, c'est un vaste fourre-tout. Dépendance à YouTube ? Disney Channel ? On peut un peu tout y mettre, dès lors qu'on suppose mauvais de ne pouvoir se défaire d'une habitude.
Je parlais de dépendance dans le terme psychologique. C'est un fourre-tout si tu veux, je ne m'en servais pas vraiment comme d'un vocabulaire catégoriel tel un DSM, je ne m'en servais pas non plus comme d'un terme précis. Je décrivais par contre un défaut dans la relation comportementale entretenue avec un objet ou un contexte. Donc en effet, on peut tout y mettre et justement, j'y mets aussi les gens qui, sans leur café le matin, deviennent irritables. Ce n'est pas quelque chose de médicalement urgent mais ça reste une situation qui a quand même des répercussions et dont la personne devrait se défaire pour mieux vivre on va dire (et on sait qu'une chaîne de "petites" choses de la sorte, dans une vie quotidienne, peuvent venir ronger insidieusement une personne).
 
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Ragnarok

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20 Fev 2021
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Par là, j'entends l'amoindrissement d'un réel vécu de la sexualité. Le mot banalisation indique ici qu'on peut trouver ça sans saveur, dans une certaine monotonie.

La masturbation c'est de la sexualité. Pleinement et entièrement.

Dire que la masturbation peut entraîner des conséquences sur des relations avec une autre personne, c'est énoncer une évidence. Cela joue sur les attentes, les fantasmes ou tout simplement le désir (après cinq orgasmes masturbatoires dans la journée, il faut la forme pour assurer).

Ce n'est pas forcément négatif. La masturbation peut permettre de trouver un équilibre entre deux partenaires n'ayant pas le même désir, peut nourrir les fantasmes communs, alimenter les pratiques. Certains couples aiment regarder de la pornographie ensemble, par exemple.

Bref, comme toute activité sexuelle, tout est question d'équilibre, mais c'est vrai avec toutes les pratiques.

Je ne souhaitais pas me servir de cette source pour énoncer des faits irréfutables et auxquelles on ne peut rien dire. Je souhaitais par contre simplement montrer qu'une masturbation soutenue par la pornographie pouvait avoir des conséquences. J'ai donc utilisé cela pour réfuter l'énoncé selon lequel il n'y aurait pas de conséquences négatives. J'ai donc, à cela, répondu que c'était, en réalité, possible.

Nous sommes d'accord : cela peut évidemment avoir des conséquences négatives. Mais pas seulement. Comme toute pratique.

La question a déjà été posée et a déjà fait l'objet d'étude et ne pas se masturber (je ne l'ai pas précisé ?) n'entraîne pas de hausse du risque d'avoir un cancer de la prostate, par exemple. Comme j'avais dit, je n'ai encore rien trouvé sur les risques de l'absence de masturbation (bien qu'au fond de moi, j'avais envie de trouver des risques). C'était même la première recherche que j'avais fait pour répondre au topic d'où l'on vient. Par contre, si on parle de supports afin d'accompagner la masturbation, j'ai pris qu'un article (par flemmardise je l'avoue) mais il y en avait d'autres. Évidemment, je ne cache pas la possibilité d'être dans un biais de confirmation et il faudrait plutôt chercher ce qui va contre mon avis. Mais mon objectif n'étant que de te dire qu'il était possible qu'il y ait des troubles de la santé possible à cause d'une masturbation avec support pornographique, je me suis suffit de cet article, je ne voulais pas prétendre plus que ça.


Pourquoi parler des autres rapports ? Évidemment qu'il y a des risques et visiblement, tu le sais, alors je voulais t'assurer qu'il y avait aussi des risques pour un rapport solitaire avec son appareil génital face à un support pornographique.

Je peux entrer un peu dans l'étude si tu veux mais franchement elle me semble orientée. Evidemment que quelqu'un qui a des troubles érectiles a intérêt à ne pas se masturber avant un rapport avec son/sa partenaire... Ce n'est pas un hasard si toutes les études sont dans un sens : les Américains qui sont très puritains sont friands d'études à connotation morale (genre les conséquences dommageables des relations homosexuelles). Les sciences sociales ce n'est pas un terrain neutre.

Au final je n'ai toujours pas bien saisi le risque. Enfin pour être plus précis : des risques il y en a pour toute activité. On peut avoir une fracture pénienne lors d'un rapport génital. On ne se pose pas ce genre de questions pour d'autres activités de la vie, on sent la dimension morale très présente sur ce sujet. Boire un verre de vin c'est cool, se masturber devant un porno c'est moins mis en valeur, hein.

Le support pornographique est accusé de plein de maux : normaliser des pratiques extrêmes, imposer des standards, culpabiliser les jeunes sur leur physique... Pourquoi pas, mais je ne vois pas beaucoup de données scientifiques sérieuses à l'appui. A l'inverse la pornographie, par exemple, donne des repères à des jeunes qui avant ne savaient même pas comment étaient faits leurs corps (que de drames lors des nuits de noces). On n'en parle jamais.

Je parlais de dépendance dans le terme psychologique. C'est un fourre-tout si tu veux, je ne m'en servais pas vraiment comme d'un vocabulaire catégoriel tel un DSM, je ne m'en servais pas non plus comme d'un terme précis. Je décrivais par contre un défaut dans la relation comportementale entretenue avec un objet ou un contexte. Donc en effet, on peut tout y mettre et justement, j'y mets aussi les gens qui, sans leur café le matin, deviennent irritables. Ce n'est pas quelque chose de médicalement urgent mais ça reste une situation qui a quand même des répercussions et dont la personne devrait se défaire pour mieux vivre on va dire (et on sait qu'une chaîne de "petites" choses de la sorte, dans une vie quotidienne, peuvent venir ronger insidieusement une personne).

On peut aussi prendre son café tous les matins et se sentir très bien. Se masturber toute sa vie et se sentir très bien. Quelles répercussions évoques-tu ? Encore une fois, cela reste très théorique et on ne voit pas bien les dégâts réels.
 

Jds

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La masturbation c'est de la sexualité. Pleinement et entièrement.

Dire que la masturbation peut entraîner des conséquences sur des relations avec une autre personne, c'est énoncer une évidence. Cela joue sur les attentes, les fantasmes ou tout simplement le désir (après cinq orgasmes masturbatoires dans la journée, il faut la forme pour assurer).

Ce n'est pas forcément négatif. La masturbation peut permettre de trouver un équilibre entre deux partenaires n'ayant pas le même désir, peut nourrir les fantasmes communs, alimenter les pratiques. Certains couples aiment regarder de la pornographie ensemble, par exemple.

Bref, comme toute activité sexuelle, tout est question d'équilibre, mais c'est vrai avec toutes les pratiques.
Je n'ai jamais rien dit contre. Par contre j'ai parlé de la masturbation grâce à un support pornographique. Bien sûr, il faut de la répétition pour que les conséquences arrivent j'imagine, en effet. Généralement, c'est une activité à répétition.

On peut avoir une fracture pénienne lors d'un rapport génital.
Oui, mais ça, on le sait notamment lors des cours d'éducation sexuelle. Ce genre d'études sur le rapport à la pornographie et les conséquences qu'elle peut avoir au niveau comportemental et psychologique peuvent donc aussi être connues et servir d'informations pour qu'autrui puisse savoir les risques qu'il prend à la surconsommation (si la consommation n'est pas problématique à tes yeux, on sera au moins d'accord sur la surconsommation) de pornographie.

On ne se pose pas ce genre de questions pour d'autres activités de la vie, on sent la dimension morale très présente sur ce sujet. Boire un verre de vin c'est cool, se masturber devant un porno c'est moins mis en valeur, hein.
Tu ne penses pas que ce genre de considération on en penserait sans cesse l'autre sur la morale pourrait donner lieu ) un soucis de jugement ?
Je veux dire, on sait que le vin peut aussi avoir des conséquences néfastes selon la consommation. Après, je veux bien te croire pour ce qui pousse certaines études à être ce qu'elles sont (et là, c'est une revue, donc on a pas d'expérience propre à l'étude) donc je comprends que tu puisses avoir cette prudence.

A l'inverse la pornographie, par exemple, donne des repères à des jeunes qui avant ne savaient même pas comment étaient faits leurs corps (que de drames lors des nuits de noces). On n'en parle jamais.
Tu as des lectures ou des trucs à me dire par rapport à ça ? Même sans source. Car j'ai plutôt l'impression que c'est le fait justement d'enlever la moralisation du sexuel, ce qui libère les discussions à ce propos. Qui plus est, il y a l'éducation sexuelle qui peut jouer et qui est sans doute toujours plus présente. Ne penses-tu pas que ces choses là jouent plus majoritairement que la pornographie ?

Je peux aussi énoncer que la pornographie, c'est du spectacle, elle peut donner des attentes extra-ordinaires dans la future relation sexuelle d'un individu en ayant consommé. Dans ce cas là, ça agit comme de l'information/désinformation d'un coup. Et c'est même cela qui peut avoir des conséquences sur le vécu sexuel.

On peut aussi prendre son café tous les matins et se sentir très bien. Se masturber toute sa vie et se sentir très bien. Quelles répercussions évoques-tu ? Encore une fois, cela reste très théorique et on ne voit pas bien les dégâts réels.
Je n'ai pas dit le contraire. Les répercussions en cas de dépendance, comme je l'ai indiqué, c'est des répercussions émotionnelles où la personne est affectée de ne pas avoir eu son café ou sa masturbation (avec support pornographique) et cela peut engendrer, par un concours de circonstances, un effet sur les relations et par un retour, un genre de boomerang dans l'interaction, ça peut retomber sur l'individu et son rapport à lui-même. Je pars peut-être loin mais je ne cantonne pas ça à la masturbation avec un support pornographique.
 
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Ragnarok

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20 Fev 2021
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Oui, mais ça, on le sait notamment lors des cours d'éducation sexuelle. Ce genre d'études sur le rapport à la pornographie et les conséquences qu'elle peut avoir au niveau comportemental et psychologique peuvent donc aussi être connues et servir d'informations pour qu'autrui puisse savoir les risques qu'il prend à la surconsommation (si la consommation n'est pas problématique à tes yeux, on sera au moins d'accord sur la surconsommation) de pornographie.

Cours d'éducation sexuelle qui se résument bien souvent à la prophylaxie et à la prévention des agressions. Une fille me disait encore récemment avoir quitté le lycée (récemment) sans jamais avoir entendu parler du clitoris.

Tu as des lectures ou des trucs à me dire par rapport à ça ? Même sans source. Car j'ai plutôt l'impression que c'est le fait justement d'enlever la moralisation du sexuel, ce qui libère les discussions à ce propos. Qui plus est, il y a l'éducation sexuelle qui peut jouer et qui est sans doute toujours plus présente. Ne penses-tu pas que ces choses là jouent plus majoritairement que la pornographie ?

Des études je pourrais rechercher mais je pense que c'est peu exploré.

Dans les faits, quand deux personnes qui n'ont jamais fait l'amour et ne se sont jamais masturbés (= la règle théorique religieuse) engagent la première relation sexuelle de leur vie tard dans la nuit après une soirée de fête, je te laisse imaginer ce que ça peut donner. Possible que ça se passe très bien, possible que ça soit une catastrophe absolue. A noter qu'on attend un dépucelage (parfois en relevant les draps après la nuit), difficile de mettre une pire pression. Avoir une érection pour le garçon et se détendre un minimum pour la fille, c'est un challenge.

La sexualité, c'est une fonction organique et une activité au fond assez technique. Comme toute fonction, ça s'entraîne. Comme toute activité technique, ça n'est pas inné.

Donc (mais là c'est mon seul raisonnement), la meilleure façon d'avoir une sexualité épanouie c'est de connaître son corps, de l'explorer, de savoir guider son partenaire, de le connaître lui aussi, au plan général (les hommes, les femmes) et au plan singulier. C'est de pratiquer aussi, et avec différents partenaires dans l'idéal.

Et puisqu'on est dans le subjectif, un partenaire qui ne se masturbe pas, qui a connu peu de partenaire, qui a été peu "initié" aux différentes pratiques... (avis personnel) a plus de problèmes qu'un autre.

Je peux aussi énoncer que la pornographie, c'est du spectacle, elle peut donner des attentes extra-ordinaires dans la future relation sexuelle d'un individu en ayant consommé. Dans ce cas là, ça agit comme de l'information/désinformation d'un coup. Et c'est même cela qui peut avoir des conséquences sur le vécu sexuel.

C'est ce qu'on dit souvent, mais bon j'ai un doute. Les gens ne sont pas idiots, quand ils regardent un film de super héros ils savent que ce n'est pas la réalité, ni un film de gangsters. Je ne connais pas d'étude convaincante sur le sujet. On dit ça de la violence aussi, or on n'a jamais pu prouver que regarder des films violents rend violent. Les mamies qui lisent Agatha Christie ne trucident par leurs voisins.

Evidemment quelqu'un qui voit des scènes de fellation, de cunnilingus ou de sodomie va peut-être avoir une attente sur le sujet vis-à-vis de son partenaire... mais est-ce mal en soi ? A ce compte une femme qui se dit "tient je jouirais bien de temps à autres" parce qu'elle voit des filles avoir un orgasme dans un porno, c'est une attente extraordinaire ;-)

Je n'ai pas dit le contraire. Les répercussions en cas de dépendance, comme je l'ai indiqué, c'est des répercussions émotionnelles où la personne est affectée de ne pas avoir eu son café ou sa masturbation (avec support pornographique) et cela peut engendrer, par un concours de circonstances, un effet sur les relations et par un retour, un genre de boomerang dans l'interaction, ça peut retomber sur l'individu et son rapport à lui-même. Je pars peut-être loin mais je ne cantonne pas ça à la masturbation avec un support pornographique.

Je comprends mais prends un peu de recul : ça n'a pas l'air bien dramatique tout ça. Vaudrait mieux passer du temps à dissuader les jeunes de fumer sans les faire culpabiliser sur la masturbation.

J'irais même plus loin : à mon sens on devrait expliquer, notamment aux filles, qu'il est bon qu'elles se masturbent, y compris pour leur vie sexuelle à deux. Les filles se masturbent de plus en plus d'après les enquêtes, mais encore moins que les garçons. Je ne saurais l'appuyer sur une étude, mais cela me semble logique. S'entraîner seul, n'est-ce pas la base pour tous les "sports" où c'est possible ?
 

Cyoren

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3 Mai 2021
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C'est ce qu'on dit souvent, mais bon j'ai un doute. Les gens ne sont pas idiots, quand ils regardent un film de super héros ils savent que ce n'est pas la réalité, ni un film de gangsters. Je ne connais pas d'étude convaincante sur le sujet. On dit ça de la violence aussi, or on n'a jamais pu prouver que regarder des films violents rend violent. Les mamies qui lisent Agatha Christie ne trucident par leurs voisins.

Evidemment quelqu'un qui voit des scènes de fellation, de cunnilingus ou de sodomie va peut-être avoir une attente sur le sujet vis-à-vis de son partenaire... mais est-ce mal en soi ? A ce compte une femme qui se dit "tient je jouirais bien de temps à autres" parce qu'elle voit des filles avoir un orgasme dans un porno, c'est une attente extraordinaire ;-)

Je ne sais pas si l'on peut vraiment comparer ça avec un film de super-héros par exemple parce que la pornographie touche à des thématiques qui s'ancrent pleinement dans la réalité. Conscientiser la non-existence des pouvoirs de tels personnages, c'est facile. Mais tout le monde ne fait pas la différence entre ce qui est montré via les supports pornographiques et les relations sexuelles que l'on peut avoir avec un partenaire. Donc, si, beaucoup peuvent assimiler ces pratiques au quotidien, et croire que c'est ainsi que cela se passe en ce qui concerne la sexualité. D'autant plus lorsque cela concerne un public relativement jeune : il peut d'autant plus facilement être influencé par ce qu'il observe au sein de ce support sans parvenir à faire les bonnes distinctions. Et avoir certaines attentes disproportionnées vis-à-vis de son partenaire peut engendrer une certaine frustration et potentiellement un conflit au sein de la relation sexuelle en tant que telle, donc on devrait surtout s'intéresser au degré de consommation et à l'œil qui est affecté à cette consommation plutôt que de se demander si c'est "bien ou mal". De plus, je ne suis pas sûre que la pornographie soit le support qui instruise le plus (vis-à-vis de la sexualité ou de son propre corps), en particulier lorsqu'il s'agit du tout premier rapport. C'est même le contraire de mon point de vue. Par ailleurs, "normaliser des pratiques extrêmes, imposer des standards, culpabiliser les jeunes sur leur physique...", pour reprendre tes propos de plus haut, se révèlent être des aspects assez problématiques justement, parce qu'on ne devrait pas banaliser à ce degré la sexualité, et encore moins banaliser ce que cela induit d'entrer dans une telle normalisation, dans la condition de tels standards. Culpabiliser les jeunes sur leur physique, ça peut aussi avoir un impact important sur leur confiance en eux-mêmes, qui peut ensuite également impacter la relation sexuelle. Puis il ne s'agit pas uniquement de science, il s'agit aussi d'éducation et de considération. Quand je parle de considération, cela fait référence à l'idée que cette normalisation en vient à réduire la pratique sexuelle (dans le sens où elle amène à penser la sexualité comme quelque chose de trivial et qu'on amenuise sa portée) qui est pourtant tant prônée. Et cela peut avec une incidence sur la nature de la relation, sur les sensations ressenties, et donc sur la joie née de ce moment. J'ai l'impression que l'on ne voit plus que cela comme quelque chose de mécanique, et qui doit répondre à une certaine performance d'autre part. Donc certes, il y a un tas de rapports, surtout les premiers, qui peuvent ne pas se passer comme prévu car une des deux personnes ou les deux n'auront pas suffisamment exploré leur propre corps avant notamment (je dis notamment parce que ce ne sont pas les seules raisons qui peuvent s'exercer). Mais n'est-ce pas tout autant important d'entrer dans un moment si intime avec un état d'esprit sain et lucide (quand je dis sain, je veux dire qui n'est pas aliéné par le spectacle desservi par la pornographie), où chacun a conscience de la portée du moment en question, sans illusion(s) et démesure ?

Je comprends mais prends un peu de recul : ça n'a pas l'air bien dramatique tout ça. Vaudrait mieux passer du temps à dissuader les jeunes de fumer sans les faire culpabiliser sur la masturbation.

J'irais même plus loin : à mon sens on devrait expliquer, notamment aux filles, qu'il est bon qu'elles se masturbent, y compris pour leur vie sexuelle à deux. Les filles se masturbent de plus en plus d'après les enquêtes, mais encore moins que les garçons. Je ne saurais l'appuyer sur une étude, mais cela me semble logique. S'entraîner seul, n'est-ce pas la base pour tous les "sports" où c'est possible ?

Je pense que ce n'est peut-être pas préférable de réduire un tel phénomène. D'ailleurs, tu avais pu dire que "L'addiction à la pornographie n'est pas un trouble mental reconnu dans les classifications psychiatriques internationales." Sache que l'addiction à la nourriture non plus n'est pas admise de manière officielle, et pourtant cela existe bel et bien, tout comme ça commence à être de plus en plus étudié. Ce n'est pas parce qu'on ne perçoit pas encore bien les risques qu'ils n'existent pas, de plus. L'addiction, quelle qu'elle soit (au tabac, à la drogue, à la nourriture, à ce dont on parle ici, ou autre) doit nécessiter l'apparition de feux d'alarmes dans nos esprits ainsi que l'avènement d'une prise en charge. Je ne sais pas si tu connais le mécanisme de l'addiction en tant que tel, mais dès lors que l'on en sait un peu plus à ce sujet, il est certain qu'on ne peut pas fermer les yeux sur cela, même si les causes et les conséquences sont en cours de recherches scientifiques. Parce qu'elle est liée au dysfonctionnement de certaines zones cérébrales et réseaux de connexions (notamment celui qu'on nomme le "circuit de la récompense", la voie dopaminergique méso-limbique étant au centre de ce processus).
D'ailleurs, il existe bien des choses dont on devrait les dissuader, ces "jeunes". Mais c'est aussi important qu'ils conscientisent les risques potentiels que cela peut engendrer lorsque cette pratique devient obsessionnelle et qu'elle entre dans la thématique de l'addiction. Car celle-ci fait entrer en jeu un besoin indispensable, une recherche de récompense compulsive et qui peut devenir maladive ainsi que des aspects psychologiques importants qui peuvent entraver le quotidien de la personne, mais aussi celui des autres. J'ai une personne de mon entourage qui est accro, addict au sexe, alors c'est encore une nuance à extraire de ce qu'on nomme dans ce topic, ou plutôt, l'addiction à la masturbation pratiquée à l'aide d'un support pornographique en est une nuance et une précision à la fois, mais j'en parle pour signifier que cette addiction a objectivement des conséquences bien plus lourdes qu'on ne pourrait le penser. Et je n'ai pas eu besoin d'aller chercher des articles ou archives issus du domaine scientifique pour m'en rendre compte. La science apporte aussi et surtout une explication et une confirmation, ainsi que des appuis expérimentaux vis-à-vis de l'avancée de traitements ainsi que l'élaboration d'une prise en charge adéquate. Dire que "ce n'est pas dramatique, pas trop grave" parce que le sexe, c'est ancré dans la Nature, je ne sais pas si c'est un argument recevable dès lors que ce comportement, qui de base était naturel et naturellement appliqué et applicable, pour le bien même de cette personne, entre dans la pathologie.

Ensuite, oui, l'on pourrait expliquer les bienfaits de la masturbation aux femmes, mais cela entre pour moi dans une toute autre discussion qui fait notamment référence à un tabou sociétal. Au passage, cette pratique est certes moins courante chez les femmes que chez les hommes, mais ça ne veut pas dire que les femmes ne peuvent pas non plus tomber dans cette forme d'addiction. En fait, ce qui me dérange dans tout ça, c'est de rallier un support qui n'est pas du tout adapté à l'apprentissage de son corps à cet apprentissage, comme s'il était important voire nécessaire pour cet apprentissage, alors que d'autres supports sont bien plus "formateurs", tout en niant l'existence du développement d'une addiction à cette pratique, parce qu'elle pourrait se révéler positive à l'égard d'une expérience individuelle. Alors, oui, "s'entraîner seul(e)", que ce soit homme ou femme donc, est favorable à la vie sexuelle à deux, mais si cet entraînement dépasse le principe de cet entraînement pour dévier vers l'impulsion et quelque chose qu'on ne peut donc plus gérer, ce n'est pas à prendre autant à la légère de mon point de vue. En somme, on peut prendre du recul, mais on ne peut pas relativiser tous les comportements, en particulier ceux qui induisent des impacts psychologiques conséquents.
 
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Ragnarok

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Je ne sais pas si l'on peut vraiment comparer ça avec un film de super-héros par exemple parce que la pornographie touche à des thématiques qui s'ancrent pleinement dans la réalité. Conscientiser la non-existence des pouvoirs de tels personnages, c'est facile. Mais tout le monde ne fait pas la différence entre ce qui est montré via les supports pornographiques et les relations sexuelles que l'on peut avoir avec un partenaire. Donc, si, beaucoup peuvent assimiler ces pratiques au quotidien, et croire que c'est ainsi que cela se passe en ce qui concerne la sexualité. D'autant plus lorsque cela concerne un public relativement jeune : il peut d'autant plus facilement être influencé par ce qu'il observe au sein de ce support sans parvenir à faire les bonnes distinctions. Et avoir certaines attentes disproportionnées vis-à-vis de son partenaire peut engendrer une certaine frustration et potentiellement un conflit au sein de la relation sexuelle en tant que telle, donc on devrait surtout s'intéresser au degré de consommation et à l'œil qui est affecté à cette consommation plutôt que de se demander si c'est "bien ou mal". De plus, je ne suis pas sûre que la pornographie soit le support qui instruise le plus (vis-à-vis de la sexualité ou de son propre corps), en particulier lorsqu'il s'agit du tout premier rapport. C'est même le contraire de mon point de vue. Par ailleurs, "normaliser des pratiques extrêmes, imposer des standards, culpabiliser les jeunes sur leur physique...", pour reprendre tes propos de plus haut, se révèlent être des aspects assez problématiques justement, parce qu'on ne devrait pas banaliser à ce degré la sexualité, et encore moins banaliser ce que cela induit d'entrer dans une telle normalisation, dans la condition de tels standards. Culpabiliser les jeunes sur leur physique, ça peut aussi avoir un impact important sur leur confiance en eux-mêmes, qui peut ensuite également impacter la relation sexuelle. .

Tu relaies des hypothèses bien connues : les jeunes peuvent croire que c'est ainsi que cela se passe, ils ne parviennent pas à faire les bonnes distinctions, ils peuvent avoir des attentes disproportionnées, ils culpabilisent sur leur physique... En effet c'est théoriquement possible. Mais est-ce que des études étayent ces effets négatifs ? Pas à ma connaissance.

On peut émettre des hypothèses inverses : les jeunes qui ne se masturbent pas peuvent avoir des difficultés à aborder la sexualité, ils peuvent manquer de sensibilité vis-à-vis de leurs partenaires... Là encore pourquoi pas ? Mais encore une fois faute de données à l'appui ce sont des affirmations gratuites.

Ce que je constate très simplement c'est qu'il y a une différence énorme entre le discours normé que tu relaies et les faits qui viennent l'étayer. Et comme par hasard c'est quand on parle de sexualité... donc je soupçonne fortement ces différences de relever de considérations morales bien cachées. On est encore mal à l'aise avec la masturbation et on a bien du mal à trouver cela normal. Encore plus avec la pornographie. Dans ces cas la conclusion précède la réflexion : la consommation de pornographie c'est mal -> on trouve des arguments -> on cherche des données -> on ne trouve pas vraiment mais on ne fait pas le chemin inverse.

Personnellement (mais ça ne vaut pas une étude) je n'ai jamais rencontré un jeune qui s'interroge sur ses performance sexuelles ou sa morphologie par rapport à un film porno. Cela doit bien exister, mais de mon expérience c'est marginal : les gens savent que c'est de la fiction.

Si tu as des données qui démontrent le contraire je veux bien changer d'avis - mais je doute que tu trouves.

Puis il ne s'agit pas uniquement de science, il s'agit aussi d'éducation et de considération. Quand je parle de considération, cela fait référence à l'idée que cette normalisation en vient à réduire la pratique sexuelle (dans le sens où elle amène à penser la sexualité comme quelque chose de trivial et qu'on amenuise sa portée) qui est pourtant tant prônée. Et cela peut avec une incidence sur la nature de la relation, sur les sensations ressenties, et donc sur la joie née de ce moment. J'ai l'impression que l'on ne voit plus que cela comme quelque chose de mécanique, et qui doit répondre à une certaine performance d'autre part.

La sexualité c'est ce qu'on veut en faire. Pourquoi cela ne serait pas trivial ? Certains vont y mettre beaucoup d'affection, de l'amour, d'autres vont chercher des coups d'un soir. Chacun fait ce qu'il veut et donne la portée qu'il veut à cette activité.

Donc certes, il y a un tas de rapports, surtout les premiers, qui peuvent ne pas se passer comme prévu car une des deux personnes ou les deux n'auront pas suffisamment exploré leur propre corps avant notamment (je dis notamment parce que ce ne sont pas les seules raisons qui peuvent s'exercer). Mais n'est-ce pas tout autant important d'entrer dans un moment si intime avec un état d'esprit sain et lucide (quand je dis sain, je veux dire qui n'est pas aliéné par le spectacle desservi par la pornographie), où chacun a conscience de la portée du moment en question, sans illusion(s) et démesure ?

Quand à l'époque romantique on écrivait des histoires d'amour, les bonnes âmes expliquaient que cela pervertissait les jeunes gens en leur présentant une image déformée de la réalité. On en est là aujourd'hui avec la pornographie. Pourtant connais-tu des gens qui, quand ils font leur première fois par exemple, trouvent ça trivial ou banal parce qu'ils sont regardé beaucoup de porno ? Est-il même imaginable que quelqu'un ne fasse pas la différence entre la fiction et la réalité ? Tu connais des jeunes qui font leur première fois avec cinq potes et des triples pénétrations ?

Je pense que ce n'est peut-être pas préférable de réduire un tel phénomène. D'ailleurs, tu avais pu dire que "L'addiction à la pornographie n'est pas un trouble mental reconnu dans les classifications psychiatriques internationales." Sache que l'addiction à la nourriture non plus n'est pas admise de manière officielle, et pourtant cela existe bel et bien, tout comme ça commence à être de plus en plus étudié. Ce n'est pas parce qu'on ne perçoit pas encore bien les risques qu'ils n'existent pas, de plus. L'addiction, quelle qu'elle soit (au tabac, à la drogue, à la nourriture, à ce dont on parle ici, ou autre) doit nécessiter l'apparition de feux d'alarmes dans nos esprits ainsi que l'avènement d'une prise en charge. Je ne sais pas si tu connais le mécanisme de l'addiction en tant que tel, mais dès lors que l'on en sait un peu plus à ce sujet, il est certain qu'on ne peut pas fermer les yeux sur cela, même si les causes et les conséquences sont en cours de recherches scientifiques.

Ce que tu mets en évidence encore une fois, c'est le côté fourre-tout de cette notion d'addiction. La nourriture c'est addictif pour tout le monde : on est même tous dépendants, avec un sérieux syndrome de sevrage si on arrête de consommer ! Donc non, l'addiction à la nourriture (ou même au jeu) ce n'est pas une notion qui existe bel et bien, c'est une convention (non médicale) qu'on prend pour désigner des comportements qu'on estime excessifs (contrairement à l'obésité, qui elle, est indiscutablement une maladie).

D'où la question : quelle est la "bonne" consommation de porno ? Eh ben je ne vois pas de réponse évidente. Cela renvoie à la vie de la personne. Si elle regarde 2h par jours mais qu'elle est parfaitement équilibrée par ailleurs, où est le problème ? On a bien des personnes qui font du modélisme, des mamies qui jouent au bridge, des pécheurs qui passent leurs journées en cuissardes... Ce n'est ni bien ni mal, ni normal ni excessif en soi. Si la personne en souffre (autrement que par culpabilité morale !) parce que c'est la source de difficultés dans sa vie quotidienne, alors il faut l'aider, mais certainement pas avec une approche normative : chacun fait ce qu'il veut de son temps.

Parce qu'elle est liée au dysfonctionnement de certaines zones cérébrales et réseaux de connexions (notamment celui qu'on nomme le "circuit de la récompense", la voie dopaminergique méso-limbique étant au centre de ce processus).

On s'intéresse tout de même essentiellement au fonctionnement de ce circuit dans le cadre de l'usage de substances psychoactives. Sinon ça peut aller loin : regarder un film comique ça le fait aussi travailler.

D'ailleurs, il existe bien des choses dont on devrait les dissuader, ces "jeunes". Mais c'est aussi important qu'ils conscientisent les risques potentiels que cela peut engendrer lorsque cette pratique devient obsessionnelle et qu'elle entre dans la thématique de l'addiction.

Encore faudrait-il documenter ces risques.

Car celle-ci fait entrer en jeu un besoin indispensable, une recherche de récompense compulsive et qui peut devenir maladive ainsi que des aspects psychologiques importants qui peuvent entraver le quotidien de la personne, mais aussi celui des autres. J'ai une personne de mon entourage qui est accro, addict au sexe, alors c'est encore une nuance à extraire de ce qu'on nomme dans ce topic, ou plutôt, l'addiction à la masturbation pratiquée à l'aide d'un support pornographique en est une nuance et une précision à la fois, mais j'en parle pour signifier que cette addiction a objectivement des conséquences bien plus lourdes qu'on ne pourrait le penser. Et je n'ai pas eu besoin d'aller chercher des articles ou archives issus du domaine scientifique pour m'en rendre compte. La science apporte aussi et surtout une explication et une confirmation, ainsi que des appuis expérimentaux vis-à-vis de l'avancée de traitements ainsi que l'élaboration d'une prise en charge adéquate. Dire que "ce n'est pas dramatique, pas trop grave" parce que le sexe, c'est ancré dans la Nature, je ne sais pas si c'est un argument recevable dès lors que ce comportement, qui de base était naturel et naturellement appliqué et applicable, pour le bien même de cette personne, entre dans la pathologie.

Si tu enlèves le sexe et que tu remplaces par n'importe quoi d'autre tu peux écrire la même chose. Quelqu'un qui passe tout son temps à cuisiner, à regarder des chaînes de sport ou n'importe quoi d'autre peut se trouver confronté à des conséquences néfastes (ou pas). Dans tout cela je peine à voir la spécificité du sexe, encore moins de la pornographie.

Ensuite, oui, l'on pourrait expliquer les bienfaits de la masturbation aux femmes, mais cela entre pour moi dans une toute autre discussion qui fait notamment référence à un tabou sociétal. Au passage, cette pratique est certes moins courante chez les femmes que chez les hommes, mais ça ne veut pas dire que les femmes ne peuvent pas non plus tomber dans cette forme d'addiction. En fait, ce qui me dérange dans tout ça, c'est de rallier un support qui n'est pas du tout adapté à l'apprentissage de son corps à cet apprentissage, comme s'il était important voire nécessaire pour cet apprentissage, alors que d'autres supports sont bien plus "formateurs", tout en niant l'existence du développement d'une addiction à cette pratique, parce qu'elle pourrait se révéler positive à l'égard d'une expérience individuelle. Alors, oui, "s'entraîner seul(e)", que ce soit homme ou femme donc, est favorable à la vie sexuelle à deux, mais si cet entraînement dépasse le principe de cet entraînement pour dévier vers l'impulsion et quelque chose qu'on ne peut donc plus gérer, ce n'est pas à prendre autant à la légère de mon point de vue. En somme, on peut prendre du recul, mais on ne peut pas relativiser tous les comportements, en particulier ceux qui induisent des impacts psychologiques conséquents.

Je ne vois pas bien quel support est plus "formateur". C'est bête à dire, mais un film montrant une pénétration ça en apprend tout de même beaucoup plus que douze dessins un peu théoriques en cours de SVT. Une démonstration de cunnilingus en vrai c'est tout de même une aide pour savoir placer sa langue... En y réfléchissant deux minutes on comprend bien que pour n'importe quelle autre activité on regarde sans soucis un tuto sur YouTube et que personne n'y trouve rien à redire. Bien entendu la pornographie en général ça n'est pas un cours, mais on peut parler d'intérêt accessoire à côté du but principal qui est le plaisir.

Tu conclus sur les impacts psychologiques conséquents... je t'assure que les hôpitaux psychiatriques et les cabinets des psy ne sont pas pleins de gens traumatisés par la pornographie. Tiens d'ailleurs, pour tout te dire, je pense que la violence est beaucoup plus marquante (même si rarement vraiment traumatisante). Quand un enfant voit quelqu'un se faire trucider, il lui arrive de faire des cauchemars. Jamais entendu parler de cauchemars parce qu'un(e) jeune a découvert que quelqu'un est mieux membré ou doté d'une plus jolie poitrine, ou parce qu'il a passé une heure sur un site porno plutôt que sur Instagram.

Il faut resituer le débat dans une perspective historique : il y a 40 ans, la masturbation était encore souvent condamnée comme un acte contre nature. Cela laisse des traces culturelles fortes. Qu'on le veuille ou pas, ces traces imprègnent la doxa ambiante et il faut faire quelques efforts de tri pour revenir aux faits.
 
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MPH

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30 Nov 2020
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Jamais entendu parler de cauchemars parce qu'un(e) jeune a découvert que quelqu'un est mieux membré ou doté d'une plus jolie poitrine, ou parce qu'il a passé une heure sur un site porno plutôt que sur Instagram.
En même temps, les conséquences de ce genre de visionnages, ce sont des complexes physiques, de la perte de confiance en soi, un rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera. Pas des cauchemars. Quel degré de malhonnêteté dans cet exemple ?
 
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Schneizel

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En même temps, les conséquences de ce genre de visionnages, ce sont des complexes physiques, de la perte de confiance en soi, un rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera. Pas des cauchemars. Quel degré de malhonnêteté dans cet exemple ?
Oui mais pas forcément besoin du porno pour ça, suffit d'être à l'école. Être une fille et voir que sa camarade est équipé d'un parchoc dernier cri, ou tout simplement être un mec dans un vestiaire en sport, lieu où l'un des sujets phare est la comparaison primal des gourdins.
 
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Morwën

Prépare un ban héroïque
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Oui mais pas forcément besoin du porno pour ça, suffit d'être à l'école. Être une fille et voir que sa camarade est équipé d'un parchoc dernier cri, ou tout simplement être un mec dans un vestiaire en sport, lieu où l'un des sujets phare est la comparaison primal des gourdins.
Où veux-tu en venir ? Le lien et la pertinence sont difficiles à voir actuellement.
 

Schneizel

Initié(e)
26 Fev 2021
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Où veux-tu en venir ? Le lien et la pertinence sont difficiles à voir actuellement.
Pas besoin qu'il existe du porno pour qu'il y est " des complexes physiques, de la perte de confiance en soi, un rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera."
 

Morwën

Prépare un ban héroïque
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10 Déc 2020
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Petite parenthèse par rapport au sujet donc.

À part si tu dis que "les complexes physiques, la perte de confiance en soi, le rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera." se font à l'école en premier lieu à cause des interactions entre enfants et adolescents, que tu implicites donc que c'est tout naturel et non pathologique que cela arrive et que la pornographie alors est le simple reflet normal des interactions que devraient avoir les adolescents et adultes entre eux, alors ton message n'est pas pertinent. Et je ne pense pas que ce soit ce que tu dis. Sinon, il faudrait expliquer la recevabilité de ton message dans le cadre d'un débat sur l'existence d'une consommation pornographique pathologique et d'une consommation non pathologique.
- Que tout cela ("des complexes physiques, de la perte de confiance en soi, un rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera.") se fasse également en dehors d'une consommation de pornographie, n'empêche pourtant pas un lien entre la pornographie et tous ces soucis qui font partie du problème général de la consommation de pornographie.
- Que cela accentue ou crée ces problèmes, la pornographie reste un élément problématique dans la construction du rapport à soi et à l'autre. Ce serait sympa de ne pas intervenir si c'est pour faire des comparaisons hors-sujet pour discréditer pourtant des trucs qui existent et ont des conséquences réelles par des arguments fallacieux, ce qui a l'air d'être le cas ici, à moins que tu explicites ton argument dans le cadre du sujet de la pornographie et des conséquences de celle-ci.
 
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Schneizel

Initié(e)
26 Fev 2021
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Petite parenthèse par rapport au sujet donc.

À part si tu dis que "les complexes physiques, la perte de confiance en soi, le rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera." se font à l'école en premier lieu à cause des interactions entre enfants et adolescents, que tu implicites donc que c'est tout naturel et non pathologique que cela arrive et que la pornographie alors est le simple reflet normal des interactions que devraient avoir les adolescents et adultes entre eux, alors ton message n'est pas pertinent. Et je ne pense pas que ce soit ce que tu dis. Sinon, il faudrait expliquer la recevabilité de ton message dans le cadre d'un débat sur l'existence d'une consommation pornographique pathologique et d'une consommation non pathologique.
- Que tout cela ("des complexes physiques, de la perte de confiance en soi, un rapport esthétique et sexuel aux relations humaines, et caetera.") se fasse également en dehors d'une consommation de pornographie, n'empêche pourtant pas un lien entre la pornographie et tous ces soucis qui font partie du problème général de la consommation de pornographie.
- Que cela accentue ou crée ces problèmes, la pornographie reste un élément problématique dans la construction du rapport à soi et à l'autre. Ce serait sympa de ne pas intervenir si c'est pour faire des comparaisons hors-sujet pour discréditer pourtant des trucs qui existent et ont des conséquences réelles par des arguments fallacieux, ce qui a l'air d'être le cas ici, à moins que tu explicites ton argument dans le cadre du sujet de la pornographie et des conséquences de celle-ci.
Ce serait bien de ne pas faire des pavés pour rien.
Tout le monde sait que la pornographie accentue tout les problèmes qui ont été cités auparavant.
Il est évident que la pornographie change les relations sociales que l'on a avec les autres. Et contribue à détruire psychologiquement des puceaux et des idiots par pathetisme, jalousie etc etc etc.
Par contre il était important pour moi de mettre en exergue que la pornographie n'est pas à l'origine de tout ces problèmes, voilà tout.
 

Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
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Il est évident que la pornographie change les relations sociales que l'on a avec les autres. Et contribue à détruire psychologiquement des puceaux et des idiots par pathetisme, jalousie etc etc etc.
@Ragnarok, petite question d'interlude, es-tu d'accord avec ce message ? Au-delà du "puceaux" et "idiots". Car on a jamais parlé de pornographie comme étant à l'origine des problèmes.
 

Schneizel

Initié(e)
26 Fev 2021
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Tu penses que c'est ce qui a été dit avant ?
"Pas besoin qu'il existe du porno pour qu'il y est..."
Autrement dit
"Si le porno n'existerais pas, il y aurait quand même... "
Donc
"Le porno n'est donc pas à l'origine de... , car il existe sans"
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
309
On a déjà répondu à ça, on parle pas d'originel, on parle de cause parmi d'autres causes.
 
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Ragnarok

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Auteur du topic
Membre banni
20 Fev 2021
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@Ragnarok, petite question d'interlude, es-tu d'accord avec ce message ? Au-delà du "puceaux" et "idiots". Car on a jamais parlé de pornographie comme étant à l'origine des problèmes.

Non je ne partage en effet pas. Il n'existe à ma connaissance pas d'éléments sérieux montrant que la pornographie agit sur les rapports sociaux ou crée des troubles.

Il y a une grosse pression morale sur tous les sujets touchant à la sexualité, qui font que l'on juge du bien et du mal souvent sans aucun lien avec les faits. Cela va souvent dans le sens de la tempérance : pas trop de sexe en quelque sorte, alors que la sexualité est une fonction naturelle de l'homme, comme manger, dormir ou respirer. C'est plutôt la privation qui devrait être vue comme anormale.

La pornographie ça ne me semble en soi pas bien différent d'une émission de top chef pour parler cuisine, sauf qu'il s'agit de sexe. Aux siècles précédents l'exposition des sentiments elle-même était jugée indécente. Tout cela est donc arbitraire et bien éloigné des faits.

On peut discuter de cas d'espèce, mais je n'ai rien vu qui montre que la consommation de pornographie serait un danger en général.