Blés

Messidor

Vagabond
Auteur du topic
17 Jan 2024
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Personne ne m'a jamais connue, personne même un peu, le plus doux des murmures. Personne ne m'a jamais connue, même enfant, même il y a des années, même aujourd'hui, à chaque minute, et je n'ai jamais aimé personne.
La boîte de pandore dans mon coeur scellée me suggère qu'un jour dans les plus curieux des endroits, dans une solitude drapée, je le trouverai, celui que j'aime déjà sans le connaître
 
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Messidor

Vagabond
Auteur du topic
17 Jan 2024
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A chaque instant je te chante, et je sais que tu existes, il n'y a aucune certitude qui soit plus forte et pourtant indémontrable. Et je sens ton amour depuis que je suis née, dans mes pas dans la forêt, dans mon coeur.
Ils sont beaux et graves, ils ont le regard loin déjà- tu es dans leurs yeux, dans la beauté de ceux à qui tu donnes ton amour
 
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Messidor

Vagabond
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17 Jan 2024
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Mes mots sont imprécis. Parfois, par moments, je me vois comme à distance. Je ne m’attarde pas trop. Je sais que je ne me reconnaîtrais pas.
Je me sens vide. Je crois que pour la première fois depuis des années, personne n’est dans un coin de ma tête, je ne ressens ni amour ni peine.
J’ai besoin d’être à distance. Je ne me trouve pas dans tout ce qu’il me reste, comme si je fouillais parmi les affaires d’une morte.
Je sais que je suis en train de devenir quelqu’un d’autre, mais je ne sais qui.
En en parlant, j’ai bien senti qu’ils ne comprenaient pas ce besoin de tout recommencer comme si j’étais quelqu’un d’autre.
J’ai besoin de me tenir à distance, et d’abandonner mes sourires
 
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Messidor

Vagabond
Auteur du topic
17 Jan 2024
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Parfois, c’est comme si je pouvais me voir dans le futur- une image précise.
Je ne ressemble pas vraiment à ce que je suis pour le moment. Je me vois dans le hall d’un hôtel, je vois mon visage qui est celui d’une autre. Comment en suis-je arrivée là ?
Autour de moi, ils me disent que j’ai de la chance.
Comment peut-on devenir aussi différent ? Comme si elle avait disparu. C’est quelque chose qui l’a mangé de l’intérieur, qui a tout réarrangé, réorganisé, c’est une nouvelle naissance et je ne garde que mon prénom pour me présenter à cet homme que je ne connais pas et qu’on m’a dit que je devais attendre.

Je n’ai plus de tendresse pour les êtres que j’ai côtoyé dans une vie qui n’était pas la bonne. Ils sont comme des inconnus, qui pourtant eux me reconnaissent encore, dans peu de temps ils s’agripperont à ce souvenir.
Je sais me frayer un chemin dans la vie. Mais peu à peu, je disparais, je ne laisse qu’un sillage, et peut-être que ce n’était qu’une illusion, ces mots échangés. J’ai des dents aiguisées qui le montrent. Je me dérobe, et la main tendue n’étreint que du vide, un voile moiré incertain. Celui que j’ai mâchonné était comme ça je crois, leurs yeux se cernent, leurs traits se distendent, il a perdu le sang qui irrigue sa peau comme ce mot, le seul dont je me souviens de lui: exsangue.
Voilà qu’elle fait son méchant sourire, car ses gentillesses sont souvent feintes.
Sauf avec cet ami qui me rappelle une rue de Paris. Le grand gaillard blond se gargarise de liqueurs d’étoiles tout comme moi. C’est un ami d’errances, il mange une grande pièce de viande avec un couteau. Puis-je monter sur tes épaules, lui dis-je, comme elles m’échelonnent.
Le crépuscule se lève et je nais chaque nuit encore. Qu’est-ce que ça fait de savoir qu’il nous reste un an ?
 
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