Illégitimité de voir un.e psychologue

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Ère

Apprenti(e)
Auteur du topic
5 Déc 2020
160
192
Bonsoir,

C'est pas la première fois que je pense à faire ce topic, mais à chaque fois je me disais que c'était bête de le poster.

J'ai consulté une psychologue pendant 4 séances, avant de me dire que ça ne servait à rien et que je n'en avais pas vraiment besoin. Je l'avais consulté pour motif de "manque de confiance en soi". Après la première séance, on avait commencé à faire un "arbre de vie" (je crois). Où je commençais par lui raconter mon passé etc. Rien qu'à partir de ce moment là j'avais l'impression de lui dire des banalités, des choses sans aucunes utilités, pas de trauma, rien. Et même lorsque je parlais de choses que j'ai pu mal vivre dans mon enfance/adolescence, j'avais l'impression que c'était ridicule. Cette impression était tellement forte que j'ai volontairement gardé pour moi des ressenties que j'ai pu avoir lors de certaines situations de ma vie.
J'avais également l'impression que les séances étaient vides. Je parlais, parlais, parlais. Mais tout était ridicule et vide.
Mon copain va voir une psy également, et pour le coup, lui, je sens qu'après les séances, ça a soit remué des choses en lui, soit ça l'a apaisé, soit il en ait ressorti avec d'autres pistes de réflexions, etc.
Moi, à chaque fois que j'en sortais, de 1 j'avais l'impression que la séance était trop courte (paradoxale avec le fait que je déblatérais du vide, effectivement), de 2 que ça m'avait servi à rien : pas de soulagement, pas de pistes de réflexion, pas de solutions.

En fait, après toutes les séances que j'ai pu faire, je me suis dit "mais, ce que je viens de faire là, je le fais déjà toute seule, quand je parle seule à voix haute de ma vie certains soirs pendant des heures. Et en plus, dans ces moments là je me sens pas ridicule puisque je suis seule"


Mais, le truc, c'est que j'ai l'impression que j'en aurait besoin de voir une psy. Parce que j'ai certains schémas de pensées qui ne vont vraiment pas. Mais vraiment, vraiment pas.
Et là, avant d'écrire ce topic, je regardais une story d'une personne qui parlait de ses mécanismes dans ses relations, et qui conseillait aux personnes qui elles aussi avaient des schémas pas ouf d'aller voir un.e psy.
Et c'est là où je coince. Comment je fais. Si j'ai des schémas de pensées qui me pourrissent la vie mais que voir une psy ne me sert à rien.
Fin, cette personne, elle, ne s'est pas sentie illégitime en parlant à sa psy.
Moi je peux pas, je me sens débile. J'ai même pas l'impression que ça serait crédible.


Peut-être c'est aussi ma faute. J'aurais pas du dire à la psy que je venais pour un manque de confiance en moi ?
Sauf que pourtant j'ai aussi l'impression que le dénominateur commun dans tous mes schémas de pensées c'est le manque de confiance en moi....
Dans tous les aspects de ma vie : travail, études, relations amoureuses, relations amicales, relations familiales, interactions avec autrui et relation à moi-même.


J'arrive pas à comprendre comment les gens se sentent légitimes à parler de ce qui va pas, surtout quand ils n'ont pas vraiment connus de traumas ou n'ont pas de troubles mentaux.

Et j'arrive pas à comprendre comment les gens font pour parler des choses qui les touchent, en avouant que ça les touchent. Que quelque chose à l'apparence minime de l'extérieur a pu les mettre à terre.
Dans l'un des nombreux podcast que j'écoute, une personne racontait qu'elle avait un rapport à l'école et à la réussite assez particulier, voire malsain, qui l'avait même amené à des pensées suicidaires. Et on peut pas nier sa souffrance. On peut pas nier la relation malsaine qu'elle entretenait avec la réussite. C'est légitime.
Pourtant, si c'était moi qui avait vécu cette situation, il y a de forte chance que j'aurais trouvé ça ridicule.


J'aurais pu parler à la psy de manière détaillé d'une rupture qui m'a beaucoup affecté et qui a surement entrainé des schémas de pensées de merde dans mes relations d'après. Mais je trouve ça stupide de parler d'une rupture que j'ai vécu à 15 ans, après une relation de 3 semaines. C'est débile. Débile de dire que cette rupture m'a affecté (bien) plus longtemps que la durée de la relation. Et à 15 ans.


Pareil pour les déménagements vécus enfants ("pas moi que ça a impacté, mais ma soeur" ce que je dis toujours, parce que la souffrance de ma sœur était visible (et légitime)), pareil pour les moqueries, pareil pour le rejet. Pas vécus de vrai harcèlement.


Pareil pour mon rapport à la bouffe : pas de réel trouble du comportement alimentaire

Pareil pour mes incapacités sociales : pas vraiment de phobies sociales (pourtant je vois bien que je suis chelou avec les gens, que je fuis les interactions sociales)


Débile d'avoir 21 ans et de pas vouloir grandir aussi. Débile.
Débile d'être paumée.
Débile de me sentir mal d'être la fille de mes parents. Parce qu'avant moi ils ont 3 enfants géniaux. Et que putain ils croient en moi et que putain je vais les décevoir.



Je sais plus trop à quoi rime ce topic.. J'ai même pas vraiment de question. Puis, de toute manière j'ai pas la tune d'aller voir une psy régulièrement donc je sais pas pourquoi je parle de ça. D'ailleurs, est-ce que la fréquence à laquelle on voit un.e psy influence la qualité ? Qui a la tune d'aller voir un.e psy toutes les semaines purée...

Je n'ai pas vraiment de questions et j'en suis désolée.
 
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Albane

Initié(e)
28 Juil 2022
342
179
Pour répondre aux questions que tu n'as pas posées :
1- Ça peut ne pas coller avec un psy particulier, c'est même parfois difficile de trouver le bon. Faut pas hésiter à changer si tu perds ton temps.
2- Pour que ça soit utile, il faut jouer cartes sur table. Idéalement venir avec des problèmes à résoudre, bien ciblés. Dire où tu en es déjà sur le sujet c'est utile. Le psy doit t'aider à avancer mieux et plus vite. Faut arrêter de planquer l'essentiel.
3- Les psys insistent souvent pour que les séances soient rapprochées. C'est aussi plus intéressant financièrement pour eux. Je ne suis pas convaincu. Tu peux avoir ton propre rythme et utiliser des séances ponctuelles en parallele d'une réflexion personnelle.
4-On n'a absolument pas besoin d'avoir des "bonnes" raisons pour avoir un souci. Certains vont subir peu de conséquences psychologiques d'une agression violente, tandis que d'autres vont être traumatisé pour un truc qui paraît dérisoire. Il n'y a pas de hiérarchie dans la souffrance ou les tourments. Tu as les tiens et c'est évidemment respectable.

Bon courage
 
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Astéria

Initié(e)
18 Avr 2022
291
78
Hello,

alors déjà c'est un immense pas que d'accepter d'avoir besoin d'un psy, alors félicitations à toi !

Il y a plusieurs points qui ressortent de ton texte :

Dans un premier temps, sache que tu n'es pas moins légitime qu'un.e autre à faire une thérapie. Ça ne sert à rien de comparer les souffrances, à partir du moment où elles existent c'est qu'elles sont légitimes et c'est tout. Ce n'est pas parce que tu as l'impression que d'autres vivent pire que toi que ça efface ton vécu ou ton ressenti. Les psy sont d'ailleurs formés à ces questions donc pas d'inquiétude, ils ne sont pas là pour te juger.

Lorsque tu entames une thérapie, c'est important que tu gardes en tête qu'il s'agit de "ta" thérapie ; Il faut qu'elle te convienne. Peut-être que je me trompe mais j'ai l'impression que tu n'as pas encore rencontré de psy qui te convienne. C'est vraiment important d'être à l'aise avec son psy et d'avoir une relation de confiance mutuelle parce que sinon tu ne pourras jamais à avancer avec. Comme l'a souligné Albane, n'hésite pas à changer s'iel ne te convient pas. Il y a énormément de méthodes de travail, de type d'approche et de personnalité différentes et ce n'est pas grave si l'un d'eux n'est pas pour toi. Ce qui est important c'est que ça t'aille à toi.

En ce qui concerne les questionnements par rapport à ta précédente thérapie, je pense au contraire que c'est super important de parler des raisons de sa venue dès le départ (d'ailleurs, iel le demande généralement de lui-même). Je pense que tu devrais aussi lui faire part de ce souci de légitimité, en étant honnête sur tes anciennes expériences psy et en lui expliquant que tu as du mal à te sentir légitime et que tu n'es pas forcément à l'aise pour exprimer tes problématiques et expériences. Iel pourra te rassurer et prendre en considération ton problème pour interagir avec toi. Tu peux aussi l'interroger sur sa méthode de travail par exemple, ça sera déjà une première piste pour déterminer si la personne te convient ou non.

Tu juges très durement tes expériences de vie, mais si tu en as souffert c'est bien que ça a réveillé quelque chose en toi. On dirait que tu cherches à t'effacer, te mettre dans l'ombre des autres tout en oubliant que toi-même tu es une personne à part entière et qu'au même titre que les autres, tu mérites de la considération. Tu sais, si les gens croient en toi, ce n'est pas parce qu'ils ne te "connaissent pas vraiment", mais parce qu'ils ont de réelles raisons de le penser. Accordes-toi de la compassion, tu as le droit d'être triste, tu as le droit de te sentir mal pour des choses qui te paraissent "anodines". Tu n'as pas à vivre "selon" les autres, tu es déjà suffisante par toi-même et tu as plein de belles choses à faire ressortir, maintenant à toi d'en prendre conscience.

Pour tes deux dernières questions :
Au niveau des financements, sache qu'il existe plusieurs de dispositifs pour avoir accès à des psy moins chers - voire gratuit (notamment si tu es étudiante). D'autre part, certains acceptent de faire des séances à un tarif diminué pour les revenus modestes.
Et pour la fréquence des séances, ça dépend vraiment des personnes mais je dirais que généralement, c'est quand même mieux de faire un suivi régulier pour avoir un résultat mais c'est selon les besoins de chacun. Pour certains ce sera toutes les semaines, pour d'autres toutes les 3 semaines etc. Il n'existe pas vraiment de règles et il faut le définir avec son thérapeute.

Et je ne sais pas si ça peut t'aider, mais une thérapie, c'est aussi selon ce que tu peux et veux investir dedans. Ce n'est pas grave si tu n'as pas la possibilité d'y mettre des heures par semaine, des centaines d'euros etc. À nouveau : C'est purement personnel.

(Dernier petit point : si tu recherches un.e psy mais que tu ne sais pas trop où en trouver, il existe des listes de psy safe sur internet. Tu peux aussi regarder sur Facebook s'il existe un groupe de "Psy safe" de ta ville, c'est super utile !)

Voilà voilà, j'espère que ça t'a un peu aidé. Tu peux me MP si besoin, bon courage à toi. ♥
 
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Morwën

Prépare un ban héroïque
Membre du personnel
10 Déc 2020
620
789
J'ai l'impression que c'est moi qui ai écrit le topic.
Je vais suivre ça de près. Je suis dispo en mp si tu as envie/besoin.
 
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Try

Initié(e)
5 Fev 2022
207
230
Il faut savoir que la psychologie est une science qui a énormément de retard par rapports aux autres. Ca fait que la personnalité du psy avec qui tu vas être aura énormément d'importance. Si sa façon d'être colle avec toi, ça peut énormément t'aider. Les études de psychos aident à connaitre des schémas classiques. Et l'experience personnel du psy peut aussi donner des pistes sur comment les gens résolvent leurs problèmes.

Mais il faut se poser les bonnes questions. Un psy te fait une thérapie par la parole. Ca veut dire que tout ce qu'il pourra t'apporter sera par ce medium.

- Souvent parler fait du bien aux gens en soit. Les gens aiment parler d'eux. Ils aiment qu'on les écoute. Ils aiment sentir l'attention qu'on porte à ce qu'ils pensent ou ressentent

- Parler te permet aussi de revivre tes émotions. Ton cerveau le fait malgré toi. Parfois inconsciemment. Parfois un peu plus consciemment (comme dans les rêves). Et parfois malgré toi (comme quand tu arrives pas à dormir parce que tu peux pas t'empecher de penser à ce qui te préoccupe). En parler volontairement permet de faire cette chose que ton cerveau fait déjà avec plus d'intensité. Et également plus de constance. Souvent il revit la partie traumatique de la chose sans creuser. Sa boucle est trop courte. S'il fait ça c'est pour comprendre ce qu'il lui est arrivé. Certaines guérison de trauma se limitent à comprendre. D'autres on besoin de trouver une issue acceptable. Pour que tu aies la sensation de pouvoir affronter cette chose à l'avenir. Et ton trauma est comme un noeud émotionnel. Il faut le masser. La parole est une façon de masser

- Parler te permet d'explorer ce que tu as vécu. Beaucoup de gens sont incapable d'explorer correctement ces idées. Et donc incapable de masser le noeud émotionnel. Ils ont des tabous, des barrières, des valeurs qui les empechent de se concentrer sur l'essentiel. Le psy à travers ses questions va pouvoir te guider. Un truc hyper fréquent chez les hommes à cause de la façon dont on les as éduqué c'est de tout rationnaliser. Ce qui fait que quand tu leur poses la questions "oui, d'accord, mais finalement, comment tu t'es senti ?" c'est une question qu'ils ne s'étaient pas posés.

- Le psy peut aussi t'aider à te focaliser sur l'important. Il y a ceux qui pensent pas assez, mais aussi ceux qui pensent trop. Le psy les canalisent alors dans la bonne direction. A quoi bon avoir une ferrari si c'est pour se prendre tout les murs ? Etre intelligent c'est bien. Mais s'en servir efficacement c'est mieux.

- Évidement, quand tu parles, le psy peut te répondre, et avec son expérience et son savoir être peut aussi te donner des solutions

Le psy sert à tout ça. Si l'une de ces situations te serait utile, alors un psy est fait pour toi. Mais peut etre que tu as déjà une méthode personnelle qui couvre tout ça. Peut etre que tu réfléchis déjà toute la journée. Peut etre que tu écris dans un journal intime. Et que tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir sur tes problèmes, sur ce à quoi ils touchent psychologiquement. Et que juste, pas de bol, ce sont des problèmes sans solutions. Auquel cas un autre type de thérapie serait adapté. Une autre que par la parole. Mais j'en doute un peu. Si tout allait bien, tu ne serait pas ici.

Ce qui est sûr, c'est que le psy est un médecin. Il n'y a pas de honte à aller voir le médecin pour une petite toux. Et une jambe cassée ne mérite pas plus qu'on voit le médecin qu'un rhum pénible. A partir du moment ou tu as un problème, si un professionnel de la santé peut faire quelque chose pour toi, alors tu es légitime.
 
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Ère

Apprenti(e)
Auteur du topic
5 Déc 2020
160
192
Déjà, merci pour toutes vos réponses, j'avoue que ça me donne tout de même envie de retenter d'aller voir un.e psy. Peut-être qu'au final je voulais juste savoir si des personnes extérieures allaient elles aussi trouver que je n'étais pas légitime ou au contraire me faire entendre l'inverse.

Sur le fait que je n'ai pas trouver la bonne psy, j'y ai également pensé, et c'est possible en vrai. Mais, j'avoue que si je retente l'expérience, je crois que je n'aurais pas la patience de recommencer du début. Et en soi, je la sentais bien cette psy, elle me mettait en confiance, j'ai jamais senti de jugement et son orientation n'était pas trop psycha (ça ne m'aurait pas convenu). Peut-être que je pourrais aller la revoir en essayant de voir avec elle une autre approche/méthode qui me conviendrait le mieux ?
Est-ce que vous pensez que c'est envisageable ?

Au niveau des financements, sache qu'il existe plusieurs de dispositifs pour avoir accès à des psy moins chers - voire gratuit (notamment si tu es étudiante). D'autre part, certains acceptent de faire des séances à un tarif diminué pour les revenus modestes.
Pas vraiment fan des dispositifs de remboursement mis en place, même si j'y ai déjà songés pour des questions financière effectivement.
Puis, faudrait que je passe par un généraliste (il me semble), et déjà que c'est pas facile de me sentir légitime devant un.e psy alors là, y a 1 personne en plus devant laquelle je devrais présenter mes problématiques qui me semblent pas très légitimes ^^
Donc si je vois un.e psy toutes les 3 semaines ça ne veut pas forcément dire que la thérapie ne sera pas efficace ? Parce que c'est la fréquence que j'avais choisi et je savais pas si c'était ça qui posait également problème à la qualité des séances.

Mais peut etre que tu as déjà une méthode personnelle qui couvre tout ça. Peut etre que tu réfléchis déjà toute la journée. Peut etre que tu écris dans un journal intime. Et que tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir sur tes problèmes, sur ce à quoi ils touchent psychologiquement
Justement oui, j'ai l'impression d'avoir une "méthode personnelle", ou du moins j'ai l'impression que ce que je faisais chez la psy était ce que je faisais déjà par moi-même (et en mieux puisque seule donc pas peur du regard, jugement, de paraitre ridicule etc ).
Mais du coup, moi je cherche autre chose que ce que je fais déjà. Parler de ce qui me tracasse ou revenir sur des parties de ma vie qui m'ont affecté, je le fais déjà.
Moi j'aimerai plutôt aller encore plus profond, et oui, trouver des solutions, voir des choses que je n'aurais pas vu seule, faire des liens que je n'aurai pas fait seule. Et évoluer.
Parce que quand je parle seule de tout ça, j'évolue pas vraiment, fin j'ai bien du, lors de ces moments, faire des liens que je n'aurais pas fait si je me parlais pas à moi-même mais ça s'arrête là. Et encore pire lors de mes 4 séances chez la psy (pas eu l'impression d'évoluer et en plus j'ai pas eu l'impression que ça me fasse du bien)

juste, pas de bol, ce sont des problèmes sans solutions
Je me suis dit ça pleins de fois. C'est d'ailleurs ce qui m'empêchait tout le temps de consulter avant que je me décide à le faire.
Mais, pour reprendre ce qui m'a incité à créer ce topic hier, la personne qui parlait de ses schémas problématiques dans ses relations et qui incitait quiconque avait des schémas de pensées nocifs à consulter. Si moi j'ai des schémas pas ouf j'imagine que moi aussi je devrais consulter. Et elle disait qu'elle avait vraiment évoluée depuis sa thérapie, donc j'imagine que dans l'idéal je pourrais moi aussi ?

En fait, est-ce qu'il y aurait des conseils pour ne pas faire du surplace ou ne pas parler des choses en surface ?


J'ai pensé, pour changer de méthode si je repars avec la même psy : je pourrais partir de mes ressenties ou schémas de pensées ? Et pour le coup vraiment les détailler puis ensuite voir ce qui aurait pu déclencher ça dans ma vie ? Ca me permettrait peut-être de me sentir moins illégitime puisque lorsque je fais l'inverse, j'ai l'impression que la situation qui m'a affecté est stupide factuellement, et d'ailleurs, le dire à voix haute me dissocie de ce que j'avais ressentie. Si je parles de mes ressenties logiquement ça devrait palier au problème ? (J'espère...)

Parler te permet aussi de revivre tes émotions
D'ailleurs, est-ce normal que lorsque je parle à la psy j'ai justement du mal à ressentir les émotions que j'ai ressentis lors des différentes situations qui m'ont affecté (comme si j'étais dissocié de ce que j'avais ressenties et qu'il ne restait que la partie factuelle (exemple : "il s'est passé tel événement -> j'ai pleuré", c'est factuel et quand je le dis ça perd de son sens, quand je prononce ces phrases je me sens juste bête d'avoir pleurer pour ça et donc je ne développe pas vraiment sur ce que j'ai ressentie puisque de 1 l'émotion ne me retraverse pas, de 2 je trouve ça stupide d'avoir pleurer pour une telle chose donc je ne m'attarde pas plus))? C'est aussi ça qui me donnait cette impression que ce que je disais était stupide.


Si vous avez d'autres pistes ou conseils sur une autre manière de procéder avec la psy n'hésitez pas. (et si vous pensez que c'est pas une bonne idée de repartir avec la même psy dites le moi (même si j'avoue qu'aucune idée de si j'aurais la foi de faire la démarche de voir un autre psy, qui ne connait rien de moi et mon histoire et du coup me sentir encore une fois illégitime à venir, fin bref..))


Désolé si je mets du temps à répondre, j'ai pas vraiment choisi le bon moment pour poster un topic.
 

Albane

Initié(e)
28 Juil 2022
342
179
Un psy avec qui ca colle peut t'apporter assez vite, pas besoin forcément de trois séances pour présenter tes problèmes. Donc vraiment dans le doute change.

Les thérapies qui ont des évaluations crédibles sont principalement les TCC et l'EMDR. Ceci étant le thérapeute a un rôle important, surtout dans ton cas où il ne s'agit pas de gérer UN truc précis, comme un trauma ou une dépression.

Toutes les trois semaines, si c'est ton rythme, cela me paraît tout à fait possible. Il faut résister si l'on veut t'imposer un autre rythme, qui arrange évidemment le thérapeute.

Si tu veux que ce soit efficace, il faut préparer, à savoir avoir au maximum clarifié ce qui te pose souci et là où tu en es. Tu peux passer dix ans à discuter sur ta vie, ton enfance, ton goût pour les fraises Tagada, en t'installant dans une routine un peu narcissique, sans vraiment avancer. Tu peux aussi venir avec un, deux ou trois sujets, les traiter au maximum, quitte à consulter à nouveau dans quelques années.

Dernier point : la démarche psy peut tout à fait s'accompagner de discussions avec des tiers. Raconter tes problèmes à des amis, ou ici ou encore dans d'autres lieux d'échange peut te permettre d'avancer plus vite. 🕛

Dans tous les cas, débarrasse-toi de la crainte de n'être pas assez malheureuse pour justifier d'une démarche psy. Si tu estimes en avoir besoin, alors c'est justifié. En plus c'est toi qui paie, donc tu es la cliente.
 

Try

Initié(e)
5 Fev 2022
207
230
Mais du coup, moi je cherche autre chose que ce que je fais déjà
Dans ce cas, je pense que la thérapie par la parole seulement n'est pas le meilleur outil pour toi. Tu pourrais éventuellement tomber sur un psy qui saurait remuer tes schémas te questionner pour te guider vers du positif, mais c'est très aléatoire puisque ça dépend du psy.

On m'as parlé plusieurs de l'EMDR que cite également Albane. Et on m'en a dit beaucoup de bien. J'ai pas précisément en quoi ça consiste, mais ça a l'air efficace.

Je te dirais aussi de lire des livres de psycho. Si t'as l'impression d'avoir saigné ton sujet, de l'avoir tellement exploré qu'il reste pas grand chose et que tout est clair, c'est surement vrai à l'échelle d'une personne. Et un psy va galérer à creuser. Généralement personne met l'implication qu'il faudrait pour rattraper le retard dans la reflexion qu'on a pu avoir nous meme. Et si tu ajoutes à ça les efforts qu'il faut pour communiquer nos idées, plus les croyances personnelles du psy ou de l'ami en face qui ne nous correspondent pas forcément, même s'il trouvait des idées inexplorées il y a de bonnes chances pour qu'elles nous semblent pas pertinente.
Et donc le truc des livres c'est qu'ils vont quand meme creuser le sujet sur plus de 100 pages. Lis les sommaires, et au premier coup d'oeil tu vas voir si c'est du blabla, ou si ça te parait élaboré. J'ai vu aujourdhui un livre sur le deuil qui m'as remué. J'avais l'impression d'avoir déjà bien exploré le sujet, mais en fait j'en étais loin. Et j'adore lire les sommaires, parce que quand je lis le contenu des sous parties j'ai l'impression que c'est du blabla, que j'ai déjà saisi l'idée avec le titre. Mais il existe des sommaires super riches.

Si tu sais pas quel livre regarder va dans une bibliothèque. Et parcours les rayons, laisses toi guider par ce qui t'attire. Ca luttera contre la sensation que finalement ça sert à rien

En fait, est-ce qu'il y aurait des conseils pour ne pas faire du surplace ou ne pas parler des choses en surface ?
Bouge toi le cul. Non c'est con à dire, mais avec internet et éventuellement des bibliothèques, ou même un psy, tu peux faire tes propres recherches personnalisés qui te correspondront vraiment. Si t'as l'impression que le psy creuse pas assez ou est à coté de la plaque, c'est que tu as besoind d'avancer par toi même. Te laisse pas avoir par le découragement ou la flemme. Explore les ressources par toi même, et je te garantis que tu vas avoir la sensation de découvrir des trèsors de richesse pertinent

D'ailleurs, est-ce normal que lorsque je parle à la psy j'ai justement du mal à ressentir les émotions que j'ai ressentis
Alors, oui ! Ton émotion tu la vivais au présent, et là c'est plus le présent. Tu met une veste quand tu as froid. Pas quand tu te souviens d'avoir eut froid. Et le soucis, c'est que comme tu n'en ressent plus l'urgence, ça te limite dans ta démarche de te préparer pour la prochaine fois.

Certaines émotions laissent des échos. Comme les traumatismes. Rien qu'en se remémorant la choses, les gens font remonter l'émotion. Parfois, ça remonte malgré eux même. Et toi, il semble que tu te distancie de tes émotions. Tu sembles très cérébral. Ca te protège en un sens. Puisque tu n'es pas à feu et à sang. Mais ça fais aussi que ça ralenti ton processus de guérison face aux choses puisque ce n'est plus une urgence.

- Si c'est un mode de survie, c'est peut etre qu'on environnement n'est pas aussi banal que tu veux bien le dire. Et donc y a grave un truc à creuser. Un psy saurait surement te le signaler.
- Si c'est juste que tu es très cérébral, tu peux simplement t'adapter à ton propre fonctionnement. Essaie de t'observer au moment où tu vis le truc. Quand tu pleures, poses toi les questions sur pourquoi tu ressent ça. Sur ce que tu voudrais faire pour y réagir. Etc. Et puis continue de te poser des questions peu après ton épisode quand l'écho ne s'est pas encore éteint.
- Si ça se trouve c'est même l'inverse. Peut etre au contraire que tu es très émotionnelle. Et tu pleures pour des trucs "stupides". Mais et alors ? T'as le droit. Et c'est cool. Ca voudrait dire que tu serais super connectée à tes émotions. Sur le moment, tu pleures parce que ce qu'il se passe est super important pour toi. Et ce n'est pas parce que pour les autres ça ne l'est généralement pas autant que c'est stupide