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Bonjour,
Quel a été votre cheminement pour passer de croyant à athée, agnostique ? Comment avez-vous compris que votre croyance était erronée
? Votre apostasie a t-elle était un soulagement ou vous a t-elle fait plonger dans l’affligeance ?
Ayant grandit dans une famille croyante (musulmane), la foi m’eût été inculquée très tôt. À partir de la puberté, j’ai du pratiquer la religion (prière, ramadan, fuir les interdits etc...)...J’ai donc commencé à apprendre la religion. Voilà qui a été ma venue dans l’Islam. Pendant 4 ans (chiffre très approximatif, je dirais 3 ans et 6 mois environ, à peu près), j’ai pratiqué la religion avec des etats de faiblesses (foi baissante, questions à propos de la véracité de cette religion, compréhension de certaines incohérences, contradictions dans celle-ci etc...) et des etats de foi grandissante (montés de foi astrométriques me menant à l’extrémisme : prières complémentaires à outrance, même la nuit, m’empêchant par conséquent de dormir suffisamment, effet placebo puissants, prosélytisme au collège et sur internet etc...). J’oscillais entre ces deux etats. Cette religion m’apportais de la paix mais également, et plus souvent, de la terreur et de l’affligeance : peur atroce d’être vouée à l’enfer, peur du châtiment de dieu, peur que celui-ci ne m’apprécie guère, peur du monde invisible, peur de commettre un péché (je n’écoutais donc plus de musique, car dans cette religion répugnante, la musique est interdite, et cela m’a fait si souffrir, moi qui était une amoureuse passionnée de la musique classique, me voilà donc sombrer dans l’affliction...)etc...Ces peurs se traduisaient par des crises terribles de larmes, d’insomnies récurrentes, de cauchemars...
Plus le temps passait, et plus mes questions devenaient incessantes. Plus le temps passait, et plus j’avais besoins de preuves concrètes, de vérités. C’est ainsi que je plongea dans ma première douloureuse crise existentielle ou mon etat « de faiblesse » était encore plus soutenu et me fit vivre la misère. Pendant cette période, pour me rassurer, je collectais toutes les « preuves »(des fausses bien entendu mais j’aborderai cela après), les informations étant en faveur de l’islam, en délaissant tout autres informations pouvant annuler la véracité de cette religion. (Énorme biais cognitif, mais j’aborderai cela après également)...Au début, ces informations me plaisais, elles me réconfortais dans ma croyance, je repartais donc dans un petit élan de foi. Mais progressivement, ces informations me semblais insensées, pas assez convaincantes, fallacieuses. Alors je désirais la profondeur dans mes recherches davantage et accepta les informations contredisant cette religion, en m’attardant dessus, en y réfléchissant...Petit à petit, je me détacha par conséquent de ma religion, en voyant ses innombrables défaults de part ces longues recherches et questionnements : appel au meurtre des mécréants, misogynie, esclavage toléré, dieu se contredisant dans son propre livre maintes fois, coran falsifié, hérésies scientifiques, injustice de dieu et j’en passe...
Je me suis enfin libérée totalement de cette religion dans l’été 2021 devenant apostate. Je ne pratiquais dorénavant plus. Plus de prières, plus de restrictions, plus d’interdits, plus de peurs incessantes mais que d’affliction. Que d’affliction car, j’avais besoin d’une figure divine. Et je n’en avais plus. Je ne pouvais m’imaginer un monde sans dieu, un monde de néant, un monde athée.
Alors je me tourna vers le christianisme vers la fin de l’été 2021. Je n’oublierais jamais ma période chrétienne, elle m’a tellement marquée, cette période était si belle, j’en pleure tellement, mais ce n’était qu’illusions...Je commença à invoquer Jesus, à le prier...Et je pouvais sentir ma foi grandir progressivement. Mes etats étaient les mêmes que lorsque j’étais musulmane : pic de foi, baisse de foi. Lors des pics de foi, je m’envolais vers des délires (crise de larmes pendant la prière, frissons, sentiments de béatitude intense lors des prières (un peu comme lorsque j’étais musulmane), j’avais également des illusions (je voyais Jesus parfois imprévisiblement) etc...Je voulais même aller en cachette à l’Eglise de ma ville pour me faire baptiser et parler au prêtre (je songeais même à devenir sœur dans un couvent)...
Mais parfois, ma raison me parlait. Elle me demandait d’être raisonnable, me faisait douter de la véracité du christianisme, me faisant mettre en évidence les absurdités de celui-ci, de ses hérésies scientifiques principalement. (Même processus que pour l’Islam).
Alors tout doucement, je m’écartât du christianisme mais en gardant tout de même un peu de foi...
Jusqu’au jour au tout à basculé en pleine vacances du mois de décembre 2021. Lorsque j’eus découvert la zététique part le biais d’un internaute. Cet internaute parlait de l’irraisonnabilité de croire en dieu, plus précisément, aux dieux des religions et clamait l’agnosticisme...Ces propos regorgeaient de bon sens, étaient inondés de vérités. Ses dits m’ont provoquais un bouleversement si intense que ma crise existentielle fut revenue, en encore plus soutenue. Je peux me voir agoniser de souffrance...
Je devais me résigner a délaisser cette croyance qui m’érigeais et enjoliver la Réalité.
Je devais me résigner à accepter l’idée que ma croyance était erronée, illusoire, fondée sur maintes et maintes biais cognitifs et d’effets placebos.
Je devais me résigner à vivre...Sans dieu. À vivre, athée
À vivre sans repère, sans but objectif...
L’affliction me persécuta et je sombra dans l’Absurde.
Après un temps, ma crise existentielle s’estompa, et j’accepta l’idée de l’absurdité de l’Existence, de son inutilité, de la valeur inexistante de l’Homme...Cependant, tout en restant dans l’Absurde. Malgré la souffrance et l’agonie que m’a fait subir ma dernière crise existentielle, elle m’a tout de même fait découvrir la philosophie. Et cette découverte me fut si bonne.
Voilà mon parcours religieux et mon cheminement vers l’apostasie.
Je n'ai jamais été croyante. Je ne saurais témoigner. Que cherches-tu à travers des témoignages ?
Ton histoire est très intéressante. Ce qui est beau c'est que tu n'as pas de destination, et que tu commences tout juste à évoluer et te laisser bercer par les découvertes.
La foi enjolive la réalité, oui. C'est psychologique, c'est un point d'ancrage pour les gens et ça rassure. Ça nous enlève les sentiments négatifs des choses et nous rend serein. Mais comme tout, ce qui n'est pas naturel, ne dure pas, et tu le décris très bien, un yo-yo entre pic de foi et baisse de foi. La foi n'est pas quelque chose de stable, elle n'apporte stabilité qu'un temps.
Si l'on cherche cela, il y a des moyens plus efficaces et durables que ça, et pas besoin de croire en autre chose que le monde physique sous nos yeux.
