Vouloir dormir pour fuir.
Ne pas vouloir être le lendemain. Parce que les lendemains c'est toujours pire. Tout est toujours pire quand on se réveille.
Et ne pas vouloir fermer les yeux et avoir à penser.
Vouloir juste fuir dans le sommeil. Pas d'avant ni d'après. Le sommeil tout court.
Si seulement c'était possible.
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Je crois que je fais beaucoup ça. Fermer les yeux. Physiquement ou mentalement. Et juste, pendant quelques minutes, m'évader dans une autre vie. Vivre à travers. Extérieure de l'intérieur. Pas ma vie, pas à moi de la vivre. Pas à moi de vivre. Ne plus être. Qu'une autre personne. Que d'autres personne. Qu'une autre vie.
J'y pense à cet instant. Parce que pendant quelques minutes, ya quelques mois, je m'étais évadée dans la vie d'un jeune couple. Une salle d'attente, un jeune couple bavard. Pleins de projets. Pleins d'intérêts. Et je m'étais laissée porter.
Je sais, j'étais extérieure, je les connais pas. Tout a l'air toujours plus beau de l'extérieur.
Mais ça me va.
Envie d'y croire. A une vie paradisiaque. Sans taches.
Envie d'y croire. Ça me fait du bien.
Pas envie de voir la mocheté du monde. La mocheté des gens. La face sombre.
Non. Juste envie de voir la beauté. D'y croire. Même si c'est une illusion.
Tant que j'y crois. Tant que je me fonds dans des gens que je ne connais pas. Des vies que je ne connais pas
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Je m'en veux, quand l'envie me vient de vouloir être chez mes parents.
Pas pour rien branler. Même si évidemment moins besoin d'être adulte.
Mais juste me sentir apaisée. Comme une enfant.
Encore une fois, me laisser aller.
Je comprends pas. Cette lâcheté. Ce besoin de tout lâcher, tout abandonner. H24.
J'ai l'air conne. A 21 ans, de ne rêver que de revenir chez ses parents.
Le comble. Avoir des parents indépendants.
Des parents géniaux mais indépendants. Bientôt en voyage à l'autre bout du monde.
En vrai, ya vraiment une question que je me pose. Pourquoi m'avoir fait.
Vraiment.
Je me demande, est-ce que les enfants pas prévus, même sans jamais que le sujet n'ait été abordé, jamais vraiment ressenti de comportements des parents qui montreraient qu'ils n'ont pas étés désirés. Est-ce que ces enfants, se sentent inévitablement mal sur cette terre. Ou sans parler de se sentir mal, juste ne pas comprendre pourquoi être la. Comme un bug. Un truc qui va pas.
Peut-être leur demander. Mais si j'ai pas été désiré. Comment je le vivrais.
Pourquoi, on peut jamais vivre les choses comme on les voit de l'extérieur.
Jveux dire, vu le nombre de témoignages, vu la masse d'information que j'ai lu/écouté, je sais bien qu'un enfant qui n'était pas attendu peut très bien être aimé par ses parents. Même les parents qui regrettent d'être parents peuvent aimer leurs enfants.
Ça n'empêche, est-ce que si j'apprenais ça, je me rappelerai tout ça ? Est-ce que savoir tout ça me rassurerait ? Non. Jme dirais que tout prend sens. Que j'aurais jamais dû naître. Que je ne peux être qu'un poids pour eux.
De ressasser dans les deux sens, coincé dans un sas
Où ta date de naissance pourrait bien être le mot d'passe
Si peur qu'un jour vous me rejetiez.
J'accepte ni les compliments, ni les mots de déceptions.
Qu'est-ce qu'il me faut.