TW : suicide et toujours violences sexuelles (j'écris des trucs horribles, je préfère (re)prévenir)
D'ailleurs un exemple qui pourrait te parler : tu as déjà entendu parler du "bon viol" et du "mauvais viol" ? Le mot viol regroupe énormément de situation différentes. Et jusqu'à il y a pas si longtemps, la situation qui venait à l'esprit c'est un homme à cagoule qui s'attaque à une jeune femme sans défense dans une ruelle. On disait que c'était le bon viol car reconnue par la société.
Alors que depuis "me too" le féminisme s'est battue pour faire reconnaître le viol conjugal comme aussi grave. Et notamment parce que c'est le plus fréquent. C'était le mauvais viol, celui qui était minimisé et peu reconnue. Mais ce sont bien deux situations différentes. Qui méritent un vocabulaire et un traitement différents. Les mots valises faut s'en mefier
Oui oui je connais bien ce concept de bon viol et mauvais viol, effectivement ça a permis de mieux faire reconnaitre le viol conjugal (quoique dans l'image collectif, le bon viol reste quand même celui auquel les personnes pensent en premier quand on parle de viol, alors que c'est le moins répandu). Mais je comprends pas où tu veux en venir ? Dans le terme "viol conjugal" y a bien le terme "viol". Le viol conjugal
est un viol. Alors que toi, tu veux différencier les agressions sexuelles des touche-pipi. Dans "touche-pipi" y a pas le terme "agression sexuel" et pour toi "touche-pipi"
n'est pas une agression sexuelle.
Ca me dérangerait pas qu'un nouveau terme apparaissent tel que "agression sexuelle infantile" (c'est juste un exemple hein), parce que dedans y'aurait bien le terme "agression sexuelle" et même avec "infantile" en plus, ça serait considéré comme une agression sexuelle.
Cette injonction de croire les plaignants n'est pas rationnelle. Il y a des gens qui racontent n'importe quoi, il y a même eu des peines de prison fermes pour des accusations mensongères.
Sors moi des stats sur le nombre d'accusations mensongères, j'aimerai bien voir ça.
Il faut ÉCOUTER les plaignants, et le travail de la justice est de déterminer s'il y a suffisamment d'éléments pour condamner.
Nous, en tant que personne random, on peut les écouter et les croire. Après effectivement c'est un choix. Moi je fais le choix d'écouter et de croire les victimes parce que contrairement à ce que tu penses croire, le nombre de fausses accusations est minime.
Pour revenir sur l'enquête que j'ai cité, je crois les témoignages des personnes qui énumèrent les propos et les difficultés qu'elles ont eu lors du dépot de plaintes. Parce que je ne vois pas pourquoi ces milliers de personnes iraient mentir anonymement sur ça. Ca leur apporterai quoi en fait ?
Et ça me fume, parce que là tu les crois pas parce qu'en gros y a pas de "preuve". Mais quand y a des preuves la victime est encore pas cru, dans l'affaire Mazan y a des vidéos à l'appuie (des viols qu'elle a subi sous soumission chimique) et on va encore dire que madame Pélicot est une menteuse parce que comment c'est possible qu'elle s'en sois pas rendu compte pendant 10 ans, c'est sûre, elle faisait semblant de dormir. Depardieu quand il dit des propos ignobles, qu'il fait du harcèlement sexuelle à une traductrice, qu'il sexualise une enfant sur un cheval, on va encore dire que les vidéos sont truqués. Rien ne suffi jamais. Rien. Ni la parole des victimes, ni les preuves. Quand ya des preuves c'est encore la victime qu'on remet en doute.
Sur le fait de croire, je t'invite à écouter les podcasts dont j'ai parlé, c'est sur des mères qui se battent pour protéger leurs enfants, jusqu'à (certaines d'entre elles) faire des choses illégales (en ne permettant pas le père de voir les enfants), parce que leur(s) enfant(s) leur ont dit les violences que leur père leur font subir (avec parfois, rapport médical qui allait dans le sens de violences sexuelles) et que la justice ne les a pas cru (avec cette fameuse théorie du syndrome d'aliénation parentale brandit très souvent, théorie crée par un pro pédophile et fait sur des études à la méthodologie plus que douteuse), et donc alors que le père agressait les enfants, la justice accordait toujours le droit de la garde parental au père. Dans l'un des témoignage, la mère avait écouté la justice et laissé son enfant allé chez son père, et des années plus tard, son enfant lui a dit que les violences sexuelles fait par le père n'avait jamais cessée.. Voilà aussi ce que ça fait de pas croire, on laisse des victimes rester avec leur agresseur.
Edit : je viens de repenser, une psychologue (qui allait intervenir au procès) avait menti sur l'entretien qu'elle avait eu seule avec un des enfants, elle avait affirmé que lors de l'entretien l'enfant avait dit des paroles qu'il n'a jamais dit (comme quoi c'était la mère qui l'avait agressé ou bien que la mère l'avait forcé à dire que c'était son père qui l'avait agressé mais que c'était pas vrai (désolé j'ai un peu oublié les détails, mais je t'encourage à écouter les 3 épisodes pour avoir les bonnes infos)). Et tu sais comment on a su que la psy avait menti ? Parce que la mère avait pensé à mettre un micro, sans ça on aurait jamais su (et sans ça on aurait jamais eu de preuve). Donc si si, que ce soit des gendarmes, des policiers, des procureurs, des psys, ils peuvent faire/dire des choses dégueulasses, sauf que dans la plupart du temps on a pas de preuves (comme lors des dépots de plaintes). Et donc bien souvent il ne reste que la parole de la personne.
Regarde les témoignages de Steffy Alexandrian, son frère de 12-13 ans s'est suicidé parce que la justice le forçait à vivre chez son père qui l'a agressé et n'autorisait pas sa soeur à avoir sa garde (leur mère s'est suicidé quelque temps avant). Il avait dit mainte et mainte fois qu'il ne voulait pas vivre chez son père, et les violences sexuelles de sa part. Il a dit que quand il pensait à son père, il pensait à la mort (ça me brise quand je pense qu'il a dit ça et qu'on s'en ai foutu). Et la justice s'en ait foutu. On l'a pas cru. On l'a pas éloigné de son agresseur. On a voulu le forcer à vivre avec son agresseur.
Avant ça, son père avait violé également Steffy quand elle était mineure, le père avait été condamné (pas une grosse peine dans mon souvenir). Et pourtant quand son frère a dit les violences sexuelles qu'il subissait par son père, malgré les antécédents, on l'a pas cru. C'est dingue. Qu'est-ce qu'il faut pour être cru ?
Tu n'es pas le seul à ne pas croire la parole des victimes, et j'ai peu de chance de faire changer d'avis, malheureusement. Je trouve tout ça si triste..
Aucun procureur n'irait dire publiquement qu'un viol n'est pas possible sur un enfant de quatre ans, parce qu'ils en poursuivent hélas régulièrement. On peut donc légitimement s'interroger sur le récit, au moins pour cet échange avec la police. Je ne vois pas pourquoi ce serait tabou. Ce qui n'enlève strictement rien à la gravité des faits s'ils sont avérés.
Je comprends pas pourquoi tu parles de procureur là actuellement puisque je parlais des gendarmes/policiers qui recueillaient les plaintes là. Je sais pas si quand tu dis le mot "publiquement" tu parles de paroles dites face à des personnes ("random") ou si tu parles de paroles dite publiquement dans le sens médias/vidéos etc. Pour la première option, justement les témoignages de l'enquête #PrendsMaPlainte montre bien que si si lors des dépots de plaintes sont prononcés ce genre de propos. Et ça me fait rire parce que si c'est bien la première option dont tu parlais, les personnes ont était confronté à ces propos, mais comme elles sont "juste" des personnes "random" bah elle ont que leur parole, elles n'ont pas filmé/enregistré leur dépot de plainte, donc à part les croire, (ce que tu veux pas faire), je vois pas comment tu veux qu'on te prouve qu'"Aucun procureur n'irait dire publiquement qu'un viol n'est pas possible sur un enfant de quatre ans".
Si c'est la deuxième option, les gendarmes/policiers/procureurs peuvent très bien ne pas tenir ce genre de propos dans des médias/sur des vidéos mais les tenir quand ils sont pas filmé/intérogé par des médias.
Tu vois ici tu écris "à mon sens" avec prudence alors que c'est aussi clairement une agression sexuelle. Pourquoi n'utilises-tu pas spontanément les mêmes mots ?
Parce que j'ai déjà l'impression de paraître excessive quand je dis que ce qu'a décrit l'auteur de ce topic est une agression sexuelle, alors si avec le peu de contexte que t'as donné dans ton exemple et juste le terme "sans accord préalable" (donc sans consentement), j'allais paraitre encore plus excessive si j'avais employé le terme d'agression sexuelle. Pour l'instant, l'absence de consentement n'est pas inscrit dans la description de ce qu'est une agression sexuelle ou un viol (le procès de Mazan va peut-être changer les choses sur ça, à voir comment c'est fait et si ce terme de consentement ne va pas desservir encore plus les victimes), mais oui, pour moi c'est bien une agression sexuelle.
Edit : quoiqu'en relisant ton exemple on pourrait rattacher le peu de contexte que tu as donné ("fille qui embrasse une copine sur une piste de danse") à de la surprise ? Donc là on pourrait bien parler d'agression sexuelle.
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Je pense que je vais en rester là, y a plus vraiment de modération sur les hors-sujets j'ai l'impression, mais on en fait quand même pas mal, et même si je pourrais passer des heures encore à écrire parce que le sujet me tient à coeur, je pense qu'on a un peu fait le tour de nos opinions respectifs (j'espère secrètement que mes réponses ont fait réfléchir quelques personnes qui ont lu tout ça).