Briseur De Silence : La Place Orangée

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Il faut toujours que je trouve des titres mystérieux, abstraits, ou passablement métaphoriques, pour me sentir exister. Mais j'aime l'art incompréhensible, j'aime semer le désordre et chercher à en récolter les fruits les plus juteux et succulents. Les spasmes intellectuels me saisissent tant je suis happé par la force des mots
La version 1 a explosé en plein vol, alors autant retenter une version 2
Cette journée était révélatrice de tellement de choses bizarres, étrangement clémentes mais aussi, dures comme un roc extraterrestre : révélateur de notre vie dans le système libéral, la civilisation occidental-mégalo-centrée, un livre sans être très concentré, une balade dans un quartier pavillonnaire bourgeois de classes moyennes, un même artiste mélomane de sorte à embellir mes oreilles fortes comme fer, etc.
La dépression est à la fois une amie et une ennemie, comme le confinement
L'ambient me saute à la gorge, Mme Claustrophobia s'entête à prendre de mes nouvelles
 
  • Like
  • Love
Réactions: 2 membres

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
J'aime tisser ces billets comme des cartographies minuscules d'humeurs volatiles, explosives, comme du SuperPlomb95 tout juste raffiné.
Je suis tiraillé entre un libéralisme de défense de mon milieu social et un socialisme-nihilisme passif
La nuit, elle me caresse comme un petit animal blessé, en fin de vie. Elle me fait me rendre compte non pas de nébuleuses visibles, mais de nébuleuses névrosées, silencieuses, qui gardent espoir et pulsent comme d'instantanés vortex aux sources inconnues
 
  • Love
  • Like
Réactions: 1 membres

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je me sens enfermé, je ressens comme une injonction à consommer, que je pourrais remplacer par une injonction mortifère à me déplacer. Liberté de circulation, liberté de subir, liberté de voir et sentir, contempler. Je cherche une délivrance dans le béton, le métal et le temps. J'ai goûté à la simplicité, à la complexité aussi, et aucune des deux ne restent en place bien longtemps, parce qu'elles se regardent de haut, parce qu'elles ne peuvent pas se blairer.
Que puis-je faire?
Qu'il y a-t-il que je puisse faire? Oh mama
Prendre le métro, sentir son existence miniaturisé au sein d'une machine fantastique, une machine des enfers. Ecouter le bruit des moteurs, évoquant une sonorisation robotique du turfu. Mais une fois en dehors du métro, que ferais-je? Une fois en dehors de la dernière rame, que ferais-je? Marcher? Penser aux études?
Il y a tellement à faire, mais je n'ai pas la force de tout condenser en un magnifique tourbillon énergétique, électrique, made in EDF
Il reste l'apitoiement sur soi. Je peux me sentir heureux dans une vaste mélancolie auto-destructrice, mais les libéraux ils disent que la destruction créer la richesse. C'est ce que je ressens souvent, comme une catharsis violente. Mais ça ne dure jamais longtemps
 
  • Like
Réactions: 1 membre

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
La musique me fait danser, oublier ma condition de mortel, et ma condition de possibles, éternellement perpétuel, perpétuellement éternel. La musique électronique me transporte vers des cieux rayonnants, toutes mes questions, mes questionnements existentiels, se fondent dans le roman. Pas de jugements, pas d'évaluations insensées, et pourtant si naturelles. Je ressens mon corps comme un spectre pleinement conscient de lui-même
 
  • Like
Réactions: 1 membre

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Il y a comme une guerre civile en moi. L'ouvrage d'un guerrier-combattant perpétuel et définitif. L'ambient chatoyante me caresse les oreilles, comme si une voiture avait explosé et que j'étais à terre, que ma vision se troublait, que les multiples-milliers de lumières, le brasier, les cris et l'espoir se transformaient en une vaste multitude, que tout ça fusionnait avec l'Infini. Alors je relâche mes muscles, j'attends
 

Orevwar

Initié(e)
6 Fev 2021
217
102
C'est époustouflant, magnifique
digne d'un écrivain ou poète d'un artiste
 
  • Love
Réactions: 1 membre

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je retrouve de l'espoir sur cette note harmonieuse de Daft Punk. Daft Punk joue chez moi, Daft Punk est la rédemption, Rédemption terrestre. Je ressens des chaleurs dans le coeur, l'envie de me prendre moi-même dans mes bras et de me dire que ça ira. Le piano, les trompettes, tout ça est beau. Non, pas de Vorace pour cette fois, juste Toi, Moi, et Vous. Me, her, and him. C'est la fin du monde et tout le monde s'en fout. Il dit que ça n'ira pas plus loin que 2100, mais ce n'est pas grave, tout est beau dans ce bas-monde, il y a une essence à capter
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je ressens comme une telle cassure, tout était si beau, limite parfait. Il y avait une telle harmonie, on aurait dit que je devenais une vraie démocratie, un Être supposément tranquille, pur. Puis tout s'effondre, et je ressens les illusions de ce monde. Je ressens la peine, la non-symétrie. 2+2=5, Superbia envolée, Avaritia au loin, Gula en travers de mon chemin, et Invidia qui me terrasse pendant que je pleurs. Mais paradoxalement, ce sont dans ces moments là, ces moments d'émotions non-surveillées, non-contrôlées, non-régulées, que je me sens en partie heureux. Je me dis que la planète ne va peut-être pas être détruite, mais qu'on va merder, éventuellement souffrir. Et ainsi je ressens le moment présent avec une telle vigueur, sur ce concerto pour piano robotique, impersonnel, anonyme
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
J'ai l'impression d'être assis sur une jolie colline, en écoutant David Bowie. Les sens font que je suis captivé, émerveillé, ou écœuré par la mélancolie d'un paysage à la fois resplendissant mais paraissant aussi insignifiant. Ca doit être la dépression. Le monde me paraît manquer de sens, on doit tellement tout tisser nous-même que j'en arrive à me demander si la vie et l'existence ne sont pas des fils de tensions perpétuels. Actuellement, je suis devant mon PC, survolant des articles, réfléchissant à ce que je vois, à la table sur laquelle sont posés tant d'objets auxquels je m'attache. Ce masque aux motifs de camouflage militaire me fait penser à lui. Si je pouvais lui dire à quel point je l'adore, à quel point j'aime, j'adule, les moindres petites choses, le ronronnement d'un chat, et à quel point j'exècre la violence, le mépris dans les débats, le béton et le temps. On parait si rapproché des autres par la technologie, et pourtant elle semble nous éloigner d'une certaine façon
Je rêve de choses que je semble déjà posséder, dans une vaste illusion. Mais je me complais dans celle-ci, parce que sans rêves, je vois pas ce qui peut me donner envie à part une bonne vieille bière et de la musique électronique brutale
Je rêve d'une station-service. Je m'imagine lire toute la journée, sans demander mon reste à un connard de patron capitaliste. Ca c'est pour le côté contestataire. Ca reste humoristique. Ce qui est bien avec le boulot d'hôte d'accueil, c'est qu'on est tranquille, on est médiateur, on est l'intermédiaire, mais on ne croule pas sous les responsabilités. Il y a une forme de calme, on prend conscience de la beauté du bureau, du téléphone, de l'ordinateur qu'on squatte comme un foutu anarchiste. Elle doit certainement le penser, mais penser qu'il mérite une autre existence. Et bien que je sois possiblement voué à une carrière paisible de cadre dans des locaux désamiantés (ou non), je vois une certaine poésie dans cette vie
Je m'intoxique avec de la bouffe et un masque peut-être cancérigène, mais qu'est ce que je m'en fous, ou pas. Tout me fait peur mais je rêve d'une insouciance à la Eckart Tolle
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je ressens comme de la paix, comme une forme de résignation, ou plutôt, de non-résignation du Tout. J’ai l’impression que presque tout va de soi, qu’il n’y a pas mieux, pas de plus grande jouissance, que le fait d’être vissé, le cul sur cette chaise typé Ikéa, écoutant une ambient mistique. J’aimais jouir du bruit des oiseaux, savoir que ça ne durera pas. Je jouissais des gens, de cet amas anonyme, de cette mélancolie à fleur de peau.

Aujourd’hui j’ai acheté des livres, que je lis au gré des vagues motivationnelles. Je ressens que les choses glissent. Cette psy était rassurante, je ne dis pas que je vois une solution miracle, non. Mais je voyais la mère de la nature et des objets, leur puanteur, et au travers de ce ressenti, les choses paraissaient si vraies, plus vraies que nature. La redondance de l’eau pétillante, le bruit exaspérant d’un scooter, mais aussi la beauté incommensurable du soleil brûlant de milliards de degrés Kelvin. Kelvin mon ami, Kelvin mon âme sœur, oh je ne te connais pas mon frère, mais ton nom me paraît si beau et absurde à la fois.

Je ressens la beauté dans un vaste bassin, qui n’est en fait rien d’autre qu’une petite surface de banlieue. De cet antre, je perçois cette saloperie de béton, le cadre, le bordel, et ça me plaît. J’écoute mes émotions comme je survole des parcs à l’oxygène pur.
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
J'ai l'impression d'être confronté à quelque chose de flippant lorsque je ne me force pas à faire les choses, comme lire. Je me sens absurde de déballer ça sur un forum, quelque chose que peut-être personne ne lira jamais. Si je me déconstruis, ça pourrait être lié au fait que je veux me sentir exister, me faire remarquer. Sinon, je me sens vide. Si rien n'est forcé, alors qu'est ce qu'il me reste? Qu'est ce qu'il nous reste? Il lit sans cesse, il semble avoir une vision élitiste de la chose, et c'est ça le problème. Si l'on ne fait rien, alors je suis quoi? J'aimerais tellement revoir mes psys, leur parler de ça, du fait que je n'accepte pas d'être fragile, que je n'accepte pas de ne pas me forcer. J'aimerais juste être en paix putain, faire les choses comme elles me viennent. J'aimerais vivre sans dépendre d'objets, juste avoir un petit sac remplis de bouquins, de sachets de thé, avec un smartphone chargé, une tiny house, et rouler jeunesse. J'aimerais juste voir en la puanteur des maisons mitoyennes une jolie nature, un joli univers resplendissant. J'aimerais être comme lui, voir de la beauté en tout, arrêter de me polluer, de polluer le monde, avec mes tourments à la con.
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
J'ai l'impression d'être en révolution, en pleine révolution, pour la énième fois, ou pas...?
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
C'est bel et bien un soulèvement, comme en Août, je me rappelle, comment cela a été maté, écrasé. Je n'ai pas envie d'un nouvel écrasement. Je veux juste vivre libre, même si la liberté fait mal, même si la liberté est effrayante. Plutôt vivre dans la douleur qu'à genoux. Je me rends compte que cet événement m'avait beaucoup atteint, qu'il m'a percuté de plein fouet. Je le regrette, je m'en veux d'avoir bousillé tout ça pour ça, mais là c'est différent. Est-ce une rébellion? Non, c'est carrément un soulèvement, une Révolution, comme lorsque nos sens s'agitent dans une terrible extase, dans une euphorie rationnelle
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je me sens vide, je sens que tout s'effondre autour de moi. Plus de valeurs, plus de normes, juste une guerre civile. J'aimerais sortir mais la grisaille métallique m'écoeure. J'aimerais exister, je suis en quête de sens. Il me faut un nouvel AD, sinon je vais devenir une ruine névrosée. Jeudi, juste jeudi, puis ça ira peut-être mieux. Mais le problème est bel et bien structurel. C'est mon paradigme mental qui pose problème
Ce contrôle était un fiasco
Je ressens comme une douleur morale, comme l'apogée cruelle d'un manque de dopamine et sérotonine. Je ressens l'absurdité de ce monde, qui paraît dans un paradoxe que je ne comprendrais jamais, beau et d'une mocheté inégalée. Je me sens enfermé
Je lis des articles sans être concentré, je ne vois pas d'avenir en moi. J'aimerais juste m'hypnotiser, être pompette, avoir un quotidien stable. Je ne cherche que la paix, la stabilité. Le neuroleptique éloigne fortement le Vorace mais qu'est ce que le reste est dur. C'est donc ça la dépression? Je ne croyais jamais la connaître sous cette forme là
Ce que j'écris est d'une inutilité croissante, je ne le fais que pour soulager par un écrit-morphine cette tête compressée
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je ressens l'envie d'aller aux toilettes, l'envie de m'émerveiller du tout et de la mocheté. Un quartier semble défiguré, le vélo vient le rendre plus indolore, ou au minimum de la beauté nécessaire. Ce sont dans ces moments d'effondrement, de déviance vis à vis d'une trajectoire codifiée, que je me rends compte de plusieurs choses, que je ne me renferme pas sur une idéologie ou un système organisationnel de valeurs et de normes.
La ville est paradoxalement belle et moche à la fois, c'est ce paradoxe qui m'intrigue et m'écœure.
C'est la dépression, mais avec le nouvel AD ça va mieux, c'est globalement gérable. J'attends avec impatience mon addiction, ma dépendance, en espérant qu'il n'y ait rien de toxique, que ça restera purement consenti.
Je déteste cette ligne d'équilibre, entre faire et ne pas faire, ou faire "l'utile" et le "non-utile"
C'est dingue comment les ressentis des gens peuvent disparaître dans les méandres sombres du passé, comment tout le mélioratif peut être englouti par une large sphère de haine et de cruauté. Et on accepte pas forcément sa responsabilité, ou alors elle serait un cadre bien trop englobant pour être prise en compte
 

Synesthesia

Apprenti(e)
Auteur du topic
28 Jan 2021
145
85
Je n'ai pas envie de lire, je n'ai envie de rien...je voudrais juste m'aimer, écrire, oublier ma condition de malade. Qu'est ce que je suis, hein? Je suis quoi à part une sombre merde?
Paradoxalement c'est dans ces moments là que je me sens regénéré
 
  • Sad
Réactions: 1 membre