Bonjour le formol !
Eh oui. Arrêtez de regretter ce qui devait nécessairement arriver.
Puisque cela devait nécessairement arriver.
Eh oui. Arrêtez de regretter ce qui devait nécessairement arriver.
Puisque cela devait nécessairement arriver.
D'une part, parce que toutes les variables, tous les facteurs et tous les éléments antérieurs à cette situation ne pouvaient mener qu'à elle, de part la causalité universelle.
La configuration matérielle de l'univers était ainsi et non autrement.
D'autre part, parce que cette situation était nécessaire pour t'amener à devenir une meilleure version de toi-même.
Tout le Réel passe par son contraire, et évolue ensuite. C'est la nécessité de la vie. Et ce qu'il faut en retirer, ce n'est pas de la frustration, parce qu'il est inutile d'être frustré face à ce qui est inchangeable et nécessaire, sans jamais accepter la réalité des faits ; c'est une lutte vaine.
Ce qu'il faut en retirer, c'est que le monde, les gens, les pensées, fonctionnent par étapes et évoluent par la réfutation. Une chose doit éprouver la contradiction, l'altérité, pour progresser et augmenter son étendue.
Dans le quotidien
Réorientation d'études.
Un étudiant décide d'étudier en école de commerce. Au premier semestre, il commence à sentir que cela ne lui plait pas tant que ce qu'il pensait, cela ne lui correspond pas. Par responsabilité, il va jusqu’au bout de son année et valide ses examens. Ses parents sont contents pour lui, mais lui est frustré par l’absence de plaisir ou de mérite à avoir passé et obtenu cette année.
Il sera tiraillé par deux désirs contradictoires : arrêter pour faire quelque chose qu’il aime, ou perséverer dans cette voie.
Pour éviter de prendre des risques et de décevoir ses parents, il continue. Cependant il se rend compte qu’il n’est vraiment pas fait pour ça, qu’il perd son temps, mais encore une fois, par responsabilité, il fini son année.
Il n’a pas l’impression que la réussite à ses examens est méritée, il a la sensation d’avoir perdu son temps. Il décide d’arrêter ses études et de se lancer dans sa passion : la musique. Ses parents sont dans l’incompréhension, ils s’opposent à sa décision. Mais lui est déterminé.
- Il a dû passer par deux ans de contraintes, de souffrance, de frustration, pour se rendre compte que sa vocation était ailleurs, pour qu’il prenne la décision de changer de voie.
En conclusion, il devait en passer par là pour se rendre compte qu’il n’était pas fait pour ça, pour prendre sa nouvelle décision.
On peut avoir comme réflexe de se dire qu'il savait pourtant dès le début que cela ne lui convenait pas. Cependant ce savoir devait parvenir à sa conscience, se manifester suffisamment pour ne plus être nié par quelconque prétexte. Il devait se manifester avec évidence, pour que la décision devienne fatale.
Il a fait l'expérience de ce qui n'était pas lui, et a nié cette altérité, jusqu'à l'intégrer et la dépasser.
L'adolescence.
L’adolescent est un individu en mutation, qui transitionne entre enfance et adulte. Souvent, nous observons chez eux le désir de ne plus être reconnu comme un enfant mais comme un individu à part entière, qui a ses goûts, sa personnalité, son libre-arbitre.
La mode est une médiation vers la construction d’une identité personnelle, parce qu'on s'associe à quelque chose d'extérieur à nos parents, extérieur à tout notre environnement familier, on pense se créer une personnalité en étendant notre identité à notre accoutrement, et en s'accoutrant en fonction de ce que l'on considère être notre libre-arbitre. L’adolescent se construit par opposition à l’autorité parentale, en essayant de se distinguer et de contredire son parent.
Un parent confronté à une crise d’adolescence a plusieurs options :
- Empêcher cette crise, l’endiguer, ordonner à l’enfant de ne pas faire des choses en contradiction avec eux, des choses atypiques, etc.
- Accepter que l’adolescence est une période de construction, d’opposition comme moyen de construction individuelle.
Que l’adolescent se comporte comme un adolescent ne doit pas être considéré comme un problème à résoudre, mais comme une étape nécessaire à son évolution vers le mieux, il faut qu’il en passe par là pour devenir un adulte. On ne peut pas s’opposer à ce qui est fatal, qui doit arriver, qui est nécessaire pour devenir ce qu’il est, pour amener ce changement.
Couple.
Deux personnes se rencontrent, se plaisent, et décident d’aller plus loin dans leur relation. Puis apparaissent des désagréments, ils remarquent les défauts de chacun, ils ne voient plus que ça, en sont agacés, et en découlent des disputes, des conflits, des tensions. Parfois réglés, parfois destructeurs, parfois cause de séparation.
On ne peut pas faire disparaître une personne de notre vie ou de notre conscience, on ne peut pas la nier, puisqu’elle a impacté notre personne, nous a changé, nous a fait évoluer.
Fréquenter quelqu’un, c’est lui donner la possibilité de nous influencer.
Ce schéma d'évolution se basant sur l’opposition est applicable partout, dans tout ce qui s’inscrit dans un processus évolution.
Pour dépasser la contradiction, il faut passer par une étape de réconciliation, de pardon. Il faut réussir à se rendre compte que tout ce qui a eu lieu devait avoir lieu, que cela était nécessaire, que le conflit était inévitable, notamment du fait de l'insuffisance de chacun : chacun n'avait pas le vécu nécessaire pour prendre cette contradiction non pas dans l'altérité, mais dans l'accueil et la compréhension.
Également, ce n’est pas parce que le conflit devait arriver que l’on ne peut pas dépasser le conflit. En se réconciliant, on passe à la dernière étape, celle de la réconciliation, de l'unification, et c'est là que l'on évolue vers du mieux.
Les étapes
Lors d’un conflit, je suis dans un désir de suppression, de réfutation de l’autre, de réfutation du problème. Cependant je conserve en moi la trace de ce qu’il m’a apporté, de ce qu'il a désorganisé en moi, je conserve la trace de son passage, on ne peut pas annuler cet apport. Puis, lorsque l’on surmonte la contradiction, qu’elle ne devient plus qu’une étape dépassable pour atteindre le mieux, on atteint l'étape de dépassement, et donc d'apprentissage.
L’essentiel est la notion de mouvement perpétuel passant par l’opposition, la contradiction, qui joue un rôle moteur et déterminant dans toute évolution.
Aussi, ce processus anime le réel, mais concerne aussi la vie intérieure, la pensée, la conscience, l’esprit. Nos idées sont soumises à ce schéma.
Trajet en voiture.
Invité à une soirée, nous faisons le trajet aller et sommes accompagné d'un passager. Ce passager nous dit qu’il connaît un chemin plus rapide qui nous ferait gagner du temps. On peut lui répondre que non merci, ça ira, on connait le trajet. Ou bien on peut essayer et faire l’expérience de cette alterité, de cette différence qui nous est suggérée, pour vérifier si l'on avait raison ou tort.
- Choix 1 : N’ayant pas fait l’expérience de l’autre, de la contradiction, on ne peut pas avoir la certitude de notre savoir, que notre trajet était le plus court. Nous vivons dans la croyance, dans une croyance qui n’a pas été soumise à la contradiction, à la réfutation.
Et qui dit croyance non vérifiée, dit savoir illusoire.
- Choix 2 : Finalement, son trajet était plus long. Mais cela n’était pas une perte de temps, puisque l’on aura investi 5min dans la vérification d’une idée, dans la consolidation d’un savoir, dans l’expérience de la contradiction. Notre savoir initial est augmenté de la connaissance, il est plus abouti et complet, plus solide.
Une expérience qui a priori ne nous apprendrait rien ou confirmerait ce que l’on savait, modifie quand même notre niveau de connaissance puisqu’elle le solidifie.
Vouloir absolument protéger ses croyances, les mettre à l’abri de la contradiction, est la pire chose puisque cela ne met plus notre savoir en position de s’améliorer.
Nous connaissons des périodes de stabilité, nos connaissances nous semblent stables, nos émotions nous semblent stables. Cependant c'est une stabilité nécessairement limitée puisqu'elle n'a pas enduré toutes les épreuves de la vie, elle n'a pas de connaissances solides, et elle peut être désorganisée facilement.
Puis nous connaissons des périodes de désorganisation, lorsqu'une contradiction nous rencontre et vient casser ce que l'on pensait stable et acquis. Quelque chose nous désoriente, nous ne savons pas comment rester stable en sa présence dans notre esprit. Nos connaissances sont mises en péril et nous ne savons plus comment gérer cela émotionnellement.
Avec le temps, à force de côtoyer cette altérité, nous finissons par intégrer ce qu'elle a à nous apporter, nous l'assimilons, et elle devient alors l'aboutissement d'une étape de progression, et non plus une contradiction à laquelle se frotter.
Ce topic est une retranscription reformulée de cette vidéo.