Les mecs dans la rue

Sarah

Apprenti(e)
1 Avr 2021
109
21
C'est quoi le critère pour juger qu'un regard est déplacé ? Regarder les gens ce n'est pas interdit.

Au-delà de la loi, qu'est-ce qui te permet d'affirmer que l'attitude de ces hommes est perverse ? Ils se mettent à quatre pattes pour regarder tes fesses, se roulent pas terre en hurlant comme des loups ?

Ou bien plus simplement ils te fixent de manière lourde en s'attardant sur les parties de ton corps qui les attirent ? Ce n'est peut-être pas très élégant si c'est fait avec insistance, mais c'est un phénomène assez naturel. Hommes et femmes sont sexués et se regardent de manière pas toujours innocente.

Il y a tout de même des nuances. Socialement les hommes regardent les femmes de manière directe, tandis que les femmes regardent les hommes de manière plus détournée et brève. Une femme soutient rarement le regard d'un homme. Quand elle le fait c'est perçu comme une invitation. Il y a plein de codes de ce types, incorporés, peu décrits, mais bien présents.

En attendant n'es tu pas un peu susceptible sur le sujet ?
Oui mais y'as une certaine façon de regarder parce que on peux vite se sentir en danger avec se qui se passe..
 

Ragnarok

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Membre banni
20 Fev 2021
430
262
Oui mais y'as une certaine façon de regarder parce que on peux vite se sentir en danger avec se qui se passe..

Ah mais je suis bien d'accord. Mais la bonne réaction n'est peut-être pas de faire un doigt, non ?
 

Sarah

Apprenti(e)
1 Avr 2021
109
21
Ah mais je suis bien d'accord. Mais la bonne réaction n'est peut-être pas de faire un doigt, non ?
C'est vrai pour moi les deux sont en tord le mec avais pas à la regarder comme sa et la meuf avais pas à lui faire un doigt 😂
 

Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
309
C'est bien résumé.
Mais ça ne dit rien. Ca ne dit rien sur le vécu, qui me semble être primordial sur le sujet. N'allons pas justifier ou des actions ou leur absence, ça serait s'écarter de ce qui fait la souffrance même du fait d'être dévisagé. Ce n'est pas l'excitation qui fait souffrir, ce n'est pas le regard en soi et probablement pas non plus un comportement, c'est la déconnexion qu'on ressent. Autrement dit, l'autre, dans son excitation à nous regarder, ne semblera à aucun moment se soucier de notre vécu sur son regard, cela sera entièrement orienté sur lui et cette idée de savoir que cela est possible peut faire souffrir.

Bien sûr, comment savoir que l'autre est en train de passivement vivre ses excitations et d'en oublier l'autre et son vécu ? Les gens auront tendance à avoir recours aux choses palpables, perceptibles, donc les comportements. Pourtant ces comportements sont équivoques, ambiguës, nous ne pouvons pas en tirer notre hypothèse comme étant gagnante car une toute autre pourrait être gagnante et c'est d'ailleurs ce qu'il se passe sur un autre sujet @Ragnarok, aucun de nous n'a d'hypothèse gagnante quelque part.

Peut-être donc que le fait de souffrir du fait d'imaginer que l'autre n'ait pas cet acte de se mettre à la place de l'autre, de faire preuve de théorie de l'esprit, de se soucier du vécu de la personne par rapport à son regard, ça n'est pas quelque chose qui doit être relié aux individus mais à ce qui les anime pour mener à ça. Autrement dit, peut-être que la volonté de faire quelque chose au fait de se faire mater, c'est (en tout cas, si on veut agir en-dehors de soi) de s'attaquer au contenant qui guide le contenu, le support sociétal.
 

Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
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Ah mais on on p
Mais ça ne dit rien. Ca ne dit rien sur le vécu, qui me semble être primordial sur le sujet. N'allons pas justifier ou des actions ou leur absence, ça serait s'écarter de ce qui fait la souffrance même du fait d'être dévisagé. Ce n'est pas l'excitation qui fait souffrir, ce n'est pas le regard en soi et probablement pas non plus un comportement, c'est la déconnexion qu'on ressent. Autrement dit, l'autre, dans son excitation à nous regarder, ne semblera à aucun moment se soucier de notre vécu sur son regard, cela sera entièrement orienté sur lui et cette idée de savoir que cela est possible peut faire souffrir.

Bien sûr, comment savoir que l'autre est en train de passivement vivre ses excitations et d'en oublier l'autre et son vécu ? Les gens auront tendance à avoir recours aux choses palpables, perceptibles, donc les comportements. Pourtant ces comportements sont équivoques, ambiguës, nous ne pouvons pas en tirer notre hypothèse comme étant gagnante car une toute autre pourrait être gagnante et c'est d'ailleurs ce qu'il se passe sur un autre sujet @Ragnarok, aucun de nous n'a d'hypothèse gagnante quelque part.

Peut-être donc que le fait de souffrir du fait d'imaginer que l'autre n'ait pas cet acte de se mettre à la place de l'autre, de faire preuve de théorie de l'esprit, de se soucier du vécu de la personne par rapport à son regard, ça n'est pas quelque chose qui doit être relié aux individus mais à ce qui les anime pour mener à ça. Autrement dit, peut-être que la volonté de faire quelque chose au fait de se faire mater, c'est (en tout cas, si on veut agir en-dehors de soi) de s'attaquer au contenant qui guide le contenu, le support sociétal.

Ah mais on peut s'interroger tant qu'on veut sur le vécu ou le support sociétal, aucun soucis, mais en attendant il faut bien réguler les interactions dans la société, problème auquel on s'est attelé depuis quelques millénaires dans tous les pays du monde. On a même inventé un truc pour ça qui s'appelle la loi.

Les principes auxquels sont arrivés en France les gens qui y ont réfléchi, c'est que :
- le regard est libre
- l'injure est interdite
- les coups sont interdits
- on ne peut pas répondre à un acte par un acte plus grave.

L'injure privée est punie d'une contravention de première classe a minima, l'injure publique (c'est le cas ici) est un délit. Il y a plein des circonstances permettant d'excuser l'injure (provocation par exemple) ou d'aggraver les peines (injure raciste).

Le but de ce genre de dispositifs c'est d'éviter de s'en remettre à la subjectivité de chacun, qui peut donner des trucs comme : "Monsieur le juge il m'a regardé de travers je vous dis, dont je l'ai traité de tapette", "Madame la juge, il m'a traité de fils de pute donc j'ai sorti mon couteau et je l'ai planté", "Monsieur le juge il a regardé mes seins donc je l'ai traité de gros enculé devant sa femme et ses enfants", etc.

Donc voilà, lutte féministe ou pas, la bonne réponse à un regard perçu comme pervers ce n'est pas un doigt, la bonne réponse à un type qui vient parler ce n'est pas des injures. C'est bien de rappeler les cadres.
 

Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
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Bien sûr, @Ragnarok. Mais parmi tout ça, tu émets les constats et la loi. Certes, mais que faire de cette information ? N'as-tu pas quelque chose à apporter à la personne qui avait entamé le sujet ? De toute évidence, les gens qui viennent sur le forum, notamment pour parler de leurs soucis, je ne pense pas que leur rappeler la loi aille faire grand chose à leur souffrance.

Je suis en accord avec le fait qu'il faut éviter de s'en remettre à la subjectivité de chacun, justement car si quelqu'un veut généraliser un comportement comme le doigt, par exemple, lors de ces situations, je dirais qu'il ne faut pas généraliser sans prudence à partir de sa subjectivité, bien sûr.

Mais le sujet ne me semble pas être là, il ne me semble pas être sur les lois, sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire mais plutôt sur comment la personne le vit, qu'est-ce qui l'a amené à faire ça, pourquoi ce regard, qu'est-ce que ce regard provoque en elle. En faisant de la sorte, on accèdera (bien sûr difficilement) à ce qui fait souffrance chez la personne et en l'occurrence, ici, je désignais qu'à mes yeux, ce n'était pas le regard du coup qui ferait souffrance (même si, par conditionnement avec une association à autre chose, il peut faire souffrance), mais autre chose.

Ah et, bien sûr, ici perso' balek de quelconque lutte et de quelconque morale (nous avons l'air d'accord sur ce point).
 
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Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
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Bien sûr, @Ragnarok. Mais parmi tout ça, tu émets les constats et la loi. Certes, mais que faire de cette information ? N'as-tu pas quelque chose à apporter à la personne qui avait entamé le sujet ? De toute évidence, les gens qui viennent sur le forum, notamment pour parler de leurs soucis, je ne pense pas que leur rappeler la loi aille faire grand chose à leur souffrance.

Je suis en accord avec le fait qu'il faut éviter de s'en remettre à la subjectivité de chacun, justement car si quelqu'un veut généraliser un comportement comme le doigt, par exemple, lors de ces situations, je dirais qu'il ne faut pas généraliser sans prudence à partir de sa subjectivité, bien sûr.

Mais le sujet ne me semble pas être là, il ne me semble pas être sur les lois, sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire mais plutôt sur comment la personne le vit, qu'est-ce qui l'a amené à faire ça, pourquoi ce regard, qu'est-ce que ce regard provoque en elle. En faisant de la sorte, on accèdera (bien sûr difficilement) à ce qui fait souffrance chez la personne et en l'occurrence, ici, je désignais qu'à mes yeux, ce n'était pas le regard du coup qui ferait souffrance (même si, par conditionnement avec une association à autre chose, il peut faire souffrance), mais autre chose.

Ah et, bien sûr, ici perso' balek de quelconque lutte et de quelconque morale (nous avons l'air d'accord sur ce point).

Je partage mais ce n'est pas exclusif. Aider les gens ce n'est pas toujours les approuver, c'est aussi savoir les conduire à réinterroger leurs comportements ou leur appréciation.

Dans le cas présent, en effet, la violence du ressenti interroge. Evidemment on ne sais pas quel était le regard exactement, mais des gens qui se regardent de travers c'est tout de même fréquent et pas réservé aux rapports hommes / femmes. Donc en effet la réinterrogation sur le pourquoi de la violence de la réaction me semble une bonne piste à creuser.
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
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Je partage mais ce n'est pas exclusif. Aider les gens ce n'est pas toujours les approuver, c'est aussi savoir les conduire à réinterroger leurs comportements ou leur appréciation.

Dans le cas présent, en effet, la violence du ressenti interroge. Evidemment on ne sais pas quel était le regard exactement, mais des gens qui se regardent de travers c'est tout de même fréquent et pas réservé aux rapports hommes / femmes. Donc en effet la réinterrogation sur le pourquoi de la violence de la réaction me semble une bonne piste à creuser.
Je ne demande pas d'approuver, je ne souhaite même pas approuver ou désapprouver, je souhaite que la personne vive activement et non plus passivement. Qu'elle ne barbote pas dans le monde en se faisant frapper par les choses mais qu'elle s'en saisisse.

Bien sûr qu'il faut conduire à se réinterrroger sur nos comportements et appréciations, mais ce n'est pas à coups de loi, je pense, qu'on y arrivera, ni à coup de constat, il faut saisir ou faire saisir ce qui amène à ces comportements et notamment la dynamique qui figure dans ceux-ci pour que cela soit correctement interrogé, en mon sens.

Peu importe le regard, c'est surtout le ressenti qui intéresse. Je ne dis rien d'autre sur le ressenti, le ressenti doit rester dans le seul cadre du ressenti (et donc ça n'est pas un argument, nous nous rejoindrons là-dessus j'imagine). Après il y a des regards qu'on ne connaît vraiment pas et dont on ignore vraiment les intentions et c'est justement cette ignorance (comme toujours ?) qui engendre la souffrance et donc des comportements de défense (parfois adaptés puisqu'il peut y avoir passage à l'action en face).

Après, ce que je critiquais ici, c'est le fait de poser de l'argumentaire sur du ressenti alors qu'on ne peut mélanger les deux à mon sens, si ce n'est que pour s'inspirer du premier.
 
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Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
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Je ne demande pas d'approuver, je ne souhaite même pas approuver ou désapprouver, je souhaite que la personne vive activement et non plus passivement. Qu'elle ne barbote pas dans le monde en se faisant frapper par les choses mais qu'elle s'en saisisse.

Bien sûr qu'il faut conduire à se réinterrroger sur nos comportements et appréciations, mais ce n'est pas à coups de loi, je pense, qu'on y arrivera, ni à coup de constat, il faut saisir ou faire saisir ce qui amène à ces comportements et notamment la dynamique qui figure dans ceux-ci pour que cela soit correctement interrogé, en mon sens.

Peu importe le regard, c'est surtout le ressenti qui intéresse. Je ne dis rien d'autre sur le ressenti, le ressenti doit rester dans le seul cadre du ressenti (et donc ça n'est pas un argument, nous nous rejoindrons là-dessus j'imagine). Après il y a des regards qu'on ne connaît vraiment pas et dont on ignore vraiment les intentions et c'est justement cette ignorance (comme toujours ?) qui engendre la souffrance et donc des comportements de défense (parfois adaptés puisqu'il peut y avoir passage à l'action en face).

Après, ce que je critiquais ici, c'est le fait de poser de l'argumentaire sur du ressenti alors qu'on ne peut mélanger les deux à mon sens, si ce n'est que pour s'inspirer du premier.

Je ne vois pas ce qui te permet de dire que la personne qui sollicite l'avis est passive, bien au contraire elle a été très active. Quant à la personne qui a regardé, elle ne sollicite pas d'avis à ce que je sache.

Il n'y a pas à poser d'argumentaire sur du ressenti : le ressenti c'est un fait. En revanche sur la réaction, il y a lieu de discuter. Pour caricaturer un peu, si quelqu'un écrit "je ne comprends pas, à chaque fois que je vole des pommes chez l'épicier il me court après avec son balai et ça me fait peur", tu ne vas pas répondre : "envisage ta vie activement, interroge ton ressenti, demande-toi pourquoi ce balai te fait peur, etc." Tu vas commencer par dire qu'il ne faut pas voler les pommes puis situer la réflexion au bon niveau : qu'est-ce qui pousse la personne à voler des pommes, et non pas pourquoi le balai fait peur.

Il faut donc réinterroger le cadre de la réflexion pour ne pas se tromper de question. Ajoutons à cela que l'on ne peut changer que soi-même : sur le regard des gens on est impuissant, sauf à militer sur le sujet avec des résultats incertains.
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
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Je ne vois pas ce qui te permet de dire que la personne qui sollicite l'avis est passive, bien au contraire elle a été très active. Quant à la personne qui a regardé, elle ne sollicite pas d'avis à ce que je sache.
Je souhaitais dire que son vécu avait été passif. Subir ses émotions, subir et souffrir de la sorte, c'est vivre passivement ce qui se déroule. Il n'y aucun jugement là-dedans. Bien sûr, le fait de venir en parler est une action, cependant, le côté où est là pour ne pas écouter mais parler de soi, c'est quand même moins actif. Pourquoi me parler de la personne qui a regardé ?

Pour ce qui est de l'exemple des pommes. Je ne vais pas lui dire qu'il ne faut pas voler, je vais lui demander ce qui le pousse à voler directement et non pas en second lieu. La personne dispose d'assez d'entendement pour savoir que le vol est vite associé à de la répression. Cependant, pourquoi ne pas s'interroger sur pourquoi le "balai" (ce n'est pas vraiment le balai qui fait peur) fait peur ? C'est quand même cette peur provoquée en la personne qui va engendrer une décision lutte/fuite et donc la réaction, non ? Il me semble important de s'interroger aussi sur les causes qui déterminent la réaction parallèlement à celle qui déterminent l'acte ayant causé la réponse de l'individu en face.

Je suis en total accord avec ce que tu dis à la fin, on ne peut changer les choses avec la même aisance que l'on peut se changer soi, c'est pour cela que j'ai voulu centrer la chose sur le ressenti, le vécu (et donc ce qui détermine la personne à ci ou à ça) de l'auteur.
 

Ragnarok

Initié(e)
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20 Fev 2021
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Je souhaitais dire que son vécu avait été passif. Subir ses émotions, subir et souffrir de la sorte, c'est vivre passivement ce qui se déroule. Il n'y aucun jugement là-dedans. Bien sûr, le fait de venir en parler est une action, cependant, le côté où est là pour ne pas écouter mais parler de soi, c'est quand même moins actif. Pourquoi me parler de la personne qui a regardé ?

Pour ce qui est de l'exemple des pommes. Je ne vais pas lui dire qu'il ne faut pas voler, je vais lui demander ce qui le pousse à voler directement et non pas en second lieu. La personne dispose d'assez d'entendement pour savoir que le vol est vite associé à de la répression. Cependant, pourquoi ne pas s'interroger sur pourquoi le "balai" (ce n'est pas vraiment le balai qui fait peur) fait peur ? C'est quand même cette peur provoquée en la personne qui va engendrer une décision lutte/fuite et donc la réaction, non ? Il me semble important de s'interroger aussi sur les causes qui déterminent la réaction parallèlement à celle qui déterminent l'acte ayant causé la réponse de l'individu en face.

Je suis en total accord avec ce que tu dis à la fin, on ne peut changer les choses avec la même aisance que l'on peut se changer soi, c'est pour cela que j'ai voulu centrer la chose sur le ressenti, le vécu (et donc ce qui détermine la personne à ci ou à ça) de l'auteur.

Le seul problème serait que le vol est associé à la répression ? Sinon c'est pas grave ?

La peur du balai vient peut-être de l'envie de ne pas se prendre un coup sur la tête, tout simplement, mais ce n'est pas si important : en arrêtant de voler on résout le problème, la question de la peur disparaît. Tout cela pour dire qu'il faut adresser les bonnes questions.

On voit bien ici que les gens n'ont pas tous l'entendement nécessaire pour voir quelle réaction est appropriée : regarde les messages qui expliquent que l'homme en question est un monstre. Cela avance à quoi ? Renforcer l'idée qu'il faut faire des doigts à chaque regard mal perçu ? C'est grave.

Rappeler que, non, ça ne se fait pas de répondre à un regard par une injure, c'est la base. La loi n'est là que pour matérialiser que la vie en société impose certaines règles.

De là on peut en effet porter l'interrogation sur le ressenti et la bonne manière de gérer ces situations.
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
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Le seul problème serait que le vol est associé à la répression ? Sinon c'est pas grave ?
En effet. En soi et je dis bien en soi, le vol est la manifestation d'une inégalité de la répartition des richesses, quelque chose de bien plus profond qu'un simple vol. La gravité, je n'en ai pas grand chose à faire. Surtout que je parle de l'individu qui vole, pas de celui qui se fait voler. Évidemment que se faire voler, c'est perdre la capacité de disposer de quelque chose qui nous affectait de joie avec une plus ou moindre intensité.

En effet, en arrêtant de voler, on résout le problème, sauf qu'on peut prendre un coup de balai sans voler. Je veux dire, rien n'exclue l'interrogation en parallèle sur la peur du coup de balai ou plutôt la peur des conséquences de ce coup sur notre organisme et sur sa stabilité.

On voit bien ici que les gens n'ont pas tous l'entendement nécessaire pour voir quelle réaction est appropriée : regarde les messages qui expliquent que l'homme en question est un monstre. Cela avance à quoi ? Renforcer l'idée qu'il faut faire des doigts à chaque regard mal perçu ? C'est grave.
Cela avait pu m'irriter par le passé de voir ce genre de messages, en effet. Cependant, il faut voir ça comme la manifestation de ce qui se passe au sein de la personne qui parle. Rien, ici, dans le fait de désigner l'autre comme un monstre, ne parle de faire un doigt. Nous ne pouvons interpréter. On s'en fiche pas un peu d'à quel point quelque chose est graäâ4ve ? Je veux dire, c'est une forme d'apposition de sa grille morale à ce qui est dans la Nature de dire que telle ou telle chose est grave. Telle ou telle chose provoque telle intensité sur telle étendue.
Tout message est utile mais pas pour un même objet, pas pour une même cible.

Rappeler que, non, ça ne se fait pas de répondre à un regard par une injure, c'est la base. La loi n'est là que pour matérialiser que la vie en société impose certaines règles.
On s'en fiche pas un peu de la politesse ? La loi n'est là majoritairement que pour asservir autrui mode de fonctionnement sociétal qui est en adéquation avec le mode de production économique. La loi ne renseigne aucunement sur les soucis, elle ne fait qu'empêcher le questionnement, c'est comme la morale, ça vient couvrir et dire "on s'occupe de tout" et on ne cherche pas plus loin. En soi, une insulte, si ça atteint, c'est peut-être pas l'insulte le souci ? Si un doigt, ça atteint, c'est peut-être pas le doigt le souci ? Je veux bien que le vol puisse être dérangeant (et alors s'ensuivrait, dans une communauté bien construite, un échange verbal.. Même si le vol dans une communauté bien construite, ça n'existe pas) mais faut aller plus loin que la loi. La loi n'explique rien, c'est juste quelque chose qui réprime notre puissance d'agir (par puissance d'agir j'entends celle de Spinoza).
 

Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
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En effet. En soi et je dis bien en soi, le vol est la manifestation d'une inégalité de la répartition des richesses, quelque chose de bien plus profond qu'un simple vol. La gravité, je n'en ai pas grand chose à faire. Surtout que je parle de l'individu qui vole, pas de celui qui se fait voler. Évidemment que se faire voler, c'est perdre la capacité de disposer de quelque chose qui nous affectait de joie avec une plus ou moindre intensité.

En effet, en arrêtant de voler, on résout le problème, sauf qu'on peut prendre un coup de balai sans voler. Je veux dire, rien n'exclue l'interrogation en parallèle sur la peur du coup de balai ou plutôt la peur des conséquences de ce coup sur notre organisme et sur sa stabilité.


Cela avait pu m'irriter par le passé de voir ce genre de messages, en effet. Cependant, il faut voir ça comme la manifestation de ce qui se passe au sein de la personne qui parle. Rien, ici, dans le fait de désigner l'autre comme un monstre, ne parle de faire un doigt. Nous ne pouvons interpréter. On s'en fiche pas un peu d'à quel point quelque chose est graäâ4ve ? Je veux dire, c'est une forme d'apposition de sa grille morale à ce qui est dans la Nature de dire que telle ou telle chose est grave. Telle ou telle chose provoque telle intensité sur telle étendue.
Tout message est utile mais pas pour un même objet, pas pour une même cible.


On s'en fiche pas un peu de la politesse ? La loi n'est là majoritairement que pour asservir autrui mode de fonctionnement sociétal qui est en adéquation avec le mode de production économique. La loi ne renseigne aucunement sur les soucis, elle ne fait qu'empêcher le questionnement, c'est comme la morale, ça vient couvrir et dire "on s'occupe de tout" et on ne cherche pas plus loin. En soi, une insulte, si ça atteint, c'est peut-être pas l'insulte le souci ? Si un doigt, ça atteint, c'est peut-être pas le doigt le souci ? Je veux bien que le vol puisse être dérangeant (et alors s'ensuivrait, dans une communauté bien construite, un échange verbal.. Même si le vol dans une communauté bien construite, ça n'existe pas) mais faut aller plus loin que la loi. La loi n'explique rien, c'est juste quelque chose qui réprime notre puissance d'agir (par puissance d'agir j'entends celle de Spinoza).

Je t'invite à expérimenter un jour une société mal policée. Un endroit où il n'y a pas des lois établies, des policiers pour les faire respecter, des juges pour condamner les délinquants... Tu peux tenter la Somalie, même en dehors des zones de guerre, la République démocratique du Congo ou bien Haïti. Vas-y sans rien, hein, histoire de ne pas afficher de différences de richesse. Tu saisiras peut-être ce qu'est l'insécurité, qui s'exerce en premier lieu entre pauvres.

On peut critiquer la loi, mais imaginer que quelqu'un qui vole les vaches de son voisin dans le Serengeti tanzanien n'est qu'une victime d'un système inégalitaire, c'est méconnaître absolument la nature humaine. Et je ne parle même pas des violences gratuites et des viols. Il n'existe pas de société un peu stable sans règles et sanctions, même chez les peuples premiers. Il n'existe pas de société sans vol.
 
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
286
309
Il serait peut-être temps de voir que la police n'est là que pour régler les conséquences que ce qui l'embauche engendre. Si on remonte au paléolithique, je ne pense pas qu'il y avait de police ni que le besoin était présent. La police est venu lorsque la répartition de pouvoir a entraîné une maîtrise de l'information et donc une inégale répartition de l'information. Je comprends pas comment on peut parler d'éviter le vol et ensuite dire qu'il faut une police et cetera. Pourquoi a-t-on besoin d'une police ? Parce qu'il y a desdits crimes ? Pourquoi y a-t-il des crimes ? Qu'est-ce qui amène au crime ? Qu'est-ce qui amène à commettre tel ou tel acte ? Quel est l'influence de l'environnement social ? Comment s'est construit cet environnement social ? Il y a quand même une approche historique à prendre en compte. Pourquoi aujourd'hui a-t-on besoin de la police quand avant, nous n'en avions pas besoin ? Peut-être car désormais, il y a un mode de production qui empêche les gens de vivre comme ils le souhaitent et qui, de façon insidieuse, leur fait violence. Tu rejetteras probablement ce que je dis, à quoi bon ?..

Qui es-tu pour prétendre qu'une nature humaine existe ? Sauf qu'il y a société et communauté, il y a loi et règles, il y a punition et sanction, ordre et échange. Le vol désigne déjà et avant tout la propriété. On ne peut voler ce qui est à personne, comment est venu la notion de propriété ? Il n'y a pas d'instinct de propriété chez l'humain mais que une aptitude à disposer et à vouloir maintenir des objets gratifiants auprès de soi. Je m'attends déjà à ce que invoque la génétique, mais la génétique est un support, la biologie est un support, merci de ne pas s'en servir, tout est biologique, tout est génétique, étant donné que ce sont des supports, ça n'a pas de sens d'y recourir comme argumentaire pour dire une direction à prendre.

Il faut aller plus loin que le court terme, évidemment qu'à court terme on va pas imaginer que quelqu'un vit telle chose à cause de telle chose, il faut voir l'Histoire dans son éternalité, pas juste dans sa petite partie, sa section qu'on ôte du reste, on ne peut pas ôter du reste quelque chose qui découle d'une accumulation de plusieurs choses.
 

Schneizel

Initié(e)
26 Fev 2021
258
268
Il serait peut-être temps de voir que la police n'est là que pour régler les conséquences que ce qui l'embauche engendre. Si on remonte au paléolithique, je ne pense pas qu'il y avait de police ni que le besoin était présent. La police est venu lorsque la répartition de pouvoir a entraîné une maîtrise de l'information et donc une inégale répartition de l'information. Je comprends pas comment on peut parler d'éviter le vol et ensuite dire qu'il faut une police et cetera. Pourquoi a-t-on besoin d'une police ? Parce qu'il y a desdits crimes ? Pourquoi y a-t-il des crimes ? Qu'est-ce qui amène au crime ? Qu'est-ce qui amène à commettre tel ou tel acte ? Quel est l'influence de l'environnement social ? Comment s'est construit cet environnement social ? Il y a quand même une approche historique à prendre en compte. Pourquoi aujourd'hui a-t-on besoin de la police quand avant, nous n'en avions pas besoin ? Peut-être car désormais, il y a un mode de production qui empêche les gens de vivre comme ils le souhaitent et qui, de façon insidieuse, leur fait violence. Tu rejetteras probablement ce que je dis, à quoi bon ?..

Qui es-tu pour prétendre qu'une nature humaine existe ? Sauf qu'il y a société et communauté, il y a loi et règles, il y a punition et sanction, ordre et échange. Le vol désigne déjà et avant tout la propriété. On ne peut voler ce qui est à personne, comment est venu la notion de propriété ? Il n'y a pas d'instinct de propriété chez l'humain mais que une aptitude à disposer et à vouloir maintenir des objets gratifiants auprès de soi. Je m'attends déjà à ce que invoque la génétique, mais la génétique est un support, la biologie est un support, merci de ne pas s'en servir, tout est biologique, tout est génétique, étant donné que ce sont des supports, ça n'a pas de sens d'y recourir comme argumentaire pour dire une direction à prendre.

Il faut aller plus loin que le court terme, évidemment qu'à court terme on va pas imaginer que quelqu'un vit telle chose à cause de telle chose, il faut voir l'Histoire dans son éternalité, pas juste dans sa petite partie, sa section qu'on ôte du reste, on ne peut pas ôter du reste quelque chose qui découle d'une accumulation de plusieurs choses.
Au paléolithique il n'y avais pas de police car tu étais ta propre police. Au paléolithique il y avait vol, viol, meurtre etc pas mal de crimes d'aujourd'hui.

Des processus normaux dans une dynamique évolutive, où le plus fort, selon le contexte environnementale, est le meilleur.
 

Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
430
262
Il serait peut-être temps de voir que la police n'est là que pour régler les conséquences que ce qui l'embauche engendre. Si on remonte au paléolithique, je ne pense pas qu'il y avait de police ni que le besoin était présent. La police est venu lorsque la répartition de pouvoir a entraîné une maîtrise de l'information et donc une inégale répartition de l'information. Je comprends pas comment on peut parler d'éviter le vol et ensuite dire qu'il faut une police et cetera. Pourquoi a-t-on besoin d'une police ? Parce qu'il y a desdits crimes ? Pourquoi y a-t-il des crimes ? Qu'est-ce qui amène au crime ? Qu'est-ce qui amène à commettre tel ou tel acte ? Quel est l'influence de l'environnement social ? Comment s'est construit cet environnement social ? Il y a quand même une approche historique à prendre en compte. Pourquoi aujourd'hui a-t-on besoin de la police quand avant, nous n'en avions pas besoin ? Peut-être car désormais, il y a un mode de production qui empêche les gens de vivre comme ils le souhaitent et qui, de façon insidieuse, leur fait violence. Tu rejetteras probablement ce que je dis, à quoi bon ?..

Qui es-tu pour prétendre qu'une nature humaine existe ? Sauf qu'il y a société et communauté, il y a loi et règles, il y a punition et sanction, ordre et échange. Le vol désigne déjà et avant tout la propriété. On ne peut voler ce qui est à personne, comment est venu la notion de propriété ? Il n'y a pas d'instinct de propriété chez l'humain mais que une aptitude à disposer et à vouloir maintenir des objets gratifiants auprès de soi. Je m'attends déjà à ce que invoque la génétique, mais la génétique est un support, la biologie est un support, merci de ne pas s'en servir, tout est biologique, tout est génétique, étant donné que ce sont des supports, ça n'a pas de sens d'y recourir comme argumentaire pour dire une direction à prendre.

Il faut aller plus loin que le court terme, évidemment qu'à court terme on va pas imaginer que quelqu'un vit telle chose à cause de telle chose, il faut voir l'Histoire dans son éternalité, pas juste dans sa petite partie, sa section qu'on ôte du reste, on ne peut pas ôter du reste quelque chose qui découle d'une accumulation de plusieurs choses.

Il suffit de regarder ce qui se passe dans les peuples dits "premiers" (les Indiens d'Amazonie, les peuples isolés de Nouvelle Guinée...), civilisations relevant pour la plupart du paléolithique. Il y a des tonnes d'études d'anthropologues sur le sujet. On observe :
- des questions de propriété, le fonctionnement en chasseur-cueilleur n'empêchant pas de posséder armes ou stocks de nourriture (va donc piquer sa lance à un guerrier Massaï)
- des échanges de biens, portant sur la vie quotidienne mais aussi sur la vie sociale - par exemple pour constituer des dots
- une violence dans des proportions tout bonnement hallucinante ! (incluant les homicides)

La violence sert à résoudre des conflits mais elle est aussi culturelle, par exemple les Kamayurás du Brésil pratiquent l'infanticide de nouveaux nés et le meurtre sélectif d'enfants plus âgés. Ils ne sont pas les seuls.

Au néolithique évidemment la question de la propriété devient plus prégnante. C'est bien plus simple d'aller se servir dans le champ du voisin que de cultiver soi-même.

Ce que tu présentes c'est une vision très très datée du mythe du bon sauvage, supposant que la perversion d'un état naturel vient de la civilisation. Difficile de trouver un anthropologue sérieux qui soutienne encore ce genre de thèses. Toutes les études vont dans le même sens : les peuples premiers sont dotés de règles complexes (organisation de l'endogamie par exemple) et pour certaines peu éthiques à notre aune (par exemple fellations rituelles des jeunes garçons vers les anciens, excision, etc.), ils sont violents, leurs individus respectent moins la parole donnée... bref, pour le dire de manière un peu abrupte, ils sont moins civilisés. Tout tend à montrer qu'au paléolithique on fonctionnait de la même manière. L'histoire depuis l'Antiquité montre une lente érosion de la violence en Europe, au fil des progrès sociaux : le taux d'homicides au Moyen Age était par exemple quelque chose comme 20 fois plus élevé qu'aujourd'hui.
 
  • Lune
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Jds

Super-modérateur
10 Déc 2020
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En effet, je me suis légèrement emporté en approchant le mythe du bon sauvage. La violence et les guerres étaient déjà présentes, vouloir les nier revient à rendre impossible sa conception du monde. Mettons la morale de côté, tu n'es pas le seul à ne pas l'apprécier dans les argumentaires, n'allons donc pas l'amener lors de pratiques qui peuvent déplaire. Dans quelle mesure cette violence apparaissait-elle ? Les communautés ne vivaient-elles pas en localités, chacune dans son coin ? Cette répartition locale des communautés sans aucune liaison entre elle (au niveau absolu) me semble montrer que la violence n'est pas fortuite. Les tribus, même en alliance, faisaient face à d'autres. Je proposerais que la base à tout cela soit la méfiance face à que l'on ne connaît pas mais aussi les relations conflictuelles entre les différentes tribus. Tout cela montrerait que ce qui vient en avant pour expliquer ces premiers conflits amenant à des scissions, c'est l'ignorance des déterminismes qui agissent en nous et en la personne qui fait face à nous (de quelconque côté cela soit-il).

La police me semble être la manifestation d'une illusoire pacification. Faut-il d'ailleurs rappeler tout ce qui s'approche du pacifisme ne siéra qu'aux personnes qui n'ont pas à craindre d'outrepasser la loi puisque leurs besoins sont remplis. Encore une fois, nous faisons face au souci suivant, après tant d'années : ce qui détermine les individus n'est pas pris en compte, ou seulement théoriquement, jamais réellement effectivement. En effet, il faut rappeler que cette illusoire pacification que représente la police consiste à faire régner l'ordre en passant par la loi, en passant par quelque chose qui fait interface entre les gens et qui s'inspire d'une grille politique qui ne s'adaptera jamais à la disparité de ce qui détermine les individus.



Une injure, une insulte, qu'on en soit offensée ou qu'on en profère, cela dénote une problématique en nous (le recours à la dimension morale empêchera d'aller plus profondément, tout accord sera donc voué à l'échec puisque tout conflit reposera dès lors exclusivement sur du subjectif, excluant le réel accord qui vient avec un point de vue qui se veut objectif, au-delà de la morale et toute erreur proviendrait donc soit du fait que l'on parle d'une chose différente, soit du fait que l'un des deux fait erreur dans l'interprétation des propos de l'autre).

Je n'ai pas envie de pointer ce qu'il y aurait à faire ou non, l'individu conscient de son acte saura lui-même ce qui lui vient. Ce qu'il manque aux gens, ce sont des informations et des informations, ce ne sont pas juste des données que l'on dispose devant elle, c'est aussi ce qui n'est pas dans ces données. Alors ce mec qui dévisage, ce que son acte bouleverse réellement, c'est la sensation de sécurité de l'individu qui a appris durant sa vie à associer ces comportements à des atteintes corporelles. Cela me semble donc peu étonnant qu'une violence responsive apparaisse. Par contre, on peut remettre ses conséquences en question, qu'est-ce que cette réponse peut engendrer ? Qu'est-ce qui pèse dans la balance entre les bénéfices et les risques ? Ca, c'est une réponse du point de vue individuel, évidemment.

Autrement, on peut s'intéresser à un point de vue collectif et avec des exemples plus poussés comme l'atteinte mortelle, qu'elle soit physique ou psychologique. Je n'ai donc pas donner d'indication sur ce qu'il faut faire. Par contre, à mon sens, il ne s'agit pas d'arrêter de répondre à ce qui nous atteint mais d'adopter, comme le cerveau humain (jusqu'à preuve du contraire) le permet, une pensée parallèle qui s'intéresse à ce qui détermine cet individu à faire tel ou tel acte et cela mènera irrémédiablement à continuer ce raisonnement dans l'absolu. En effet, qu'est-ce qui amène les gens à faire ci et ça ? Il faudrait tendre à ne pas tout enfermer dans une même bulle, ce serait fallacieux et donc contre-productif à long terme. On ne vit pas des agressions pour attendre les prochaines, les agressions sont bouleversantes et c'est en cela qu'elles provoquent de vives émotions en nous. On peut passivement attendre (ou se méfier, ce qui revient au même) une prochaine agression ou tenter une pensée en parallèle qui amènerait à réfléchir sur les moyens de faire en sorte que tout cela cesse réellement et à long terme. Toute émotion paraissant négative est une mine d'informations pouvant amener à ressentir bien des émotions dites positives.

Tâchons peut-être de permettre une meilleure vie aux prochaines personnes concernées par le genre d'acte dans le message initial de ce fil de discussion. Pour cela, si nous ne pouvons rien faire physiquement, nous pouvons encore permettre à la personne d'être déterminée avec ténacité. Déterminée pour que l'acte qu'elle a vécu cesse pour tout le monde en l'amenant à étudier les déterminismes qui poussent autrui à faire cela et donc à se saisir du monde qui l'entoure et à s'y sentir en moindre insécurité malgré l'insécurité qui continuera. Je ne parle pas de mieux vivre en perpétuant l'insécurité pour les autres, je parle justement de ne pas subir la perpétuation de l'insécurité et d'en profiter pour se donner un sens de plus dans sa vie pour tenter de faire en sorte qu'il y en ait toujours moins. Ca semble paradoxal de se motiver de ce qui nous agresse, c'est pourtant comme ça que la résilience se fera encore mieux à mon sens. La résilience, c'est resauter, sauter en arrière, cela permet une observation en-dehors de ses passions (=émotions subies ici) et cela permet en dernière instance d'augmenter les chances, à long terme, que les choses puissent cesser puisqu'autrement, la haine est augmentée par une haine réciproque (il fallait bien que j'inclue Spinoza pour la fin).
 
  • Lune
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Ragnarok

Initié(e)
Membre banni
20 Fev 2021
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La source de la violence il ne faut pas la chercher bien loin : c'est tout de même la manière la plus simple de résoudre les conflits. Ton voisin veut cueillir les mêmes baies que toi ? Un coup de massue est c'est réglé. Il a une femme que tu désires ? Un coup de massue et un tirage de cheveux et c'est réglé. Les conflits privés comme les conflits sur les ressources (toujours rares jusqu'à la Révolution industrielle) alimentaient agressions et homicides. C'est la civilisation qui les réduit... et elle passe partout par une force publique qui a le dessus sur les méchants. Sans bras armé, il n'y a pas de justice. En démocratie, la police a le monopole de la violence légitime : elle peut arrêter le violeur de force, elle peut l'emprisonner, elle peut le tuer s'il résiste. Elle seule a ce pouvoir et elle agit en notre nom à tous.

La loi est un grand progrès par rapport au flou qui a pu exister à certaines époques. Au Moyen Age on jugeait en fonction des critères subjectifs du tribunal, cela s'appelait juger "en équité". On ne savait donc pas à l'avance ce qui mènerait à une condamnation. Tu imagines le léger arbitraire. Un adage disait d'ailleurs ironiquement "que Dieu nous préserve de l'équité des tribunaux". Contrairement à ce que l'on peut penser souvent en France, la loi protège avant tout le citoyen de l'Etat (qui dispose de la force publique) et restreignant ce qui est interdit et donc condamnable. Personne ne peut te poursuivre et t'emprisonner pour quelque chose qui n'est pas explicitement passible de sanctions. Certes on a prévu des milliers d'infractions, mais c'est quand même mieux que l'arbitraire précédent.

Enfin sur la situation de cette fille, je suis bien d'accord que, sur le plan sociétal, on peut agir pour éviter les regards vulgaires ou déplacés (à supposer qu'on sache où fixer la limite), mais ça ne va pas résoudre son problème avant un bout de temps. La question de court terme est de savoir comment elle doit réagir face à ces situations qu'elle vit mal.
Messages fusionnés :

Bon Spinoza bof, mais c'est un autre débat.
 
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