C'est bien la théorie mais quand on confronte tout ça à la réalité, que constate-t-on ?Aujourd'hui, + qu'on ne le croit, des idées libertaires existent dans les sociétés occidentales, notamment française : en ce sens, les SCOP et les coopératives, lesquelles modifient profondément le rôle et le fonctionnement des entreprises, pour en faire des acteurs économiques et sociaux, responsables et soutenable
Je crois que cela prouve bien que certaines idées anarchistes sont tout à fait réalistes sur le plan technique
À vrai dire, je pense sincèrement que le capitalisme n'est pas le fait de l'être humain, mais d'une confiscation de l'agir par une élite arbitraire
L'être humain se base sur la coopération depuis la préhistoire pour survivre, la guerre étant évidemment un malheureux accident dans son histoire. Et c'est le but du contrat social à la Rousseau, de pacifier ses interactions politiques. Néanmoins, le souci étant que, comme le met en avant Noam Chomsky et Naomi Klein, cette théorie se fonde sur l'intermédiaire de l'État, centralisé et despotique. En réalité je suis persuadé qu'un stade alternatif aurait pu s'acheminer vers l'anarchisme, sur le plan de la représentation démocratique et de l'économie des entreprises
L'État n'est absolument pas une évidence, c'est un outil construit dans un but militarisé, une évolution du pouvoir à l'échelle territoriale. L'anarchie n'est pas utopiste, en tout cas pas au sens premier : elle propose de dépasser la rivalité pour en faire un axiome de collaboration constructif, et cela se voit plus ou moins au Rojava contemporain, après tout
La démocratie libérale et élective pose problème en ce qu'elle coupe la société civile des représentants. Surtout dans des systèmes présidentiels et même parlementaires classiques. La démocratie directe permet de développer la culture politique par évolutions successives et progressives, avec une capacité d'apprentissage fluide. La démocratie libérale classique a toujours créé une frontière élitiste et contreproductive à la découverte des enjeux citoyens, et empêche la conscientisation des enjeux
Déjà que les peuples premiers, représentant au plus près l'homme du paléolithique, sont hiérarchisés (et violents). Rien à voir avec l'anarchie, ce sont des sociétés de règles, très directives et très coercitives.
Ensuite que les coopératives pèsent presque rien dans l'économie et qu'elles sont souvent très éloignées des idéaux anarchiques. Le plus souvent il y a un patron nommé par les actionnaires, même s'ils sont aussi salariés. Très loin d'une démocrate directe donc. La démocratie directe, d'ailleurs, ça n'a jamais permis de gouverner. Les gens n'ont pas le temps d'examiner dix lois par semaine. Aucune grande démocratie ne fonctionne sans représentants.
Enfin critiquer le capitalisme ou la démocratie représentative, c'est toujours facile, mais proposer quelque chose de viable à la place beaucoup moins. Les alternatives qui ont été essayées n'ont pas donné de bons résultats et c'est trop facile de balayer ces expériences d'un revers de main sans expliciter ce qui pourrait être fait différemment.