De quel droit des puissances imaginaires gouverneraient notre vie ? De quel droit les théologiens décident de faire de l'homme l'objet de "Dieu" ?
Qu'est-ce que tu entends par «
puissances imaginaires » ? La religion semble pouvoir se distinguer de ses théologiens, non ? A partir de ce moment où l'on distingue le théologien de la religion, on voit que ce n'est pas les religions que tu remets en cause mais son instance juridico-politique (qui provient des théologiens, du coup, jusqu'à meilleure explication).
que personne n'impose au monde entier une autorité supérieure qui régirait le monde de part en part
Justement, déjà il y a une première méprise, je pense, qui est de généraliser le point de vue que tu as sur Dieu à celui de tout être qui utilise le même terme pour des sens
toutefois différents. Pourquoi parles-tu d'imposition ? Qu'est-ce qui t'en fait parler ?
Dès que l'on parle de "Dieu", il y a une prison
Justement, je trouve que l'approche rationnelle de la religion par des religieux c'est-à-dire la
théologie a montré qu'il y avait justement une voie sans cette prison où, je pense, tu fais en fait référence au
dogme, je citerais par exemple Saint Thomas d'Aquin, Blaise Pascal, Baruch Spinoza. Autrement, je partage, en passant, un vidéaste qui traite de la philosophie et de la religion que
voici.
Il a pu être montré à de maintes reprises que Dieu n'est pas une prison, pour beaucoup, c'est même, dans les effets, un catalyseur, une source de motivation. L'erreur ou le carcan se trouve en fait dans le dogme, dans l'enfermement en sa croyance. Les soucis avec la religion sont souvent plus dans le dogme et dans l'idéologie, on pourrait par ailleurs dire la même chose pour les positionnements politiques (ce ne sont pas tant eux les soucis mais l'enfermement dogmatique d'autrui).
Les courants religieux dominants ont toujours été du côté de la classe dominante, excepté centaines branches "hérétiques".
Ce qui est assez risible en plus, c'est que a religion a toujours apporté des guerres et jamais la paix, sauf dans certaines exceptions.
Je pense qu'il serait donc dangereux pour notre liberté intellectuelle d'oublier que la religion est avant tout une affaire de pouvoir.
Je pense encore que tu prends la religion comme un bloc simple alors qu'il est en fait un enchevêtrement d'entrelacements (autrement dit, un plexus) c'est-à-dire une chose complexe, douée de liens et au sein de laquelle il faut faire des disjonctions (non pas que ça, évidemment, mais pour ton cas, il serait utile de disjoindre ce que tu prends comme une seule unité). En bref, je dis que tu n'as pas tort, mais je dis aussi que tu n'as pas raison non plus.
La religion, il y a la pratique, il a les écrits, il y a le dialogue entre les deux. Il semble évident que dans des livres religieux, il y a des parties vouées à ce qui traite du juridico-politique et que c'est sans doute cette même partie qui a posé le plus de problèmes, justement, juridico-politiques.
En fait, quand tu parles de religion, tu parles d'un concept pour lequel tu me sembles ressentir de la haine, que tu tiens même
surtout à l'écart et donc dont l'ignorance sur le sujet t'embêteras jamais, au contraire. Par ce fait, le fait que tu fasses plusieurs
généralisations abusives me semble explicable justement par un comportement qui, lui-même, tient d'un dogme né d'un potentiel anti-dogmatisme (puisqu'on voit bien que tu sembles contre, justement, l'enfermement, l'autorité, le dogme).
Nier l'existence d'une puissance supérieure, c'est se battre pour sa liberté en tant qu'être libre qui n'est pas conditionné par la théologie.
Cela demanderait d'éclaircir ce qu'est ladite
liberté. Tout nous conditionne plus ou moins, encore une fois, je pense qu'il faut faire la
nuance entre dogme et croyance. Les deux ne touchant d'ailleurs pas seulement la religion, loin de là.
Dieu a des connotations qui, pour la plupart et les plus
criées, les plus
scandées, sont péjoratives. Je veux bien qu'on les scande, mais j'espère alors que personne ne se réclame d'être dans la raison en parlant de façon
slogantesque (c-à-d. par slogans) de Dieu, en considérant notamment, pour certains (que je vois comme nombreux), les croyants comme étant bien trop ignorants, dépourvus de raison, à croire en un
Dieu. Nous sommes sur un terme qui ne cesse de demander de la nuance. Quand il y a des camps qui se battent pour un terme en pensant avoir le bon sens, c'est que le sens est peut-être dans le détail et que ce qui est critiqué n'est peut-être pas tant dans le mot mais plutôt dans autre chose en commun.