CHAPITRE 1
Recroquevillée sur moi-même, dans un silence assourdissant, j'attends. Ayant pour seule compagnie le bruit de ma respiration qui se fait de plus en plus pressante, j'ai peur. J'inspire, j'expire. De plus en plus vite. Les mains moites et le front qui ruisselle, j'ai chaud. 1. 2. 3. Les secondes sont interminables. Quand est-ce qu'elle va se décider à arriver et à me poser des questions ? Je n'en peux plus d'attendre. Je sais que je dois passer par là, mais je veux en finir le plus vite possible. Ça fait trois jours que ça dure. Un bruit, j'entends des pas. C'est elle, elle arrive. Ma mère. Lui dire la vérité cette fois ? Impossible. Je dois garder le secret. Je ne peux pas les trahir. Je ne peux pas LA trahir. La porte s'ouvre. Elle me jette un regard glaçant, mais ses mains tremblent. Elle a peur elle aussi. Elle me tend mon portable de ses mains.
« - Manon c'est ta dernière chance. Tu vas me dire qui est derrière ces numéros de téléphone que tu contactes jour et nuit. J'ai maintenant la certitude que ce ne sont pas tes camarades de classe, alors qui c'est ? Pourquoi tu ne veux rien nous dire ?
- Il n'y a rien à dire tout simplement. Ce sont des amis, c'est tout. J'ai 18 ans maintenant, arrête de fouiller dans ma vie privée comme si j'en avais 6, c'est compris ?
- Manon, ne me prends pas pour une imbécile, je vois bien que quelque chose ne tourne pas rond, tu n'es plus la même depuis un an. J'ai essayé de contacter ces numéros, mais comme par hasard, aucun d'entre eux ne répond. Ce ne sont pas des amis, et je compte bien savoir qui c'est. Je t'avais prévenue. Je ne te laisse plus le choix. Je commence à en avoir assez de tes mensonges. Je ne sais pas dans quoi tu t'es encore embarquée, mais ça suffit maintenant. J'ai essayé la gentillesse avec toi et ça n'a pas marché. Tu vas me dire de qui il s'agit immédiatement ! Je resterai là et je te harcelerai de questions jusqu'à ce que tu craques, c'est compris ? Alors je te conseillerais de tout dire maintenant car ce qui t'attend ne sera pas une partie de plaisir ! Ne lutte pas, ça ne sert à rien avec nous. »
Son visage se durcit, l'angoisse m'envahit. Mais je ne dois rien dire. Il ne faut pas que je craque.
« Je n'ai rien à dire. »
Le silence résonne à nouveau. Puis tout à coup, une voix jaillit de nulle part. C'est mon père, il dit à ma mère de le rejoindre, il veut calmer le jeu.
« Très bien Manon, tu ne veux rien nous dire pour aujourd'hui, d'accord. Mais sache que je saurai. »
Elle se baisse vers moi. Elle est si proche que je peux sentir sa respiration et entendre battre son coeur. Il bat presque aussi vite que le mien. Elle n'est pas calme elle non plus.
Silence.
Sa main se dirige vers mon épaule, ses ongles se plantent dans ma chair.
« Tu m'entends ? Je saurai. »
Crispée, les poings serrés, elle se dirige ensuite vers la porte sans dire un mot. Ses pas résonnent dans le couloir. Elle est partie. Pour de bon. Je peux sentir mes os se heurter les uns contre les autres, je tremble encore. J'ai eu chaud. Quelques secondes passent, puis je reprends mes esprits. Mon regard traverse furtivement la pièce. L'ordi, elle a oublié de prendre l'ordi avec elle. Il faut que je leur parle. Elle est partie. Je ne risque pas d'être vue. Je me précipite sur mon ordinateur.
« - Re.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Manon ? Ça fait deux jours que tu ne réponds plus. Tu n'as pas intérêt à nous laisser tomber.
- C'est la merde chez moi, mes parents se doutent de quelque chose, ils me posent plein de questions, on se croirait à un interrogatoire de police. Ils ont même tenté de contacter Maëlle, ils risquent de remonter jusqu'à toi.
- Ne t'en fais pas pour Maëlle, je l'ai fait disparaître de la circulation à l'instant même où elle nous a tourné le dos. Quant à toi, quoi qu'il arrive tu ne dois pas parler, c'est compris ?
- Mais ça me gêne de devoir leur mentir comme ça. Ils ne me lâchent plus, ils insistent. Je ne sais pas si je vais tenir encore longtemps. Pourquoi ne pas leur dire la vérité ? Tu ne nous as jamais dit exactement à moi et aux autres pourquoi ton existence devait rester secrète à ce point. Quelqu'un cherche à te faire du mal, c'est ça ? Tu sais que tu peux me faire confiance, quoi qu'il t'arrive on restera soudées, je te sortirai de là.
- Manon, tu n'as pas l'air de comprendre ce que je te dis. Personne ne doit connaître mon existence ni celle de notre petit groupe, c'est clair ? Ce n'est pas un jeu. Tu ne dois parler de nous à absolument personne. On s'était mis d'accord sur ça dès ton arrivée. C'était ça ou tu dégageais, tu te souviens ? Je suis venue vers toi car tu étais une pauvre fille malheureuse et complètement paumée. Mais je dois être sûre que je peux te faire confiance à 100%, sinon je t'assure que tu redeviendras cette fille paumée et malheureuse en un rien de temps, c'est clair ?
- Oui... Je te promets d'essayer de tenir.
- Tu as intérêt, et tu as surtout intérêt à réussir à tenir, sinon je te ferai regretter de nous l'avoir fait à l'envers.
- Ne t'en fais pas.
- Bien. Et sinon, ça va ? Elle ne t'a pas fait mal cette fois-ci ?
- Non ça va... Mais c'était quand même très dur. Elle peut parfois être... Monstrueuse. Heureusement que mon père est là...
- Je sais ce que c'est Manon, je le sais. Mais tu dois tenir. Je t'ai appris à être courageuse et je sais que tu l'es au fond de toi. Souviens-toi, dès que tu peux, tu nous rejoindras dans mon lieu secret, et ton cauchemar sera fini. Adieu ta famille, adieu ton école, adieu tout ce que tu auras connu jusque là. Il n'y aura plus que nous, le groupe, et tu seras enfin heureuse.
- Oui, je viendrai le plus vite possible, c'est promis. Mais ce n'est pas trop risqué de te rejoindre alors que tu veux que personne à part nous ne sache que tu existes ?
- Manon, tu poses trop de questions. Je sais ce que je fais. Toi, contente toi d'écouter et d'obéir à ce que je dis, compris ?
- Oui, désolée... Je vais aller dormir, je crois, il se fait tard et je suis épuisée.
- Oui fais donc ça. Et tâche d'être là demain, c'est important que tu sois là chaque jour.
- J'essaierai. »
J'éteins l'ordi et je me couche directement, toutes ces émotions m'ont épuisée. Et je sens qu'une dure journée m'attend demain encore.
Elle, c'est Bethany, on s'est rencontrées il y a un an sur un site de personnes en détresse. Elle m'a présentée à ses amis. On forme à présent un groupe soudé. On a tous quelque chose en commun: on ne se sent pas à notre place là où on est et on était perdus. Bethany paraît dure mais c'est pour notre bien, c'est ce qu'elle nous répète toujours. C'est elle qui est venue vers nous. Elle nous a offert son amitié et nous a tous sauvé la vie. Selon elle, on a quelque chose de spécial que les autres n'ont pas. On a prévu de se voir tous ensemble un jour. C'est la première fois que je me sens aussi heureuse et aussi à l'aise dans un groupe. Alors pourquoi ne rien dire, pourquoi ne pas parler de Bethany et du groupe puisqu'on ne fait rien de mal ? Eh bien parce que Bethany a eu une vie compliquée et qu'elle cache désormais un secret, un secret extrêmement dangereux qui pourrait mettre sa vie en danger si jamais quelqu'un d'autre que nous venait à découvrir son existence. En tout cas, c'est ce qu'elle nous avait dit au départ...
C'est une histoire que j'ai commencé il y a un moment. J'essaierai d'en faire un roman ( si je me suicide pas d'ici là). Je me suis inspirée d'un truc que j'ai vraiment vécu et qui m'a beaucoup traumatisée, et plus j'y pensais plus je me disais que ça pourrait en faire un livre tellement c'était pas commun ce que j'ai vécu. Du coup je l'ai vraiment fait pendant le confinement et après j'ai arrêté parce que je ne trouvais plus le temps mais je compte le reprendre. Évidemment après j'ai inventé, c'est pas tout inspiré de la réalité. Du coup je mettrais un chapitre par jour parce que sinon ça va les fusionner et j'aime quand mes messages sont fusionnés
. Du coup voilà, vous pouvez donner vos avis aussi
Recroquevillée sur moi-même, dans un silence assourdissant, j'attends. Ayant pour seule compagnie le bruit de ma respiration qui se fait de plus en plus pressante, j'ai peur. J'inspire, j'expire. De plus en plus vite. Les mains moites et le front qui ruisselle, j'ai chaud. 1. 2. 3. Les secondes sont interminables. Quand est-ce qu'elle va se décider à arriver et à me poser des questions ? Je n'en peux plus d'attendre. Je sais que je dois passer par là, mais je veux en finir le plus vite possible. Ça fait trois jours que ça dure. Un bruit, j'entends des pas. C'est elle, elle arrive. Ma mère. Lui dire la vérité cette fois ? Impossible. Je dois garder le secret. Je ne peux pas les trahir. Je ne peux pas LA trahir. La porte s'ouvre. Elle me jette un regard glaçant, mais ses mains tremblent. Elle a peur elle aussi. Elle me tend mon portable de ses mains.
« - Manon c'est ta dernière chance. Tu vas me dire qui est derrière ces numéros de téléphone que tu contactes jour et nuit. J'ai maintenant la certitude que ce ne sont pas tes camarades de classe, alors qui c'est ? Pourquoi tu ne veux rien nous dire ?
- Il n'y a rien à dire tout simplement. Ce sont des amis, c'est tout. J'ai 18 ans maintenant, arrête de fouiller dans ma vie privée comme si j'en avais 6, c'est compris ?
- Manon, ne me prends pas pour une imbécile, je vois bien que quelque chose ne tourne pas rond, tu n'es plus la même depuis un an. J'ai essayé de contacter ces numéros, mais comme par hasard, aucun d'entre eux ne répond. Ce ne sont pas des amis, et je compte bien savoir qui c'est. Je t'avais prévenue. Je ne te laisse plus le choix. Je commence à en avoir assez de tes mensonges. Je ne sais pas dans quoi tu t'es encore embarquée, mais ça suffit maintenant. J'ai essayé la gentillesse avec toi et ça n'a pas marché. Tu vas me dire de qui il s'agit immédiatement ! Je resterai là et je te harcelerai de questions jusqu'à ce que tu craques, c'est compris ? Alors je te conseillerais de tout dire maintenant car ce qui t'attend ne sera pas une partie de plaisir ! Ne lutte pas, ça ne sert à rien avec nous. »
Son visage se durcit, l'angoisse m'envahit. Mais je ne dois rien dire. Il ne faut pas que je craque.
« Je n'ai rien à dire. »
Le silence résonne à nouveau. Puis tout à coup, une voix jaillit de nulle part. C'est mon père, il dit à ma mère de le rejoindre, il veut calmer le jeu.
« Très bien Manon, tu ne veux rien nous dire pour aujourd'hui, d'accord. Mais sache que je saurai. »
Elle se baisse vers moi. Elle est si proche que je peux sentir sa respiration et entendre battre son coeur. Il bat presque aussi vite que le mien. Elle n'est pas calme elle non plus.
Silence.
Sa main se dirige vers mon épaule, ses ongles se plantent dans ma chair.
« Tu m'entends ? Je saurai. »
Crispée, les poings serrés, elle se dirige ensuite vers la porte sans dire un mot. Ses pas résonnent dans le couloir. Elle est partie. Pour de bon. Je peux sentir mes os se heurter les uns contre les autres, je tremble encore. J'ai eu chaud. Quelques secondes passent, puis je reprends mes esprits. Mon regard traverse furtivement la pièce. L'ordi, elle a oublié de prendre l'ordi avec elle. Il faut que je leur parle. Elle est partie. Je ne risque pas d'être vue. Je me précipite sur mon ordinateur.
« - Re.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Manon ? Ça fait deux jours que tu ne réponds plus. Tu n'as pas intérêt à nous laisser tomber.
- C'est la merde chez moi, mes parents se doutent de quelque chose, ils me posent plein de questions, on se croirait à un interrogatoire de police. Ils ont même tenté de contacter Maëlle, ils risquent de remonter jusqu'à toi.
- Ne t'en fais pas pour Maëlle, je l'ai fait disparaître de la circulation à l'instant même où elle nous a tourné le dos. Quant à toi, quoi qu'il arrive tu ne dois pas parler, c'est compris ?
- Mais ça me gêne de devoir leur mentir comme ça. Ils ne me lâchent plus, ils insistent. Je ne sais pas si je vais tenir encore longtemps. Pourquoi ne pas leur dire la vérité ? Tu ne nous as jamais dit exactement à moi et aux autres pourquoi ton existence devait rester secrète à ce point. Quelqu'un cherche à te faire du mal, c'est ça ? Tu sais que tu peux me faire confiance, quoi qu'il t'arrive on restera soudées, je te sortirai de là.
- Manon, tu n'as pas l'air de comprendre ce que je te dis. Personne ne doit connaître mon existence ni celle de notre petit groupe, c'est clair ? Ce n'est pas un jeu. Tu ne dois parler de nous à absolument personne. On s'était mis d'accord sur ça dès ton arrivée. C'était ça ou tu dégageais, tu te souviens ? Je suis venue vers toi car tu étais une pauvre fille malheureuse et complètement paumée. Mais je dois être sûre que je peux te faire confiance à 100%, sinon je t'assure que tu redeviendras cette fille paumée et malheureuse en un rien de temps, c'est clair ?
- Oui... Je te promets d'essayer de tenir.
- Tu as intérêt, et tu as surtout intérêt à réussir à tenir, sinon je te ferai regretter de nous l'avoir fait à l'envers.
- Ne t'en fais pas.
- Bien. Et sinon, ça va ? Elle ne t'a pas fait mal cette fois-ci ?
- Non ça va... Mais c'était quand même très dur. Elle peut parfois être... Monstrueuse. Heureusement que mon père est là...
- Je sais ce que c'est Manon, je le sais. Mais tu dois tenir. Je t'ai appris à être courageuse et je sais que tu l'es au fond de toi. Souviens-toi, dès que tu peux, tu nous rejoindras dans mon lieu secret, et ton cauchemar sera fini. Adieu ta famille, adieu ton école, adieu tout ce que tu auras connu jusque là. Il n'y aura plus que nous, le groupe, et tu seras enfin heureuse.
- Oui, je viendrai le plus vite possible, c'est promis. Mais ce n'est pas trop risqué de te rejoindre alors que tu veux que personne à part nous ne sache que tu existes ?
- Manon, tu poses trop de questions. Je sais ce que je fais. Toi, contente toi d'écouter et d'obéir à ce que je dis, compris ?
- Oui, désolée... Je vais aller dormir, je crois, il se fait tard et je suis épuisée.
- Oui fais donc ça. Et tâche d'être là demain, c'est important que tu sois là chaque jour.
- J'essaierai. »
J'éteins l'ordi et je me couche directement, toutes ces émotions m'ont épuisée. Et je sens qu'une dure journée m'attend demain encore.
Elle, c'est Bethany, on s'est rencontrées il y a un an sur un site de personnes en détresse. Elle m'a présentée à ses amis. On forme à présent un groupe soudé. On a tous quelque chose en commun: on ne se sent pas à notre place là où on est et on était perdus. Bethany paraît dure mais c'est pour notre bien, c'est ce qu'elle nous répète toujours. C'est elle qui est venue vers nous. Elle nous a offert son amitié et nous a tous sauvé la vie. Selon elle, on a quelque chose de spécial que les autres n'ont pas. On a prévu de se voir tous ensemble un jour. C'est la première fois que je me sens aussi heureuse et aussi à l'aise dans un groupe. Alors pourquoi ne rien dire, pourquoi ne pas parler de Bethany et du groupe puisqu'on ne fait rien de mal ? Eh bien parce que Bethany a eu une vie compliquée et qu'elle cache désormais un secret, un secret extrêmement dangereux qui pourrait mettre sa vie en danger si jamais quelqu'un d'autre que nous venait à découvrir son existence. En tout cas, c'est ce qu'elle nous avait dit au départ...
C'est une histoire que j'ai commencé il y a un moment. J'essaierai d'en faire un roman ( si je me suicide pas d'ici là). Je me suis inspirée d'un truc que j'ai vraiment vécu et qui m'a beaucoup traumatisée, et plus j'y pensais plus je me disais que ça pourrait en faire un livre tellement c'était pas commun ce que j'ai vécu. Du coup je l'ai vraiment fait pendant le confinement et après j'ai arrêté parce que je ne trouvais plus le temps mais je compte le reprendre. Évidemment après j'ai inventé, c'est pas tout inspiré de la réalité. Du coup je mettrais un chapitre par jour parce que sinon ça va les fusionner et j'aime quand mes messages sont fusionnés

