Donc tu nies bien l'origine somatique des troubles psychiques ! Tu considères l'esprit comme construit sur un support biologique mais ne dépendant pas de celui-ci, alors qu'il est amplement démontré que nous sommes tributaires de fonctionnements neurologiques et chimiques.
Je considère que notre personnalité est construite par et sur le support biologique et donc que ce support a
évidemment des répercussions sur ce dont il est le support, c'est-à-dire, ici, la personnalité. Sauf qu'il n'y a pas
que le déterminisme biologique qui existe, le déterminisme, soit on est entièrement dedans, soit aucunement, mais pas à moitié. Il ne faut pas omettre la façon dont les concepts et dont la sphère social nous influencent. Tout cela
passe par le support biologique, mais ça ne veut pas dire qu'on doit rêver et prendre
seulement des médicaments ou n'espérer un effet
que de ceux-ci.
Si ton corps a une conformité chimique et électrique qui crée des hallucinations, tu ne peux rien faire sans médicaments d'autre que d'essayer de.vivre mieux avec ce qui fait indéniablement partie de ta personnalité.
Il n'y a pas que les médicaments, tu as aussi des méthodes (peut-être plus coûteuses, certes) de stimulation magnétique, électrique, ultrasonore. Je ne suis pas contre les médicaments mais je reste prudent par rapport au fait que tu ne parles que de ça depuis tout à l'heure. Qui plus est, tu peux avoir des hallucinations, mais ça, ce n'est pas de la personnalité et la
façon dont tu les gères est une chose qui peut changer par toi-même (en tant qu'
agent, non en tant qu'individu doué de libre-arbitre).
Je trouve assez sidérante cette négation de l'origine somatique de certaines maladies, comme s'il ne suffisait pas de prendre un anxiolytique, une amphétamine ou un produit psychotrope pour voir que la chimie nous influence. Un cocaïnomane voit sa personnalité modifiée !
La chimie nous influence, mais il n'y a pas qu'elle. Tu trouves ça sidérant alors que nous n'avons pas parlé de ça et tu sembles être attachée à cette thématique, mais j'y suis tout autant attaché.
Nous avons une latitude d'action sur notre personnalité, mais la croire illimitée c'est accabler les gens aux prises avec des problèmes.
Il faut voir ce que tu entends par "
illimitée". Tu peux changer ta personnalité, oui, de façon indéfini, oui, ça ne veut pas dire que tu peux avoir la puissance de changement que tu veux, non, ça ne veut pas non plus dire que tu peux avoir une personnalité impossible à avoir, non, ça ne veut pas non plus dire que tu peux avoir exactement la personnalité de quelqu'un d'autre, non. Dans une ligne de 2 centimètres, tu as 2 centimètres sur lequel tu as un changement avec une marge de possiilité défini, mais le nombre de changement est indéfini
surtout que dès lors où tu passes en troisième dimension avec des milliers de graphes qui ont des nœuds qui s'activent avec un certain motif, en se chevauchant avec d'autres réseaux ou encore dans un certain ordre, là, clairement, même si nous n'avons pas une infinité de graphes, les possibilités sont indéfinies.
Tu peux donc être schizophrène et ne pas avoir beaucoup de marge sur tel ou tel comportement, tu peux n'avoir qu'une droite de 1 centimètre sur un paramètre de ta personnalité (je vulgarise hein), il reste un jeu à faire sur cette distance de 0.0000... à 1 centimètre.
Je ne parle pas pour accabler, ni fataliser, ni nier, je parle pour amener à l'action, pour ne pas fataliser. On peut tout à fait essayer de passer à l'action sans pour autant culpabiliser si ça ne marche pas, la culpabilisation est autre chose. Mais dans tous les cas, je ne suis pas là juste pour nier, ce que je fais a pour but de donner de quoi déterminer à avoir cette lumière en soi, pour se dire qu'on peut avoir un peu de marge de manœuvre en tant qu'agent, pour amener vers la béatitude quoi.