La première chose à faire serait de dire que tout ceci n'a aucun sens pour et par lui-même. Je suis ici pour me raconter, pour exposer ma vision libérale-spirituelle et me sentir exister. Quoi de plus vain? Le but : m'affirmer, ressentir le monde, essayer de me trouver une place face à son soleil impitoyable
En outre, je pourrais me présenter, poser un nom, prénom, date de naissance, mais je ne suis pas un numéro, un vulgaire sobriquet me conviendrait mieux, comme celui de Vorace, bien que ce dernier désigne plutôt l'un des antagonistes de l'histoire, ainsi que de l'Histoire avec un grand H. Rassurez-vous, je ne compte pas me placer dans une position divine, je suis agnostique et j'admets la possibilité d'un Au-Delà
La matinée est magnifique, le ciel bleu est éblouissant, et mon insolence se dissout sur de l'électro épique voire mélancolique. J'écris à la ligne
A la ligne
Je me dis que si d'autres arrivent à s'exprimer sur le papier glacé, pourquoi pas moi? J'ai des choses à raconter
Ma maison ressemble à une de ces œuvres de pixel-art qu'il y avait dans un certain jeu vidéo connu avant la Décadence. Je l'ai fait construire lorsqu'il devenait évident que cet endroit serait l'un des derniers paradis sur Terre. A vrai dire l'Apocalypse a eu lieu et nous sommes les derniers représentants de l'espèce. On essaye de reconstruire quelque chose et il me semble que ça fonctionne pas trop mal
Aller, j'arrête de déconner, l'Apocalypse n'a pas eu lieu, juste un petit peu, et notre Île, Réminiscence, fait office d'expérience libertarienne et écologiste, tandis que j'écoute une musique ambient transcendantale qui achève, en même temps que le Prozac, de me faire voyager vers des horizons invisibles. Ce qui est magnifique avec la musique électronique, c'est qu'on puisse synthétiser avec des machines des bruits, des ondulations, Ondula 88, pour le reprendre. La musique électronique est un concerto immatériel, et moi, je suis son réceptacle, son piédestal
Le Vorace
Je vais à la ligne, à la Ligne, parce qu'elles me permettent de puiser de l'inspiration par à-coup successifs, comme un groupe électrogène qu'on aurait provisoirement malmené
Je ressens le vide, l'ennui, et j'écris ici pour symboliser les sensations, pour leur trouver un corpus solide
Dehors, quelques individus se promènent avec un chat tenu en laisse. J'entends le bruit des oiseaux joyeux, virevolter au loin, vers des horizons que je ne connaitrais peut-être jamais, et les coqs au poulailler d'Ambrose émettent des cris de bienvenu
Histoire de ne pas trop rouiller, depuis la terrasse de ma chambre, je fais quelques accords à la guitare tout en réfléchissant au système politique qui anime Réminiscence. Puis, dégoûté par la complexité du droit et des affaires courantes, je réfléchis sur ma bisexualité, et surtout, ma non-binarité. Je trouve cela extraordinaire de se dire que malgré un sexe biologique assigné à la naissance, on puisse adopter des traits de caractères éminemment masculins ou féminins, ou même gender fluid, non attaché à un genre en particulier. J'ai l'impression que, lorsque j'accepte cette partie de moi-même, mon individualité existe, et pas seulement au delà de futiles possessions matérielles (auxquelles je suis malgré tout assez attaché), mais dans des termes très spirituels
Je contemple le béton et les racines anarchiques, la végétation luxuriante qui reprend ses droits sur des bâtiments faussement modernes. Je cherche dans cette alchimie désordonnée un sens, quelque chose qui pourrait me faire ressortir des émotions refoulées ou qui ne demanderaient qu'à être exprimé avec douceur ou nihilisme. Mon thé vert de Chine refroidit et je commence alors à me dire que le bonheur ne se trouve que dans le silence, mais ce serait désavouer les mots, leur puissance subversive, comment tourner le réel vers un rêve, et tourner le rêve vers le réel. Comment se fondre dans un pur hasard sans construction logique, juste le plaisir de se sentir exister par l'expérience verbale
En outre, je pourrais me présenter, poser un nom, prénom, date de naissance, mais je ne suis pas un numéro, un vulgaire sobriquet me conviendrait mieux, comme celui de Vorace, bien que ce dernier désigne plutôt l'un des antagonistes de l'histoire, ainsi que de l'Histoire avec un grand H. Rassurez-vous, je ne compte pas me placer dans une position divine, je suis agnostique et j'admets la possibilité d'un Au-Delà
La matinée est magnifique, le ciel bleu est éblouissant, et mon insolence se dissout sur de l'électro épique voire mélancolique. J'écris à la ligne
A la ligne
Je me dis que si d'autres arrivent à s'exprimer sur le papier glacé, pourquoi pas moi? J'ai des choses à raconter
Ma maison ressemble à une de ces œuvres de pixel-art qu'il y avait dans un certain jeu vidéo connu avant la Décadence. Je l'ai fait construire lorsqu'il devenait évident que cet endroit serait l'un des derniers paradis sur Terre. A vrai dire l'Apocalypse a eu lieu et nous sommes les derniers représentants de l'espèce. On essaye de reconstruire quelque chose et il me semble que ça fonctionne pas trop mal
Aller, j'arrête de déconner, l'Apocalypse n'a pas eu lieu, juste un petit peu, et notre Île, Réminiscence, fait office d'expérience libertarienne et écologiste, tandis que j'écoute une musique ambient transcendantale qui achève, en même temps que le Prozac, de me faire voyager vers des horizons invisibles. Ce qui est magnifique avec la musique électronique, c'est qu'on puisse synthétiser avec des machines des bruits, des ondulations, Ondula 88, pour le reprendre. La musique électronique est un concerto immatériel, et moi, je suis son réceptacle, son piédestal
Le Vorace
Je vais à la ligne, à la Ligne, parce qu'elles me permettent de puiser de l'inspiration par à-coup successifs, comme un groupe électrogène qu'on aurait provisoirement malmené
Je ressens le vide, l'ennui, et j'écris ici pour symboliser les sensations, pour leur trouver un corpus solide
Dehors, quelques individus se promènent avec un chat tenu en laisse. J'entends le bruit des oiseaux joyeux, virevolter au loin, vers des horizons que je ne connaitrais peut-être jamais, et les coqs au poulailler d'Ambrose émettent des cris de bienvenu
Histoire de ne pas trop rouiller, depuis la terrasse de ma chambre, je fais quelques accords à la guitare tout en réfléchissant au système politique qui anime Réminiscence. Puis, dégoûté par la complexité du droit et des affaires courantes, je réfléchis sur ma bisexualité, et surtout, ma non-binarité. Je trouve cela extraordinaire de se dire que malgré un sexe biologique assigné à la naissance, on puisse adopter des traits de caractères éminemment masculins ou féminins, ou même gender fluid, non attaché à un genre en particulier. J'ai l'impression que, lorsque j'accepte cette partie de moi-même, mon individualité existe, et pas seulement au delà de futiles possessions matérielles (auxquelles je suis malgré tout assez attaché), mais dans des termes très spirituels
Je contemple le béton et les racines anarchiques, la végétation luxuriante qui reprend ses droits sur des bâtiments faussement modernes. Je cherche dans cette alchimie désordonnée un sens, quelque chose qui pourrait me faire ressortir des émotions refoulées ou qui ne demanderaient qu'à être exprimé avec douceur ou nihilisme. Mon thé vert de Chine refroidit et je commence alors à me dire que le bonheur ne se trouve que dans le silence, mais ce serait désavouer les mots, leur puissance subversive, comment tourner le réel vers un rêve, et tourner le rêve vers le réel. Comment se fondre dans un pur hasard sans construction logique, juste le plaisir de se sentir exister par l'expérience verbale