Mon amie veut se suicider

A

Anonyme

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Bonjour,

Je suis sincèrement désolée d'exposer mes problèmes ici, mais je ne sais plus comment faire, comment m'y prendre...
Je n'ose parler de cela à personne. Je n'arrive plus à me confier en ce moment, à dire quand ça ne va pas, parce que j'ai toujours peur de déranger et d'embêter les gens.
Enfin bref, je ne suis pas là pour moi, mais plutôt pour une amie.

Nous allons la nommer "Papillon" par souci d'anonymat.
Depuis plus de 3 ans, Papillon est en dépression. Elle a fait plusieurs tentatives de suicide, a été plusieurs fois hospitalisée, suit un traitement, est suivie par un psychiatre, etc.
Sa dépression est due à la relation toxique qu'elle a eue avec son père depuis sa naissance. Il lui faisait du mal psychologiquement, parfois physiquement, à elle ainsi qu'au reste de sa famille (à sa mère, à ses frères et ses soeurs...). C'était un manipulateur qui savait obtenir ce qu'il voulait, qui menaçait ses enfants lorsqu'ils ne voulaient pas lui obéir, qui dominait tout le monde et savait se positionner en victime pour pouvoir être tranquille et qu'on ne l'accuse de rien.
Il y a eu un procès qui a fait que Papillon et sa famille n'habitent heureusement plus avec leur père, mais ils sont obligés de le voir de temps en temps lors de méditations, qui à chaque fois leur font plus de mal que de bien...
Pour ce qui est de Papillon, cela fait maintenant des années que je la vois dans cet état de mal-être permanent. Elle fait des crises d'angoisse plusieurs fois par jour, se mutile, manque très largement de confiance en elle, est victime d'une énorme fatigue chronique, a des problèmes aux jambes qui font qu'elle a parfois du mal à marcher voire ne serait-ce que tenir debout (je n'ai plus le nom de la maladie en tête, pardonnez-moi...).
Enfin bref, tout va mal pour elle, et au fur et à mesure du temps, rien ne va en s'arrangeant.
J'ai même l'impression que depuis quelques temps cela ne fait qu'empirer...
Elle enchaîne les tentatives de suicide, s'est récemment faire hospitalisée (ils voulaient la garder plus longtemps mais elle a refusé)...
Je m'inquiète vraiment énormément pour elle.
Et malgré ce que je pensais, on ne va pas suffire. Moi, ses autres ami.e.s, sa famille, ses proches, on ne va pas suffire.
On n'est pas capables de la faire rester, de l'empêcher de s'en aller.
Encore ce midi, elle m'a dit que ça la touchait énormément tout ce que je lui disais, que ça l'aidait de savoir que des personnes tenaient à elle, l'aimaient pour ce qu'elle est, tenaient à sa vie, etc.
Et cet après-midi, elle m'envoie un message pour me dire qu'elle a fait une tentative de suicide....
Comme si tout ce que je lui avais dit avant n'avait servi à rien, n'avait fait aucun effet sur elle, ne l'avait pas empêchée de faire ce qu'elle a fait.
Je ne sais sincèrement plus comment m'y prendre, comment faire pour la faire rester, pour la maintenir en vie...
J'ai peur de me réveiller un jour, ou de voir sur mon portable s'afficher un message de sa mère comme quoi elle s'est suicidée...
Elle fait tellement de tentatives de suicide, que j'ai peur qu'un jour elle finisse par réellement y parvenir. Après tout, plus elle en fait, plus la probabilité pour qu'elle meurt augmente, non..? Et si, à un moment, elle ne se ratait pas ? Et si, un jour, elle parvenait réellement à mettre fin à ses jours ? Ce jour-là, je ne me le pardonnerai jamais...
Je ne sais vraiment plus comment faire...
J'ai terriblement peur pour elle, pour sa vie.
Après avoir reçu son message cet après-midi, je n'ai pas arrêté de me projeter dans le futur, apprendre sa mort, devoir surmonter tout ça, me retrouver à son enterrement, m'en vouloir, me détester, puis continuer ma vie sans elle... Est-ce seulement possible..?
C'est insupportable de m'imaginer tout ça, je crois que je ne serai pas capable de tenir si jamais ça arrive vraiment...
De plus, ce qui me fait peur, c'est qu'à part moi et une autre amie (qu'on va ici appeler Lune par souci d'anonymat), elle n'a pas beaucoup d'autres personnes avec qui elle est très proche... Pour preuve, elle me dit souvent quand elle me parle de quelque chose que je suis la seule à le savoir, elle me remercie souvent d'avoir toujours été là pour elle et me dit souvent à quel point elle tient à moi et à notre amitié (comme si j'étais une des seules voire la seule à être restée à ses côtés après toutes ces années et toutes ces épreuves).
Or, l'année prochaine, Lune et moi, nous allons vraiment être très occupées... En effet, nous rentrons dans le supérieur : Lune dans une fac de droit (qui, pour la première année, demande apparemment un très gros investissement), et moi dans une prépa lettres (ce qui va aussi m'être très chronophage...). Donc, consacrer plus de temps en travail, ça veut aussi dire moins de temps pour le reste, notamment pour voir les gens de notre entourage ou ne serait-ce même que prendre de leurs nouvelles ou leur parler virtuellement.
Ainsi, nous serons beaucoup moins disponibles pour Papillon, et j'ai réellement peur que là, elle craque vraiment...
Elle nous a dit récemment qu'elle ne se voyait pas passer ses 18 ans. Ses 18 ans, elle les aura fin septembre, dans un mois seulement...
Nous lui avons promis que Lune et moi nous serions là pour elle le jour de ses 18 ans. Par chance, son anniversaire tombe un dimanche, et même si nous aurons sûrement du travail, nous resterons toute la journée avec elle, pour qu'elle passe une bonne journée et qu'elle ne fasse pas une tentative de suicide le jour de ses 18 ans...
Mais, au final, si elle ne la fait pas ce jour-là, elle la fera peut-être avant, ou après...
Le problème est que nous ne pouvons pas être là pour elle 24h/24 et 7j/7, c'est impossible...
Alors, comment faire pour l'aider, comment faire pour la sauver, pour la maintenir en vie ?

Je vous remercie par avance pour votre réponse.
 

MPH

Membre supprimé
30 Nov 2020
571
633
Parfois le décès est une solution. Pourquoi vouloir maintenir en vie quelqu'un qui souffre ?

Ne culpabilise pas de ne pas trouver ce qui l'aiderait, il me semble que c'est très difficile de trouver ce quelque chose pour les gens. Les choses arrivent parce que des facteurs leur permettent d'arriver, si elles n'arrivent pas, c'est que la disposition des facteurs rendait cela impossible, donc tu ne peux pas t'en vouloir, à part avec des "et si..." les choses jusque là ne pouvait se passer autrement, c'est dramatique mais c'est comme ça, on ne peut qu'accepter.

Dis toi que si elle décède, elle sera complètement libérée de ses souffrances, ce qui reste grandement positif.

Pourquoi vous ne partez pas en vacances vous trois quelque part ?
 
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Anonyme

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Parfois le décès est une solution. Pourquoi vouloir maintenir en vie quelqu'un qui souffre ?

Ne culpabilise pas de ne pas trouver ce qui l'aiderait, il me semble que c'est très difficile de trouver ce quelque chose pour les gens. Les choses arrivent parce que des facteurs leur permettent d'arriver, si elles n'arrivent pas, c'est que la disposition des facteurs rendait cela impossible, donc tu ne peux pas t'en vouloir, à part avec des "et si..." les choses jusque là ne pouvait se passer autrement, c'est dramatique mais c'est comme ça, on ne peut qu'accepter.

Dis toi que si elle décède, elle sera complètement libérée de ses souffrances, ce qui reste grandement positif.

Pourquoi vous ne partez pas en vacances vous trois quelque part ?

Bonjour,

Tout d'abord, je vous remercie pour votre réponse.
Je vous avoue qu'elle a été assez violente à lire pour moi...
Je n'avais jamais vu les choses de ce point de vue-là...
La laisser partir pour abréger ses souffrances.
Je n'arrive pas à me dire que c'est réellement la meilleure solution. Il doit bien en exister d'autres, non ?
Vous dites que si elle décède elle sera libérée de ses souffrances et que ce serait grandement positif... Mais n'existe-t-il pas d'autres possibilités que le suicide ? Avec un travail sur elle-même, sur ses traumatismes et angoisses (comme elle compte le faire l'année prochaine), n'y a-t-il pas un espoir qu'elle s'en sorte ?
Alors... Pourquoi s'avouer vaincu ? Pourquoi ne rien faire pour l'empêcher de se suicider ? Pour moi, c'est encore pire que d'avoir essayé sans y être parvenu... C'est être encore plus lâche, plus égoïste de la part de Lune et moi...
Je n'arrive pas à accepter ça : que Papillon puisse vouloir mourir. Cela m'effraie terriblement.
À mes yeux le plus beau cadeau qu'on puisse nous offrir c'est la vie.
Et malgré les souffrances qu'on peut y rencontrer je ne parviens pas à m'imaginer qu'on puisse volontairement y mettre un terme.
Peut-être parce que moi-même j'y tiens trop, ce qui m'empêche de voir que certain.e.s eux/elles, n'y croient plus et n'en veulent plus.
Dans tous les cas, j'ai vraiment du mal à accepter l'idée de la voir partir un jour.

Aussi, vous parlez de facteurs. Je comprends ce que vous dites, mais je trouve ça compliqué de voir ça comme des "facteurs", comme des actions sur lesquelles on n'a aucun pouvoir...
Je trouve ça tellement fataliste comme vision...
Mais peut-être avez-vous raison et suis-je trop dans l'utopie, dans l'illusion...

Pour ce qui est de partir en vacances, c'est effectivement quelque chose à laquelle je n'avais pas pensé !
Cet été, on a fait plusieurs sorties toutes les 3, et c'est vrai que Papillon nous avait dit que ça lui avait fait énormément de bien.
Mais maintenant que la rentrée s'annonce, ça risque d'être compliqué...
Quand trouver du temps..?

Je vous remercie par avance pour votre réponse.
 
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Anonyme

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Parfois le décès est une solution. Pourquoi vouloir maintenir en vie quelqu'un qui souffre ?

Ne culpabilise pas de ne pas trouver ce qui l'aiderait, il me semble que c'est très difficile de trouver ce quelque chose pour les gens. Les choses arrivent parce que des facteurs leur permettent d'arriver, si elles n'arrivent pas, c'est que la disposition des facteurs rendait cela impossible, donc tu ne peux pas t'en vouloir, à part avec des "et si..." les choses jusque là ne pouvait se passer autrement, c'est dramatique mais c'est comme ça, on ne peut qu'accepter.

Dis toi que si elle décède, elle sera complètement libérée de ses souffrances, ce qui reste grandement positif.

Pourquoi vous ne partez pas en vacances vous trois quelque part ?

Bonjour,

Tout d'abord, je vous remercie pour votre réponse.
Je vous avoue qu'elle a été assez violente à lire pour moi...
Je n'avais jamais vu les choses de ce point de vue-là...
La laisser partir pour abréger ses souffrances.
Je n'arrive pas à me dire que c'est réellement la meilleure solution. Il doit bien en exister d'autres, non ?
Vous dites que si elle décède elle sera libérée de ses souffrances et que ce serait grandement positif... Mais n'existe-t-il pas d'autres possibilités que le suicide ? Avec un travail sur elle-même, sur ses traumatismes et angoisses (comme elle compte le faire l'année prochaine), n'y a-t-il pas un espoir qu'elle s'en sorte ?
Alors... Pourquoi s'avouer vaincu ? Pourquoi ne rien faire pour l'empêcher de se suicider ? Pour moi, c'est encore pire que d'avoir essayé sans y être parvenu... C'est être encore plus lâche, plus égoïste de la part de Lune et moi...
Je n'arrive pas à accepter ça : que Papillon puisse vouloir mourir. Cela m'effraie terriblement.
À mes yeux le plus beau cadeau qu'on puisse nous offrir c'est la vie.
Et malgré les souffrances qu'on peut y rencontrer je ne parviens pas à m'imaginer qu'on puisse volontairement y mettre un terme.
Peut-être parce que moi-même j'y tiens trop, ce qui m'empêche de voir que certain.e.s eux/elles, n'y croient plus et n'en veulent plus.
Dans tous les cas, j'ai vraiment du mal à accepter l'idée de la voir partir un jour.

Aussi, vous parlez de facteurs. Je comprends ce que vous dites, mais je trouve ça compliqué de voir ça comme des "facteurs", comme des actions sur lesquelles on n'a aucun pouvoir...
Je trouve ça tellement fataliste comme vision...
Mais peut-être avez-vous raison et suis-je trop dans l'utopie, dans l'illusion...
Cependznt, il y a quelque chose que j'aimerais relever.
Si, comme vous le dites, des facteurs existent, alors Lune et moi pouvons agir comme facteurs permettant la survie de Papillon, non ?

Pour ce qui est de partir en vacances, c'est effectivement quelque chose à laquelle je n'avais pas pensé !
Cet été, on a fait plusieurs sorties toutes les 3, et c'est vrai que Papillon nous avait dit que ça lui avait fait énormément de bien.
Mais maintenant que la rentrée s'annonce, ça risque d'être compliqué...
Quand trouver du temps..?

Je vous remercie par avance pour votre réponse.
 

MPH

Membre supprimé
30 Nov 2020
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633
Oui je ne propose pas ça comme la solution, bien sûr il en existe d'autres, et bien sûr elle pourra s'en sortir ! Et il ne faut en effet pas s'avouer vaincu. Je voulais plutôt dire qu'il ne faut pas diaboliser systématiquement le suicide, surtout lorsque ça concerne quelqu'un qui a de si gros problèmes, des problèmes très ancrés qui ne se résolvent ni facilement ni rapidement. Il faut envisager ça comme une potentielle solution, et il faut visualiser que c'est peut-être le désir profond de la personne, et que vouloir aller contre c'est ne plus la soutenir, mais être aveuglé par notre envie égoiste de la garder à nos côtés.

Je pense qu'il faut aussi tâter son ressenti quant à tout ça : a-t-elle des rêves ? Quel problème veut-elle résoudre en se suicidant ? Qu'es-ce sui la pousse à faire ces tentatives ?

Justement, ce sont des actions sur lesquels on a du pouvoir ! Ça parait fataliste, mais en réalité c'est déterministe. Le fatalisme ce serait de dire qu'il faut accepter de ne plus pouvoir agir sur le passé, et de ne pas non plus pouvoir agir sur le présent et le futur. Hors ici, il faut seulement accepter de ne plus pouvoir agir sur le passé, et il faut se servir des leçons du passé pour influencer l'avenir dans le sens que l'on veut. Tout fonctionne par étapes dans la vie, donc s'il y a des échecs, c'est non seulement parce qu'ils devaient nécessairement arriver, mais aussi parce qu'ils sont nécessaires pour tendre vers le progrès, le mieux, donc il est indispensable d'en tirer des leçons et de les accepter. Aussi, étant donné que tout est question de facteurs, il faut générer des facteurs, en influencer, pour devenir les meilleurs postiers du quartiers- pour tendre vers les résultats/idéaux que l'on désire, il faut être actif, contrairement au fatalisme où on observe les choses arriver sans rien y faire et rien en tirer.

Parfait pour le sorties qui lui font du bien, je pense qu'il faut rendre ça régulier pour agir sur son bien-être au fur et à mesure du temps, multiplier ces moments de joie pour multiplier ses émotions positives et donc influencer son bien-être général, tu vois l'idée. Quand on ne peut pas encore réfléchir sur les causes de notre mal, je pense qu'il faut en être diverti. Est-ce que vous allez habiterez pas loin à la rentrée ? Si c'est le cas, caser un après-midi par semaine ou toutes les deux semaines ça peut être bien, ça semble envisageable ? Aussi, est-ce que vous communiquez sur internet ? Vous faites des vocaux, des appels, des caméras ? Est-ce que ça lui ferait du bien de passer du temps avec vous de cette façon ?
 
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A

Anonyme

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Ah oui d'accord, je comprends mieux ce que vous avez dit, je vous remercie pour les précisions !

Effectivement, c'est une bonne idée que vous avez là : se renseigner quant à sa vision du futur, ses potentiels rêves et envies...
Et ce qui la pousse à faire des tentatives, c'est sa souffrance qui dure depuis des années... : Sa dépression, ses angoisses, son manque de confiance en elle... C'est un mélange de tout ça, un trop plein qui fait qu'elle veut en finir, pour justement stopper cette souffrance.
Elle dit souvent qu'elle n'en peut plus, qu'elle est fatiguée, épuisée même, qu'elle n'arrive plus à tenir.
Mais j'essayerai de me renseigner plus à ce sujet.

Oui je comprends ce que vous voulez dire, merci !

Par rapport aux sorties, comme je vous le disais dans mon premier message, le problème est que Lune et moi allons être très occupées par nos études...
En fac de droit pour Lune il faudra apprendre plein de choses par cœur et être rigoureuse dans son travail, en prépa pour moi je travaillerai vraiment quasiment tout le temps...
Déjà que ces derniers années avec le lycée j'avais du mal à me trouver du temps libre car je devais travailler beaucoup, là ça risque d'être pire...
Nous habiterons dans la même ville toutes les trois, donc nous pourrions effectivement nous voir, mais pas si souvent que ça... Peut-être une fois par mois ? Ou pendant les vacances ?
Parce qu'en semaine on sera à chaque fois prises par nos études et le travail qu'on devra aussi faire de notre côté...
À voir ce que ça va donner à la rentrée, mais tout le monde me dit qu'en prépa on n'a pas de temps libre, pas de temps pour les sorties, etc.
À moins de la faire passer avant nos études, de se dire "tant pis si on rate, au moins on est là pour elle".
C'est ce que j'aimerais faire, mais je ne suis pas sûre que ce soit très raisonnable...

Sinon, on communique effectivement beaucoup par messages : par SMS ou sur Instagram (on a même créé un groupe toutes les 3 où on raconte nos vies, c'est plutôt sympa !).
Mais impossible de faire des visios avec elle ni même de la joindre par téléphone... Elle en a la phobie. Elle est incapable de répondre à un appel audio ou vidéo, cela l'effraie trop, on ne sait pas vraiment pourquoi...
 
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-Brastia

Vagabond
15 Fev 2021
45
69
Perso, je pense que quand quelqu'un est au fond du gouffre, il y a des moyens pour en sortir qui ne sont juste pas forcément évidentes. Il faudrait savoir qu'est-ce que ton amie veut en fait, qu'est-ce qu'elle aime, essayer de faire ressortir le positif dans sa vie, et essayer de la faire focaliser sur ce positif. Qu'est-ce qui pourrait la rendre heureuse au moins un instant. Je ne pense pas qu'elle veuille vraiment se suicider, sinon elle ne serait déjà plus de ce monde. C'est je pense un appel à l'aide, et elle a forcément besoin de soutien, pas forcément qu'on soit H24 avec elle, mais qu'on arrive à la pousser vers un élan de positivité et d'envie de vivre.
Après le suicide en lui-même, je ne sais pas.. Dire que ça peut-être considérée comme une libération est assez illusoire, parce qu'au final, la mort c'est quoi? On en sait rien en fait.. En tout cas, il faut qu'elle arrive à se focaliser sur ce qu'elle connait, sur ce qui est possible et "réelle", donc la vie telle qu'on la connait. Il faut juste qu'elle vive. Et le fait qu'elle ait deux amies comme vous me semble déjà quelque chose d'énorme. Je suis sûre qu'à l'heure actuelle, elle ne vit pas si mal n'est-ce pas? Elle est logée, nourrie?
 

Cyoren

Membre supprimé
3 Mai 2021
46
111
Bonjour, je vais rebondir sur des éléments qui ont déjà été énoncés :

Est-ce que vos écoles seront très éloignées les unes des autres ? Je demande cela car, si ce n'est pas le cas : pourquoi ne pas vous retrouver le midi pour manger ensemble ? Ou le soir, de temps en temps ? Pourquoi ne pas instaurer une session de travail, de révisions ensemble ? Ce sont des prétextes pour vous retrouver, qui ne font pas perdre de temps et qui permettront de passer de bons moments malgré tout et donc de pouvoir lui apporter du soutien directement ou indirectement. Une simple présence, ça peut aussi changer beaucoup de plus. Sinon, il est compréhensible que cette année vous prenne beaucoup de temps au niveau du travail, que ce soit la prépa ou la fac de droit, mais je pense que l'on a toujours un peu de temps pour l'autre. Le travail, c'est très important, mais l'autre, ses amis, ses proches, ne le sont-ils pas aussi, voire davantage ? Peu importe la filière, il faudrait toujours essayer de veiller à un équilibre entre travail et plaisir. Travail et temps pour soi, temps pour l'autre (et le temps pour l'autre est aussi parfois un temps pour soi). Ce que je veux dire c'est qu'il faut veiller à ce que ce travail ne devienne pas omniprésent, et que rien d'autre ne compte à par celui-ci. Je suis certaine que vous parviendrez à jongler entre vos études et les moments que vous pourriez passer toutes ensemble. Peut-être serait-il intéressant de discuter plus profondément avec elle ce qui la bloque tant concernant les appels vocaux et vidéos. Déceler ses blocages, ses difficultés, ses peurs etc, pourra d'autant plus vous permettre de l'aider à dépasser cela. Il faudrait trouver un moyen de la rassurer, en faisant jouer votre lien (c'est-à-dire en lui expliquant combien vous n'avez aucun jugement pour elle, et seulement de bonnes intentions en tant qu'amies proches). Je sais que ce n'est pas simple à faire, mais si vous pouviez avancer à ce niveau-là, et l'aider à surmonter ce blocage, ça pourrait vraiment vous êtes bénéfique, pour elle, comme pour vous trois. Parce que cela pourrait être une alternative très utile durant les périodes où vous ne pourrez pas forcément vous voir, ou pas régulièrement. Cela permet de rester en contact, et d'amener un soutien plus palpable que seulement par écrit (ce n'est pas toujours facile par écrit, ça ne suffit pas forcément).

Est-elle toujours suivie à l'heure actuelle ? A-t-elle l'impression que ce suivi l'aide ou l'a aidé, jusque-là ? Je pense que les questionnements amenés par Marteau-Piqueur-Huilé pourraient également être très utiles pour l'accompagner. En dehors de cela, je me demandais : reçoit-elle le soutien du reste de sa famille par rapport à tout ça ? Existe-t-il d'autres personnes sur qui elle peut se reposer à part vous deux ?

Est-ce que depuis qu'elle n'est plus en relation avec son père, elle a déjà exprimé un certain soulagement ou quelque chose de cet ordre, en dehors de la dépression dans laquelle elle est tombée par la suite ou il n'y a existé aucune transition de ce genre ? Ce que je veux dire c'est : il y a-t-il eu un moment, même bref, où elle s'est sentie mieux dès lors qu'elle n'a plus été en contact avec lui, ou est-ce que la dépression a suivi directement ? S'est-il passé d'autres choses en particulier qui, depuis, ont alimenté cette dépression ?

En tout cas je t'envoie énormément de courage. N'hésite jamais (toi comme quiconque d'ailleurs) à venir t'exprimer ici, peu importe le problème. Il y aura toujours des personnes pour vous répondre et vous manifester du soutien, pour essayer de vous aider au mieux.
 
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MPH

Membre supprimé
30 Nov 2020
571
633
À moins de la faire passer avant nos études, de se dire "tant pis si on rate, au moins on est là pour elle".
C'est ce que j'aimerais faire, mais je ne suis pas sûre que ce soit très raisonnable...
Je pense que c'est complètement ce que vous devriez faire, que sont les études a côté de la santé d'une amie ? Surtout quand on peut redoubler, il n'y a rien de perdu dans les études, la vie ce n'est pas ça, c'est les relations
Mais impossible de faire des visios avec elle ni même de la joindre par téléphone... Elle en a la phobie. Elle est incapable de répondre à un appel audio ou vidéo, cela l'effraie trop, on ne sait pas vraiment pourquoi...
Vous lui avez demandé les raisons ?
 
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Kaushu

Vagabond
13 Juil 2021
63
81
Alors, si jamais papillon meurt, c’est surtout pas de ta faute ok?
T’es bourrée de bonnes intentions pour la voir survivre alors quoi qu’il arrive t’as pas le droit de culpabiliser…
Sinon vraiment je te souhaite d’arriver à la soutenir dans cette épreuve, mais ne t’oublie pas, ok?
Voila c’est tout ce que j’ai à dire
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
310
Tu lui as demandé pourquoi elle voulait mettre fin à cette vie là ?
 

Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
262
Papillon est sans doute très malheureuse, mais ce n'est pas non plus la meilleure copine du monde, il faut l'avoir en tête.

Qu'elle ait des pensées suicidaires, c'est une chose, qu'elle t'entraîne dans sa déprime c'en est une autre. En se confiant à toi, en te faisant de facto porter une grande pression, en te faisant culpabiliser de n'être pas assez efficace pour éviter ses tentatives de suicide, en te faisant redouter qu'elle réussisse, craindre pour ta propre santé mentale si c'était le cas, elle donne une dimension quelque peu perverse à votre relation.

La première chose à faire est donc de reposer le cadre avec elle. Tu es une amie, c'est-à-dire que tu ne lui dois rien et que votre relation suppose échange et respect mutuel. Mets des garde-fous pour qu'elle ne t'entraîne pas dans son gouffre. Fais-lui sentir que ce qu'elle fait a des effets sur toi, que tu existes aussi, que tu mérites d'être ménagée. Une personne dans sa situation ne doit pas seulement être plainte mais aussi se voir poser des limites : c'est aussi une forme d'aide.

La deuxième chose est de te protéger toi. Dans le cas où elle continue à sombrer, tu peux y laisser des plumes. Si besoin il peut falloir t'éloigner. Tu n'es pas sauveuse du monde ni obligée de finir traumatisée. C'est lié au point précédent : l'amitié, ce n'est pas inconditionnel ni sans limite.

La troisième chose à faire c'est, dans ces bornes, de continuer à l'aider. Il n'y a pas de recette miracle : c'est à elle de régler ses problèmes, tu ne pourras pas le faire à sa place. Le mieux c'est d'être là et de contribuer à ce qu'elle avance dans le bon sens. Mais ne te mets pas en tête que tu vas pouvoir faire le job à sa place ou à celle de son psy. Enlève-toi un peu de pression.

En ce qui concerne ses tentatives de suicide, la question des modes opératoires n'est pas neutre. Si elle avale trois spasfons, on peut considérer que c'est un appel à l'aide ou une manière de communiquer plus que la traduction d'une envie effective et immédiate de mourir. Si elle adopte des modes d'action plus radicaux c'est évidemment plus inquiétant. C'est un critère qui me semble important pour comprendre la dynamique dans laquelle elle est.