La question est extrêmement large si je voulais réellement répondre, j'aurais à faire un livre, sans rire, puisque j'ai trop de choses à tisser ensemble. On peut déjà se mettre d'accord sur le fait que l'exhaustivité ne pourra pas être de mise ici.
la société évolue encore, une évolution que vous trouvez plutôt négative ou positive ?
Pour trouver l'évolution positive ou négative, il faudrait avoir un référentiel pour juger de l'évolution par rapport à ce référentiel. On ne peut dire si l'évolution de la société est bonne ou mauvaise en soi et on ne peut dire que la société évolue positivement que pour signifier autrement notre satisfécit et notre mécontentement pour la valence négative.
Comment trouvez-vous la société ? Les systèmes politiques et gouvernements du monde entier, en occident, où vous habitez ? Au-delà de fournir une simple critique sur ceux qui "utilisent" et font "fonctionner" le système actuel, en visant certaines personnes en particulier, oseriez-vous critiquer la démocratie actuelle ?
Je ne sais pas. Je la trouve sociétale ? Je pense qu'on ne pourra qu'aller vers le mieux, dans tous les cas. De ce fait, la susnommée démocratie, qu'elle le soit réellement ou non, peut être dépassée et je conseillerais ce dépassement. J'imagine tout justement une auto-organisation qui s'organise en s'inspirant de la Nature, de ce que l'on connaît en commençant par le corps humain. Si on s'accorde à dire que toute chose s'efforce de persévérer dans son être, alors toute chose s'organise par et dans cette conation qui persévère et fait persévérer l'être. Dès lors, on pourrait s'inspirer de toutes ces choses qui s'inscrivent dans ce que je viens de dire (c'est-à-dire tout).
Là interviennent, par exemple, tous les champs d'études, que ce soit les neurosciences avec le modèle organisationnel des cellules neuronales, la volcanologie avec la dynamique des volcans ou encore les microbiologistes vis-à-vis des réactions enzymatiques ainsi que les philosophes et leur éclaircissement langagier et conceptuel, la liste est limitée par notre seule connaissance.
On peut, par exemple, imaginer qu'il ne faille pas choisir entre « progressisme » et « conservatisme » mais s'inspirer d'une dynamique d'un corps humain, par exemple. Ce corps persévèrera, comme dit précédemment, dans son être, non pas par volonté mais par conation, et donc il y aura une dynamique entre d'une part, son auto-conservation, la recherche d'informations pour s'adapter et le dialogue entre les nouvelles et les anciennes informations (on retourne à d'anciennes informations pour composer avec). On retrouve alors là, en politique, rassemblées, de la conservation, du progrès et de la réaction sans qu'il y ait combat mais dialogue.
Ce qui me semble passionnant, là-dedans, dans cette analogie avec nos connaissances sur le monde, c'est que l'on apporte alors un système auto-organisationnel qui se réactualise au fur et à mesure des connaissances et de ses interrelations.
Il ne faudrait aussi pas songer, à mon sens, à quelque chose qui centre tout et qui fixe tout mais plutôt à plusieurs centres qui ne cessent de se mouvoir à l'instar de toute chose en ce monde, même les cadavres bougent, selon le point de vue. Il y aurait alors un polycentrisme et un acentrisme en même temps car il n'y aurait pas de grand centre mais plusieurs qui ne cessent de ne plus en être puis d'en être de nouveaux. Le corps humain, en effet, n'utilise par exemple pas le cerveau à la même intensité en toutes ses régions, en toutes ses aires, il y a des gradients d'intensité qui diffèrent selon l'apport informationnelle (j'utilise ce terme, ici, pour simplifier car il y a un apport de trop de trucs dans le cerveau dit comme ça) ou encore ce qui est visé par le corps dans son environnement extérieur.
À mes yeux, il faut apprendre à composer avec le chaos (le désordre, la désorganisation). Je suis tellement passionné quand je vois que ce qui amène à la souffrance, c'est cette perte de repères lorsqu'on se voit réfuté ce qu'on pensait savoir ou même lorsque l'on commence à douter. Il y a ces choses qui tentent d'apaiser ou de prévenir un état inconfortable en nous, des biais cognitifs, des mécanismes de défense, des sophismes, des paralogismes, de la violence. Bien sûr, elles sont aussi à prendre en compte de l'extérieur, ça guerroie dans plusieurs endroits du globe, les gens sont dans des logiques qui leur permettent de mieux vivre actuellement (vivre avec une interface marchandisante, par exemple, où les choses, comme les humains, deviennent marchandises, objets de valeur) mais qui en amènent d'autre à souffrir, il s'agit alors de penser qu'on ne peut empêcher ni l'un, ni l'autre, qu'il s'agit alors de composer avec les deux, ça ne veut pas dire faire des compromis, ça veut dire faire émerger un élément d'une synthèse de ces deux choses. Toute opposition est désagréable mais elle est une bénédiction quand on peut en dégager quelque chose d'agréable.
Je ne souhaite pas définir la meilleure façon de faire, je souhaite définir ici ce que je cherche à dépasser et à mes yeux, il faudrait sans cesse utiliser ses nouveaux fondements pour chercher plus complexe, plus précis et/ou plus loin. Il y a comme un comportement de doute perpétuel que je voudrais mettre en avant, pour, par exemple, ne pas avoir à faire au frein qu'est la pensée dogmatique qui s'empêche de s'adapter à l'évolution informationnelle permanente et qui fige sa vie, ses relations, sa pensée voire qui s'engouffre dans des troubles psychologiques et/ou psychiatriques qui ronge voire tue. Je vais loin mais je pèse un peu mes mots quand même.
Par exemple, rien que dans ce fil de discussion, on peut voir des interlocuteurs qui ne s'interrogent pas mutuellement sur leur entendement correct de ce que la personne en face leur a écrit. De ce fait, on a des a priori ou affirmations en tête, des heuristiques (ce n'est pas mauvais en soi, c'est utile dans la vie courante, mais à trop reposer dessus, on peut glisser dans nos prédictions sur le monde) et on va partir de ceux-ci pour interagir avec le monde. Résultat, on pense que l'autre fait des sophismes car on pense que l'autre sait très bien de quoi il est question, par exemple, ça peut aussi être pour une autre raison, mais il y a une inadéquation dans la conversation entre ces interlocuteurs qui provient du fait de parler de choses différentes ou bien de penser à des choses qui sont différentes de ce qui est pour l'autre.
J'aurais envie de dire, en fait, en quelques mots, d'être prudent.
J'ai essayé d'être un minimum concis, j'ai donc fait court et pris quelques raccourcis, je parle par exemple de "marchandise" à un endroit mais il faudrait que je parle d'auto-aliénation et de Capital. Je parle de chaos et de désorganisation mais il faudrait que je parle de l'agressivité comme montrant que l'être agressant est désorganisé (donc agressé) et que, par sa désorganisation, il désorganise autour de lui. Je parle de "sociétal" mais il faudrait que je parle de communauté et de dialogue. Toute réponse à mon message me permettra de le rendre plus intelligible (pour moi comme pour autrui).