Cher joujour

[Juju]

À lire en écoutant Home for the summer de Sara Kays.

Cher Jude,
C'est drôle de se dire que le monde qui m'appartient a été dessiné par quelqu'un d'autre.
Mais c'est agréable.
Car j'y ai mis ma touche de personnalité.
Moi, Edward et... Bella.
Elle est arrivée il y a peu.
Elle n'est pas sorti de sa chambre depuis.
C'est pour ça que je garde ma main levée, prête à toquer sur la porte en chêne qui me sépare de son endroit.
Elle se trouve à la droite de celle d'Edward.
Je crois que... Je ne sais pourquoi mais j'avais envie de la connaître.
Aussi agaçante m'avait-elle paru.
Je toquais attendant une réponse dans quelques minutes qui se manifesta toute suite.
Mes yeux croisèrent les bleutés de Bella.
Un grand sourire sur le visage.
N'avait-elle pas fait attention aux nombreux nuages dehors ?
Non elle n'avait en tête que la canicule.
D'ailleurs, sa casquette était toujours visée sur sa tête.
Tiens ça me rappelle une certaine Sky qui avait regretté de l'avoir oublier.
Si tu passes par là... Merci.
- Je t'attendais princesse viens par là.
Elle m'attendait ?
Elle m'attira dans ses bras.
J'étais angoissée par ce contact, si chaleureux.
Elle se retira puis s'appuya sur le fait qu'il faisait trop chaud pour de longues embrassades.
Ce n'est que quand elle se recula que je compris.
Je ne l’appréciais pas encore parce qu'elle symbolisait tout ce que j'avais tenté d'être dans ma vie.
Belle, sociable...
Je n'étais pas ce genre de fille il y a quelques années.
Alors bien sûr que cette fille si jeune avec cette énergie qui m'avait tant manqué auparavant me foutait un coup au moral.
C'est humain.
- Tu rentres ?
Je n'avais même pas remarqué que cette fille avec un chemise rouge à carreaux noué à la taille m'attendait déjà à l'intérieur de son antre.
Un antre tout... Rose.
Son lit avait un énorme ours rose.
Sur l'étagère du dessus des pop roses.
Sur la coiffeuse, des brosses, maquillages roses.
Tout est rose et blanc crème.
Ça contrastait avec son look.
Ici tout était d'une modernité telle qu'il manquait à la chambre d'Edward.
Le romantisme doux d'un autre temps un peu trop nostalgique.
L'amitié réel et d'actualité qui saute partout en riant.
- Je sais, tu dois te dire mais punaise comment a-t-elle fait pour dénicher... TEDDY LE NOUNOURS ROSE !
Elle sauta sur son lit pour l'attraper.
Et d'un coup je me mis à aimer cette fille.
Elle aimait les peluches.
Elle a touché mon coeur d'enfant.
- Tu veux lui faire un câlin, me demanda-t-elle en me tendant l'énorme nounours.
J'hochai la tête, presque d'un geste mécanique.
Elle me tendit l'ours avec un manque d'équilibre.
Je prends Teddy avec la plus grande précaution.
Comme si c'était Pinpin.
Je le serre dans mes bras pour un gros câlin.
Pendant ce temps Bella sort un espèce de carnet de la commode.
Elle me le tend en attrapant Teddy.
Le carnet pourrait être dans la chambre d'Edward.
Bella me le confirme.
Elle me dit :
- Je crois qu'il n'a jamais eu le courage de te le confier. C'est un parmi tant d'autres. Enfin celui c'est le moins pire.
- Le moins pire ?
- Tu verras.
J'essayais de savoir en sondant ses deux perles bleus océans mais rien ne pourrait les transcender.
Bella est à la fois accessible, souriante et d'un autre côté insondable et triste.
Elle doit me ressembler plus que je me l'imagine.
Enfin voilà comment je me suis trouvée avec le carnet d'Edward.
Son journal intime.
Tout ça grâce à Teddy.
Merci.

Juliette.

 

[Juju]

Cher Jude,
Une activité était prévue aujourd'hui.
Rires, sourires, mais surtout nos visages ensoleillés.
On a couru.
On s'est attrapés.
On a rit.
Et le monde avait au moins trouver un sens.
On riait tellement.
Je n'oublierait notre fou rire quand il s'est jeté sur ce matelas, le faisant bouger de place.
Notre fou rire quand un cri aigu survînt à la surprise générale.
Notre fou rire quand j'ai failli tomber.
Notre autre fou rire quand on a été applaudi.
Rois du monde.
De notre monde.
Puis le mal s'est répandu.
Très vite.
Très vite.
Comme une lumière vacillante dans mon ventre.
Je me suis arrêtée.
Me suis pliée en deux.
Je demandais à l'aide de mes yeux.
Je demandais de l'air de mon souffle essoufflé.
Mes amies m'ont pris dans leurs bras en appuyant leurs têtes sur mes épaules comme pour me donner la force d'avancer.
Alors j'ai fais un effort.
Ce n'est que quand Lulu a couru vers moi les bras tendus que je me suis mise à pleurer.
Il m'a regardé en se détachant un peu et m'a demandé ce qu'il se passait.
Cap'taine s'est mis à chercher ne serait-ce qu'une seule blessure.
Une seule coupure.
Il a appuyé ma tête contre sa poitrine, comme si j'étais la chose la plus précieuse de ce monde.
Et ça m'a fait encore plus pleurer.
Parce que dans ses conditions.
Sans May.
Sans d'autres.
Mon coeur a raté un battement.
De finalement le perdre lui aussi, par la suite.
Comme Lalie.
Comme d'autres.
Lulu m'a laissé un peu de place pour ma main dans la sienne avant de me dire de sécher toutes ses larmes.
Il m'a emmené comme ça le temps de manger.
Il a pris mon menu.
Même la glace que j'avais commencé sans jamais la finir.
Il prend soin de moi même quand je ne le mérite pas.
Merde.
Je suis amoureuse.
C'est ce qu'à lâcher Léon après que les deux se sont presque battus devant mes yeux.
Celui qui s'est dit mon meilleur ami et mon amoureux.
En fait.
Léon s'est moqués de lui.
Et les deux ont un passif... Bien plus profond que j'imaginais.
C'est ce que m'a confié Léon, là, pendant que Lulu était parti au loin.
Il m'a dit "je sais qu'il est jaloux que je sois avec toi mais putain t'es comme ma meilleure amie sérieux"
Et je sais pas ça m'a fait bizarre.
Que quelqu'un tienne à moi quand bien même.
Mais à m'écouter quand je lui ai dis de ne pas se battre avec Lulu.
Pas ça.
Pas comme ça.
Pas là.
Pas maintenant.
Je crois qu'il a compris.
Alors même si j'avais trop mal pour m'exprimer.
J'ai quand même rit avec lui.
Lui qui avait besoin de réconfort.
Face à tout ça.
AH !
Syl a demandé à Lulu un truc que je lui avais dis...
Et... Ben ça fait rougir cap'taine.
Et moi ça m'a tout autant rougir.
Sauter un grand pas comme ça.
Mais pas comme ça.
Alors je ne sais pas...
Je me prépare peut être à faire avancer les choses.
Et ça me fait... Du bien.
Autant de bien quand il m'a raccompagné.
Quand on jouait ensemble.
Il m'a dit de ne pas m'inquiéter.
Qu'il n'y aurait que moi.
Moi.
Et ça m'a fait sourire dans mon inquiétude.
On s'est cognés la tête en chahutant gentiment.
C'est là que j'ai vu... Lucien.
J'ai lâché un juron en l'apercevant.
Lulu m'a regardé en me taquinant sur ce sujet.
J'ai ris avant de faire des mimiques de dégout ce qui l'a fait rire.
Cap'taine a fait un truc qui compte pour moi.
Il a ridiculisé le poids du regard de Lucien lourd de sens vu le haut que je portais.
Il m'a pris la main, juste le temps que mon ex "ami" si on peut le nommer de la sorte le voit.
Voit aussi sa main dans mon dos.
Et que je lui jette un regard aussi noir que mon haut qui le rendait amer.
Qu'il aille se faire.
Lui et tout ses jugements à la con.
Ça a fait sourire capitaine.
Il sait que je suis grognon en ce moment.
Qu'il faut être doux avec moi dans ces moments là.
Où fusée réaparré.

Juliette

 

[Juju]

Cher Jude,
Je devais travailler cet après midi.
Mais ce n'est pas ce qui m'a découragé.
J'ai couru voir Éléna.
J'étais juste heureuse, malgré mon énorme mal de dos mixé avec mon mal de ventre.
Lulu est arrivé.
Son éternel sourire à la bouche.
Il nous a attendu avec Syl qui souriait elle aussi.
Leurs sourires, ma force.
Cap'taine a posé sa main sur ma taille, me rapprochant de lui.
Rien que ça, ça a éveillé mon rire.
Puis on a évoqué le fait qu'il se soit disputé avec Gris alors je lui ai dis que je m'étais disputée avec Lalie.
Il m'a écouté le dire avec la plus grande des délicatesses.
Parce qu'on sait.
Moi je lui ai dis que Gris valait mieux qu'elle se tait.
Et sur son visage, un petit sourire.
Il sait que je suis avec lui, qu'importe sa connerie.
D'ailleurs cette fois ce n'est pas lui mais elle qui a chuté.
Alors je le défends.
C'est comme ça aussi.
Parfois.
Maintenant ?
Enfin je ne sais pas trop.
Tout ce que je sais c'est qu'on a croisé Lalie et son nouveau groupe.
Et qu'elle s'est avancée alors que je parlais avec les filles.
Je ne voulais pas lui parler.
À partir de ce moment j'ai su pourquoi je lui en voulais.
Fusée a beaucoup trop de rancœur vois tu ?
Elle ne sait jamais aidé les autres.
Elle jinx tout.
Alors quand elle est venue me parler Lulu s'est assuré que Fusée n'allait encore rien gâcher de plus pour encore pleurer dans ses bras.
Non.
Lalie lui a demandé ce qu'elle avait fait.
Douce ironie du sort à penser Fusée.
Elle répétait "rien".
Parce qu'en vrai ce n'était rien.
Qu'elle vive heureuse sans elle c'est ce qu'elle se répétait.
Je la reliait à un groupe qui se rendait toxique pour elle.
Alors autant briser la chaîne qui la retenait.
Lulu m'a sorti de mes mirages en chuchotant un "je ne sais même pas ce qu'elle a fait merde aide moi".
Ça m'a fait rire.
On aurait cru qu'un enfant de cinq ans me confier un secret hyper important.
Et sur le coup ça m'a fait rire, j'ai trouvé ça limite mignon.
Mais ça n'a pas fait rire Lalie qui est parti.
Mais nous ça nous a fait rire.
Parce que putain qu'on en fait des conneries.
Mais j'ai envie de te dire... Vaut mieux rire que pleurer non ?
En tout cas quand son amie est arrivé pour me redonner la bague qu'elle m'avait prise je l'ai remercié en souriant.
Au moins j'aurai gagné une bague.
Mais quand son amie est revenue pour me demander l'autre, celle que je portais en collier je lui ai dis d'attendre puisque j'avais ma chaîne.
Elle a attendu patiemment.
Et ce petit temps a donné une idée à mon capitaine.
Qui a toujours eu une certaine colère contre Lalie.
Et il le sait parce qu'il a vu ce que notre "ancienne grosse dispute" avait fait sur moi et toutes les autres comment elles ne m'atteignaient plus.
Parce qu'il m'a regardé me lamenter.
Parce que c'est à lui que je lui dois cette matinée où je pleurais.
Parce que c'est à lui que je dois le réconfort et le sursaut qu'il m'a demandé.
Il a pris ma bague des mains.
Il a dit "je vais lui foutre dans la gueule".
Et je me suis retournée pour pas voir ça.
Après ça je gardais le sourire.
Tu sais pourquoi ?
Parce que Lulu me tenait fermement à lui.
Même quand on a fini par arrivée sur le city.
On a rit en se bousculant.
Ça faisait bizarre.
J'ai demandé au gardien si je pouvais me changer, au vu de la chaleur et des conditions.
Il a accepté.
J'étais hyper mal à l'aise même accompagné de mes amies de devoir me montrer en... Legging.
J'avais peur que quelqu'un se moque.
Rit de moi.
Avec mes formes.
Encore.
Mais je jouais avec ma deuxième famille.
Alors je me suis mise en T-shirt aussi.
J'en avais mare de mes chaussures alors j'ai joué au foot en soquettes.
Quand je suis arrivée je regardais vers le bas.
Toujours très mal à l'aise.
Les regards se tournaient vers moi.
Mais étonnamment, ils étaient bienveillants.
Lulu me souriait même.
Dés que je me mettais au premier rang, il criait "ÇA C'EST MA MEUF".
T'ai je dis qu'il a un surnom pour moi quand je boude ?
Il l'a trouvé vendredi soir avec Max.
Pour me faire sourire il m'appelle "Bichoute".
Et moi je souris comme une abrutie.
Alors quand il a dit ça en plein terrain j'ai hurlé comme une gamine.
Ce qui les a tous fait rire.
Tim m'a pris dans son équipe.
Je ne savais pas jouer.
Il me prend sous son aile comme si j'étais sa petite soeur et ça me fait sourire.
Je l'aime comme un meilleur ami.
Je lui raconte tout.
Et je connais la moitié de sa vie.
Mais bon.
On s'adore comme ça.
Après les matchs, nombreuses rigolades et autres sourires, j'ai quitté le terrain pour me rechanger.
Et quand je me suis mise à parler avec les filles, les mains de Lulu se sont posés sur ma taille, son torse sur mon dos.
Et bien sûr les filles ont rit en poussant des cris suraigus pour bien me gêner.
Mais en vrai je riais tellement avec Lulu que j'ai fait outre ça.
Mon soleil.
Mon soleil.
Mon soleil.

Juliette.

 

[Juju]

Cher Jude,
Je t'écris avec un certain T-shirt blanc sur les genoux.
Il est rempli de leurs mots.
Ils me manquent.
Surtout Lulu.
Ses mains.
Son sourire.
Ses tirades.
Sa protection.
Sa folie.
Ses conneries.
Nos conneries.
Nos oeilades.
Tout ça me manque déjà.
Il m'a protégé.
Tout ce temps pour enfin m'en apercevoir.
Et là ça prend de l'ampleur.
Comme si j'avais pris une place encore plus importante pour lui.
Et ça me plaît.
Parce que putain je l'aime.
Même ces simples mots ne sont que de simples dire.
Moi je veux vraiment exprimer ce que je ressens.
Lui dire que je suis heureuse avec lui.
Pas seulement dans ses bras.
Rien qu'en sa compagnie.
Je me sens bien.
Quand il m'emmène, sa main dans la mienne.
Surtout quand il me fait oublier.
Il me fait oublier tout mes maux.
Mon capitaine m'emmène danser sous les étoiles.
Et je voulais te dire... Je vais très bien.
Même si on me répète l'inverse.
Moi je vais bien !
Je souris putain.
J'ai jamais eu ce sourire.
Jamais autant.
Même avec Jalousie.
Même avec Fusée.
Même avec Connerie.
Même avec Frustration.
Je me sens juste bien.
Parce qu'enfin quelqu'un m'accepte comme je suis.
Il m'accepte.
Moi, mes défauts, mes maladresses et mes bêtises.
Et c'est juste... Je voudrais tellement lui dire ce que je ressens.
Mais rien que ça ne serai pas suffisant.
J'aimerais lui crier je t'aime sur un toit.
J'aimerais lui chuchoter quelque part où on ne serait que tous les deux.
J'aimerais l'avouer devant tout le monde.
J'aimerais le définir.
Cet amour.
Qui me déchire les entrailles, dans le bon sens du terme.
Là, pas de prises de tête.
Ou je les oublie.
Parce qu'ils gâchent le tableau.
Je sais.
C'est pas bien.
Juste... J'ai envie de profiter.
De leur crier mon amour pour cette deuxième famille qui ne sera bientôt plus...
Mais.
Dis moi.
Il reste encore l'été.
Tout l'été.
Deux gros mois.
Deux mois.
Oui.
Se serait bien tu ne trouves pas ?
Moi je pense que si.
Là, sous le soleil.
Ou peut être sous les étoiles.
Lulu pourrait faire les papouilles qu'il a découvert.
Et tous les gestes qu'on tait.
Tous les gestes qu'on fait en secret.
Tout les gestes effleurait que personne ne remarque appart nous.
Un sourire étale mes lèvres en t'écrivant.
Tu vois même là son visage me revient.
Syl dit que ça se voit dans mon regard que je l'aime.
Rien que parce-qu'il m'avait tenu à quelques centimètres de lui.
Il était derrière moi, me protégeant presque.
Et je me rappelle qui voulait me manger.
Ça m'avait fait rire.
On s'était regardés avant qu'il finisse par détourner son regard.
J'aurai aimé qu'il continue.
J'aurai peut-être sauter le pas.
Mais je me rappelle avoir continuer à l'admirer.
C'est après ça qu'elle me l'avait avoué.
Et moi ?
Je souris.
Je ris.
Je vis.
Parce que je les aime.
En fait... Je crois que donner de l'amour c'est plus puissant qu'en recevoir.
Et... Je ne m'étais pas rendue compte à quel point ces gens avaient une place importante dans ma vie.
Sans eux, je n'aurai sûrement pas survécu.
Je serai morte de solitude ou de souffrance.
De nostalgie aussi.
C'est sûrement ce qui me tuera par la suite.
Mais pour l'instant je souris.
Je ne m'autorise à pleurer que quand les étoiles font leur apparition.
Ça fait des jours que je regarde Lulu danser.
Et moi ?
Moi je suis assise dans l'herbe à pleurer.
Parce qu'ils vont finir par me manquer.
Parce qu'il vont finir par tous partir.
Mais moi... Moi je veux qu'ils restent.
Moi je veux encore voir leurs visages.
Mais surtout je veux qu'on m'accepte comme Lulu a vu tout... Il a vu la vérité toute nue.
Ma vérité.
Je ne pourrais rien lui cacher puisqu'il me connaît que trop bien.
Et des fois il me tire pour danser avec lui.
Sous nos étoiles.
Parce qu'il ne veut pas de mes larmes.
Jamais.
Et les étoiles que je veux voir, c'est celle sur son visage.
Demain ça fera cinq mois.
Cinq mois que je vois les étoiles éclaircirent mon ciel.
Et ça aussi ça me fait sourire.
Donc s'il vous plaît vous qui m'avez envoyé ça...
Restez encore un peu.
Restez là à nous regarder dans notre danse.
Je l'aime cette danse.
Elle est belle.
J'aime danser sous les étoiles.
Mais surtout entendre son rire.
Si douce mélodie.
Et surtout, quand il rit avec moi.

Aussi j'ai commencé à reparler avec mon ancienne moitié.
Celle qui avait éclairci ma vie il y a quelques années.
Je peux te dire qu'elle m'avait manqué.
Paupau.
Ça m'a fait énormément de bien de lui parler.
Vraiment vraiment.
Elle me comprend.
Et m'accepte aussi.

Syl, Léon, Tim, Éléna aussi.
Ils m'acceptent.
Mais surtout rient avec moi.
Je les aime.
Je les garde tout près de mon coeur.
Pour Bella.
Et je garde dans mon coeur, pour Edward, Lulu.
Capitaine.
Et ce soir je m'endormirais en pleurant de joie.
Parce que dans une vie les deux lignes de bonheur dans un paragraphe de malheur sont toujours les plus belles.

Je n'attends plus de réponses de ta part.
Je t'aime infiniment.
Juliette.

 

[Juju]

Mistral gagnant de Renaud.


Cher Jude,
Dans ce monde détraqué.
Il y a moi et Lulu.
Des fous ou résistants, peut importe le nom que l'on nous donne.
Il n'y a que nous.
Moi Lulu surtout.
Et puis May et Syl.
Un groupe hétéroclite, un peu bizarre surtout.
Mais on est là.
Et on vit.
Je dois me rappeler que quand je n'ai plus personnes à qui confier mon insouciance, mes secrets, mes doutes, c'est à eux que je dois parler.
À eux que je peux ne pas avoir peur.
Je sais dans quels bras je peux me loger quand le monde est contre moi.
Je sais avec qui rire.
Regarde, Syl, quand des mauvaises voix me tiraient vers le fond, elle m'a accueilli dans ses bras.
Pendant que j'étais en larmes.
Je pleurais tellement fort Jude.
Alors je lui ai tenu la main.
Est ce que j'ai continué à pleurer ?
Je ne sais pas, je ne sais plus.
En tout cas je sais que quand les mauvaises voix sont venues m'attaquer je me suis mise à crier, silencieusement.
Je me suis dirigée vers la seule personne qui pourrait au moins un peu comprendre sans être impliquée.
C'est la que Lulu a vu les larmes par dizaines couler.
Il est arrivé à côté de moi en courant presque.
À juste appuyer sa main sur ma taille avant que je me loge dans ses bras.
Au fond de moi je me disais que c'était tout juste une mauvaise idée.
Mais franchement je m'en fichais.
Il avait un effet direct au moins.
Mes larmes continuaient de couler.
Je me disais que tout était de ma faute.
J'ai tout gâcher.
Encore une fois.
C'est que j'ai dis à Lulu quand je lui ai demandé si je pouvais lui parler.
Il s'était raidi.
Les mots pour exprimer ce qu'il s'était passé, ce qu'ils avaient dit était trop faibles.
Je voyais qu'il était en colère.
Pas contre moi non, du monde qui me bousillait de l'intérieur, faisant couler des rivières.
Il me regardait parler.
Lui dire que je gâchais tout.
Il m'a pris dans ses bras en me disant que tout ça ce n'était que du faux.
Et moi ?
Moi je pleurais putain.
Parce que je suis un peu trop naïve.
Parce qu'après tout ça, on s'est rapprochés toujours un peu plus.
Et oui.
Moi je continuerai à nous aimer.
Nous.
Et si le monde est contre nous, j'aime être résistante avec lui.
Parce qu'au moins, même avec tout ça nous riions.
Nous riions tellement Jude.
Mes larmes étaient vites sécher.
Sous ses dires, il a porté mon sac.
Dés que je voulais le reprendre il me disait qu'une princesse ne devrait pas.
Et même avec ça j'avais envie de pleurer.
Parce que finalement il me l'a rendu.
Il a été obligé, puisque je m'en allais.
Je m'en allais mais ma tête était encore avec lui.
Parce que oui, après ces émotions, je devais marcher sous un soleil de plomb.
Chaque nuit nous partons.
Nous ne nous retournerons jamais.
Parce que se serait trop dur.
J'aimerais tellement qu'il sache.
Que cet amour, cet amour je ne veux pas qu'il s'en aille.
Et plus la date de non retour approche plus ma deuxième famille recule.
La date butoir que nous nous sommes fixés recule encore et encore.
Alors Lulu et moi on s'est regardés.
J'ai su que j'aimerais que jamais je voudrais que ça se finit.
Jamais.
Pas comme ça.
Mais le temps emporte tout.
Nos références.
Nos sourires.
Nos visages.
Nos respects.
Nos compliments.
Nos habitudes.
Nos rires.
Qui guérissaient mes blessures.
Mais... Pourquoi ?
Pourquoi la plus belle de mes histoires devra avoir une fin ?
Pourquoi me faire autant mal ?
Pourquoi les laisser sans me retourner ?
Moi j'aimerais les prendre un par un dans mes bras et leur dire tout ce que je n'ai jamais pu leur dire.
J'aimerais leur dire que les méchants ne sont pas nous.
Non.
Nous on est juste des petites fusées crées par des scientifiques un peu abusif.
Ils se sont trompés dans leurs calculs.
On ne rentre jamais dans leurs cases.
On n'est pas une équation.
Oh non.
On est... Nous.
Des gens différents qui ne veulent pas se dire au revoir.
Le... Dire au revoir c'est difficile.
Mais ce n'est pas un adieu.
Un jour, on s'asserra sur un banc comme le dit sur cette chanson.
Cinq minutes avec lui suffit à ma vie pour m'éclaicir un peu.
Je ne veux pas me détacher de ces cinq petites minutes.
Je ne veux pas ne plus revoir son regard quand il a affirmé à Syl que j'étais une princesse habillé comme ça.
Comme l'a dit ma maman.
Elle m'a dit qu'aujourd'hui j'étais très belle.
C'est tout ce que je retiendrais.
Dommage qu'ils ont voulu m'anéantir.
C'est leurs rires, leurs mauvais regards que j'ai tué.
Ne pas toucher à mon monde.
Lui.
Eux.
Nous.
Ne jamais vouloir leur faire du mal.
Mon monde.
Mes amis, les plus beaux.
Les plus merveilleux.
S'il vous plaît leurs rires c'est tout ce que j'ai.
Leurs sourires aussi.
Je ne veux pas leur dire adieu.
Seulement des au revoir au signe de on va se revoir.
Et je lui dirai.
Je lui dirai que ça a été mon soleil, qu'importe qu'il me répond ou non.
C'est tout ce que j'ai Jude.
Tout ce que j'ai c'est son regard doux.
Celui qu'il ne fait qu'avec moi.
Tu sais.
Celui qui nous fait danser, sous les étoiles qu'on trouve dans ses yeux.
Ses yeux si chaleureux.
On a envie de se plonger dedans, de s'y blottir.
On est restées quelques temps à se regarder.
J'ai eu le temps de les admirer.
Pour combien de temps encore ?
J'espère encore longtemps.
Puis on est partis.
Chacun de notre côté.
J'étais perdue.
Et il m'a encore tendu sa main.
Moi j'ai hésité à la prendre.
J'ai pris peur.
Ne plus jamais faire ça.
Jamais.
Tu m'entends ?
Je l'aime putain.
Ça devrait me suffir.
Puisque lui aussi !!
Sinon il n'aurait pas fait tout ça.
Alors je dois oublier.
Et ne retenir que le meilleur.
Les mistrals gagnants.

Juliette

 

[Juju]

Cher Jude,
Je suis assise en boule sur la proue du navire.
J'ai envie de ne voir personne.
Personne.
Parce que mes sentiments ont joué de leur tour.
Et je n'arrive plus à les contrôler.
Parce que je suis trop nulle.
Je gâche tout.
Avec tout le monde.
Je regarde l'horizon.
J'ai mal au ventre.
La nausée.
Mais pas pour un mal de mer.
C'est plus dans l'émotion des choses je suppose.
Je ne sais pas.
Je me sens juste... Pas bien ?
Comme si mon coeur rétrécissait sans mon consentement.
C'est une drôle de sensation Jude.
Soudain une main masculine vint à la rencontre de mon épaule gauche.
Edward.
Je reconnais ses main aux trois bagues, parallèles aux miennes.
Deux sur les deux pouces et une sur l'index gauche.
Celle de droite est toute pailletés avec des lunes et des étoiles dessus.
C'est ma préférée.
Après celle que j'ai toujours autour du cou.
La plus importante à mon cœur nous dirons.
- Eh Juju ça va ?
Les larmes ont du sécher sinon il ne me poserait pas la question.
- je gâche tout Edward, avec tout le monde.
Je sens que les larmes remontent pourtant je n'esquisse pas un geste. Je reste droite.
Mais tout aussi faible.
- Et le pire c'est que les voix reviennent sans cesse, comme un disque rouillé qui ne tournerait plus. Lulu... Lulu il est parti avec Clem à cette putain de soirée à laquelle j'ai pas pu assister... Et maintenant ? Maintenant mon coeur se déchire. J'ai l'impression de passer pour la conne du village. Léon dit des trucs... Tout le monde va mal regarder Lulu sauf que personne ne le connait vraiment.
Edward reste bouge bée.
Il ne me demande pas de m'expliquer, il reste la, comme si il ne savait pas quoi faire.
Pourtant, lui, d'habitude à toutes les réponses.
Non ?
- Personne. Pourtant... Je sais pas ça m'a brisé, tout ça m'a brisé. J'en ressors pas bien et tout le monde ne se doute de rien parce que si je pleure devant eux ils vont tous s'en prendre à Lulu. Et moi je veux pas que ça arrive... Je sais plus à qui parler. Je suis juste perdue.
Une deuxième main vint à ma rencontre.
Bella...
Elle me regarde les yeux brillants.
- Tu te souviens ce que t'as dis Matt ?
- Avant ou après que j'ai pleuré ?
- Ça n'a pas d'importance, il t'a dit de faire confiance à celles qui veulent être là pour toi. Les deux seules en qui tu peux avoir confiance !
Les larmes coulent à présent.
Je n'en retiens aucune.
Toutes dévalent mes joues sans s'arrêter.
- Comment j'ai pu me perdre aussi facilement ?
Edward essaie de m'arranger en écartant quelques mèches de mon visage tout en répondant à ma question :
- Déjà tu es troublée, pas perdue, pas vraiment. Il faut déjà savoir que tu as perdu un pillier dans ta vie.
Bella l'interrompt :
- Et même si tu nous dis l'inverse on sait que ça t'as fait mal, pas la, mais avant parce que tu savais qu'elle allait partir.
- Maintenant tu te retrouves avec ton pillier le plus solide et tu as peur que se ne soit qu'une apparence, qu'en fait il soit fait en granit qui s'effrite à chacunes de tes erreurs. Mais Juju, ma Juju il ne faut pas que tu es peur... Je pense que tu oublies que certaines personnes sont là pour te soutenir, regarde Tim, le nombre de fois où il t'a demandé si ça allait, le nombre de fois où il t'a passé des mouchoirs, il ne t'a jamais laissé. Lui est la pour toi.
- Y'a May aussi... Bon en ce moment c'est un peu compliqué, je sais. Mais elle veut être là pour tout le monde je pense et elle est la malgré tout ce que tu peux penser.
- Sans parler de Syl.
- OUI ! Syl est là pour toi, qu'importe ce qu'il t'arrive.
- C'est sur elle que tu peux compter. Parce qu'elle tient à toi.
Bella ajoute soudain :
- Crois en toi. Je sais, c'est pas facile. Mais t'es sentiments tu vas réussir à les garder profondément encrer. C'est un équilibre. Et Lulu sait bien que tu n'y arrives pas. Regarde comment il t'a accueilli dans ses bras après que tu te sois effondrer. Tu as pleurer parce que tu as fais confiance, et ça c'est normal, tu as fais confiance à tes amis, même si t'as été difficile. Moi je suis fière même si t'as tout loupé. Parce que maintenant, après que Lulu t'as vu pleurer il a fait quoi ?
Je réfléchis.
- Il m'a porté mes affaires, on a joué aussi.
- Et ensuite princesse ?, me souffle Edward.
- Il a crié sur Léon ... Et sur Adrien aussi. Parce que ce qu'il a dit c'est faux. Il le pensait pas, ce jour là il était en colère et c'était pour gagner en crédibilité ce qu'il a fait.
Les deux me sourissent.
Content d'eux sûrement.
- Et aussi parce qu'il t'aime. Autant que tes amis, me soupire Bella.
- Pas tous mes amis.
- Non je te parle de tes vrais amis. Regarde ils sont tous là pour toi. Eux ils ne connaissent pas Lulu effectivement et Edward pourra le confirmer mais moi je sais qu'il t'aime toi. TOI ok ? Qu'importe ce qu'il se passe en tout cas, nous on sera la.
Edward sourit avant de m'implorer de ses yeux émeraudes, d'arrêter de pleurer.
Parce que mes pleurs évoquent le doute et la peur.
La peine.
Et la douleur.
Je fais pitié quand je pleure voilà c'est tout.
- je suis qu'une gamine à pas savoir gérer mes émotions.
- Moi je connais quelqu'un qui peut.
Edward s'était exprimé sur le ton de la devinette mais il ne me laissa pas répondre.
- Lulu il sait gérer tes émotions. Et toi tu sais gérer les siennes, j'ai pas raison ?
Mes yeux s'ouvrirent en grands.
- Ça fait peur.
- Pourquoi ?
- Dans deux semaines... On se verra peut être plus jamais. Et... Et...
- Attend. Attend ! Tu lui en as pas parlé ??
- Non pas avec tout ça Edwy.
Un silence pesant s'abat sur notre petit groupe.
Bella regarde Edward.
Edward regarde Bella.
C'est un échange que je ne comprends pas.
Je ne le comprendrai peut être jamais.
Je sais juste qu'ils se sont tout les deux approcher de moi et m'ont serré très très fort.
Edward m'a chuchoté.
- Il t'aime Juju. Ça se voit. Demande à Syl, parle lui je ne sais pas mais je sais que ça va s'arranger.
- Je vais pas y arriver.
- Bien sûr que si.
Non.
Je vais pas y arriver.

Juliette.

 

[Juju]

Cher Jude,
Je dois t'avouer un truc, je n'ai pas mangé hier.
Ma mère m'a regardé avant de me dire qu'elle va prendre rendez-vous avec le médecin si je ne mangeais pas.
Mais je m'y refusai.
Je ne voulais pas.
J'ai plus rien dans le ventre depuis samedi soir, voir samedi midi.
Et ça va.
En fait si Lulu l'apprenait, il me tuerait sur place.
Mais c'est juste... J'ai une énorme boule dans mon bidou.
Tu sais le genre vraiment énorme.
Elle fait mal.
Autant que celle dans mon coeur.
Le stress et l'angoisse me tueront un jour.
Mais ça va.
Tout ira bien.
Il faut que je contrôle fusée et ses envies.
Mais aussi les miennes.
Et tout ira bien.
Bien.
Il faut juste que je me pose deux minutes d'accord ?
Et ça ira.
Tout va bien.

Juliette.

 

[Juju]

À lire en écoutant : would've been you de sombr


Cher Jude,
Aujourd'hui j'ai mangé avec Lulu.
J'étais hyper stressée à l'idée de le revoir après tout ça.
Mais quand il s'est avancé les bras tendus vers moi, j'ai toute suite su.
Qu'importe ce qu'il arrive, c'est dans ses bras que je trouve le repos.
Les cernes bien visibles sur ma sale gueule qui n'avait que peu dormi.
Il m'a expliqué ce qu'il avait fait.
Cap'taine ne voulait pas non plus que je crois qu'il m'avait oublier.
Alors il m'a pris dans ses bras.
Il m'a taquiné en me disant d'arrêter d'être jalouse, alors j'ai vivement répliqué en lui faisant remarquer ce qu'il m'avait dit en arrivant.
Une remarque sur mon haut qui l'a fait grimacé.
Parce que cette fois, il n'a pas été tout le temps là.
Et qu'il ne pouvait pas me surveiller.
Ça ne l'a pas empêché de faire le gamin qui découvre tout.
Le gamin qui découvre tout ?
Tu sais... Enfin bref.
Je ne te décrirai pas, juste qu'il ne se gêne pas.
Quand il fait l'enfant, ou moi d'ailleurs, aucunes barrières n'est là.
Et ça m'a fait tellement de bien.
Il m'a sourit et tout a été oublier.
JUDE !
Je lui ai dis.
Je lui ai déclaré tout ça en italien hier soir, une pulsion si soudaine.
Une hilarité par la suite puisqu'il m'a répondu en espagnol.
Il n'a du comprendre que la moitié de mon message, c'est ce que je lui ai demandé quand il m'a tendu mon repas aujourd'hui.
Je l'ai taquiné ce qui a rendu mon hilarité que plus forte.
Et c'est là qu'il est devenu tout rouge.
Mon rire s'est accentué, mais en vérité je l'observais surtout.
Chaque détails.
Chaque mouvements.
Tout.
Il a vite repris ses couleurs quand il a vu mon repas, à mes côtés.
Cap'taine m'a dit de manger.
La boule était toujours là, quoi que l'on dit.
Mais lui qui me parlait, qui me rassurait ça m'a plu je crois.
Mécaniquement je me suis mise à manger, doucement mais sûrement.
Et il me regardait manger, avaler, il voulait être sûr que je mange.
Il m'a appelé ma belle pendant tout le repas.
Au début il l'a fait par inadvertance, sans vraiment y réfléchir.
Puis je crois que ça lui a plu puisqu'il a recommencé plusieurs fois en me regardant rougir.
Et ça aussi ça m'a plu car je les écoutais.
Je l'ai aussi m'écouter me dire qu'il y aurait rien avec aucunes filles qu'il côtoie.
Il n'y avait que moi.
J'avais déprimé pour rien ?
Non c'étaient mes sentiments.
Pourtant j'ai réussi à lui sourire tendrement.
Je ne voulais surtout pas le perdre.
C'est ce que je lui ai dis.
Parce qu'il est tout ce qu'il me reste.
Lui et mon monde.
Mais lui surtout.
Parce qu'il me comprend.
Et c'est bien l'un des seuls.
D'ailleurs, avec Syl nous avons organisé une sortie tout ensemble.
Tout notre monde.
Tout ce que nous avons construit pour enfin leur dire qu'une période est finie.
Mais pas la vie.
Avec Syl on s'est promis de garder contact.
Quoi qu'il arrive.
C'est ce que je m'amusais à raconter à Lulu qui est l'un des seuls confidents sur lequel je peux compter.
Puis je lui ai demandé si il venait.
J'ai fais pleins de concessions pour venir à cette journée.
J'ai fais ma petite bouille pour que, lui, il vient.
Il est important.
Pour moi.
Mais aussi pour mon monde.
Il a grimacé avant de me dire qu'il fallait qu'il fasse ses valises.
J'ai failli pleurer.
Mais il m'a regardé droit dans les yeux et m'a promis de chercher à se libérer.
Il m'a promis de venir ensuite.
Finalement au bout de ce repas, j'ai mangé le double de ce que je pensais.
Ça m'a fait rire ce petit bout de ma journée.
De voir certaines barrières s'abaisser.
Comme quand Lulu a pioché dans mon assiette, tel un vieux couple.
Ou prendre des trucs dans mes poches de jean.
Tout ces petites choses qu'il n'aurait pas osé faire il y a encore peu de temps.
Mais que maintenant il essaie en riant.
Et moi ?
Moi je ris avec lui.
Parce que c'est mon soleil.
Éléna serait là, elle me dirait :
"Toi ton amour il est trop grand"
Mais moi je m'en fiche.
Parce que je suis heureuse comme ça.
Merde.
Mon sourire est là que quand je pense, traîne ou parle de lui.
Mon vrai sourire.
Pas le faux tout moche.
Le vrai, le seul que j'ai avec certaines personnes, triés sur le volet.
Et ça c'est tout pour moi.
Être heureuse avec les gens qui me sont chers.
À la fin, quand il est parti, je me suis rendue compte d'une chose.
Il m'avait tellement détendu, que la boule dans mon ventre...
Elle avait disparu.

Juliette.

 

[Juju]

En écoutant We Hug Now de Sydney Rose.

Cher Jude,
Je devais attendre Lulu aujourd'hui, il devait me parler.
Arriver là, on a croisé Syl.
Quand il est arrivé, il m'a sourit tendrement.
Je ne savais pas comment interpréter tout ça.
Comment te l'expliquer ?
Cette boule dans mon ventre, si vite revenu ce matin.
Mais il m'a tendu ses bras et je m'y suis si vite logée.
Je ne suis pas si naïve, je lui priais de me dire.
Mais, je ne sais pas... Peut être a-t-il mes frictions sur ma cuisse gauche ?
En tout cas j'étais si concentré sur le fond de ses yeux qui ont changé.
Il m'a sourit et m'a dit que ce n'était pas si grave.
Et derrière j'ai vu de la tristesse.
Je ne sais pas de quoi il voulait me parler.
Il devait vraiment me le dire, mais je crois qu'il n'a pas voulu me briser encore une fois.
Non il a fait diversion.
Avec son rire qui se joignait au mien.
Et moi ?
Moi j'avais envie de pleurer.
Au début, de rire, puis de tristesse.
Car bientôt, ce sourire ne sera qu'un souvenir tout pâle.
C'est ce que j'ai parlé, là, sur le banc rouge à ma sortie avec Syl.
J'étais ensommeillée sur ses genoux.
Et on riait.
On riait puis j'ai eu envie de pleurer.
Mais je l'ai repoussé, cette envie.
Parce que j'aime trop Syl pour lui imposer ma tristesse.
Mon chagrin.
Alors je riais.
Tant qu'il est encore temps.
Tant que j'y arrive encore.
Alors je la faisais rire.
Puisqu'elle est devenue l'une des seules que j'autorise à me voir telle que je suis.
Elle.
Éléna.
Lulu surtout.
May.
Tim.
Max.
Romain.
Didi.
Zozo.
Sky.
Gaby.
Et d'autres que mon cerveau n'a pas voulu omettre.
Parce qu'ils sont bien là.
Avec moi.
Se sont mes souvenirs.
Je ne leur dis pas encore au revoir à eux.
Ceux qu'avec Edward, on regarde en boucle.
Nous sommes devenus nostalgiques d'un temps où notre sourire a refleurit.
Je t'expliquerai.
Je t'assure.
Mais pas maintenant.
Maintenant j'ai envie de pleurer un bon coup.
Et après, plus jamais.
Je séchèrai toutes les larmes que mes amis ont voulu effacer de ma mémoire.
Et ça maintenant je sais faire.
Je me souviendrai du regard ainsi que du rire de Lulu.
Du sourire de Syl quand j'avais essayé de la manger.
De notre folie avec Romain.
Je t'en ai peu parlé d'ailleurs.
Mais Romain je l'aimais beaucoup, amicalement.
BAM.
C'est ce que je lui ai souligné quand il m'a montré ses veines un peu trop ressorti.
Enfin bref.
Tout ça je le garde pour moi.
Je me berce à ce rythme.
Je t'aime Jude.
Tu es ma mémoire.

Juliette.