Juste l'impression que je n'arriverai jamais à me reposer. Tout m'épuise. Avoir toutes ces choses futures m'épuisent.
Pensée de tout à l'heure "comment tu peux être fatiguée, épuisée, lessivée, à bout alors que tu n'as même pas fait le 8ème de ce que tu dois faire"
Epuisée, submergée.
La moindre chose m'épuise. Juste la pensée de la moindre chose m'épuise.
Est-ce que ma vie d'adulte ça sera chialer tous les jours en étant submergée.
"J'aimais pas l'adolescence, laisse moi kiffer ma vie d'adulte" Pas sûre que ça s'applique à moi.
Je vois le futur comme un tas d'emmerdes qui se superposent. Et se superposent. Et se superposent.
Je parles d'emmerdes hein. Mais c'est mes emmerdes à ma hauteur hein.
Je comprends pas pourquoi ça m'affecte comme ça. C'est juste trop gros pour moi.
Tout est trop gros. Tout s'ajoute.
Toutes ces choses. Ces actions et ces incertitudes aussi.
Je vois pas clair.
Rien est clair. Tout s'entremêle.
Je me sens si faible.
Mais vraiment. A chaque fois que quelque chose me tombe dessus je me sens submergée et épuisée. Trop de paramètres à prendre en compte. Et surtout, surtout, trop d'actions à entreprendre.
Alors que j'aimerais laisser couler. Me laisser couler. Dans l'inaction.
Je pense à la soirée, je pense à la nuit. Elles existent, elles sont là. Pourtant elles ne me paraissent pas ressourçantes. Vaquer à des loisirs toute une soirée ou dormir pendant 15 heures, ça ne me parait pas ressourçant tant qu'il existe demain, et après-demain et tous les jours d'après. Où il me sera demandé toutes ces choses d'adulte.
C'est drôle, quand je dis que je n'ai qu'une envie c'est d'être une enfant, on me répond qu'on peut être adulte et garder une âme d'enfant.
On ne comprend pas que je le veux par lâcheté. Je ne veux de l'enfance que la non-resposabilité.
Mais bon, même enfant je voulais retourner à l'état de nouveau-nés. Ca remonte loin oui. Cette envie de fuir la vie. L'action de la vie. Et préférer l'inaction et la non-conscience.
Déprimer à 15 ans en passant ses journées à marcher, errer sans but, d'accord. Déprimer à 21 ans, pas faisable. Fin si, déprimer en étant poussée, bousculée par les obligations tout en chialant.
Tout faire tout en chialant.
Tout est un cataclysme dans mon esprit. La moindre petite chose. Ca occupe tout mon esprit. Et mon esprit sature. Ne sait même plus sur quoi se focaliser. Ni hiérarchiser.
J'aimerai que quelqu'un me prenne par la main. La main dans ma tête. Et rationnalise pour moi. Et hiérarchise pour moi.
Et me dise que tout va bien, que ces événements définissent pas tout mon avenir.
Et faire semblant. J'allais dire "c'est épuisant", mais c'est même pas le terme. Ca donne juste encore plus envie de chialer.
Faire semblant parce que qui s'effondrerait pour ça. Faire semblant parce que ça semble acquis par tous.
Parfois je dis que j'aimerai chialer ce qui va pas à mes parents. Mais c'est même pas vrai. J'ai chialé tout à l'heure au téléphone avec mes parents. Ou j'ai chialé seule en étant au téléphone avec mes parents. Sans voix qui déraille. Parce qu'impossible d'avouer être aussi faible. Et parce qu'ils ont tellement de choses plus importantes.
Et puis, être seul.e. alors qu'on se (dé)livre, ça donne encore plus envie de chialer ça aussi.
Et puis après ça comment faire semblant.
J'aimerai être de celles qui sont libres et sauvages. Mais j'imagine que pour en arriver à là, il en faut des actions.
Ou j'aimerai être libre et sauvage par procuration.
Me laisser couler, fondre en elle.