Je suis positive et dépressive

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#psychée

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4 Mai 2024
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Je savais pas du tout où classer le sujet donc le voilà ici.
En faite je pense avoir plusieurs choses à dire...

Premièrement, j'ai trop d'énergie. Je suis pas du tout hyperactive, c'est juste depuis petite je me fatigue pas, je bouge tout le temps et je me "force" entre guillemets de danser pour dépenser mon énergie. Je tiens pas en place, mais je sais me retenir. Je suis très très très bavarde, pourtant en cours je le suis jamais. Donc je suis sûre que ce n'est pas un tdah (si je me trompe pas de notion) car je sais me maîtriser.
On me surnomme carrément Miss Good Vibe prcq je suis toujours de bonne humeur et souriante.
Et j'en viens à mon inquietude...

Je souris tout le temps et ça étonnerais tout le monde, mais je suis dépressive. Mais je le suis, et je le reconnais. Et j'ai voulu que ça se cesse. Je voulais que tout dans la tête arrêté de mal tourner. Et en boucle, je me sens mal d'être moi.
En faite, je me force d'être joyeuse peut être pour cacher ça. J'en ai honte.
J'en ai honte car j'ai des amies qui se font tromper par leur copain et qui se sont mutilés pour ça par exemple, je les ai resonés, mais c'est surtout que j'ai honte d'aller mal sans raison alors que les autres à côté de moi sont dans une vraie dépression, je suis honteuse d'aller mal...
C'est jamais régulier. Je veux dire, que des fois pendant une semaine ou une journée par mois ou tout les deux mois peu importe, j'ai l'impression que c'est fini pour moi.
Quand j'ai commencé à aller mal, je voulais mourir. Maintenant je me rend compte en grandissant à quel point la vie est trop douloureuse à quitter, je ne veux pas mourir jeune. Si je met fin à mes propres jours, c'est que je trouve que j'ai vécut assez longtemps.

Lors de mes crises, je me rabaisse, je me déteste je me haie, je me trouve idiote bonne à rien, moche, l'aide et que je réussirais jamais dans ma vie, que si les autres m'aiment c'est par pitié. Que je suis pas faite pour être ce que je suis. Je me sens ... détruite...
Je sais pas expliqué ce que je ressens, mais je fais de mon mieux.
Mais mon problème, c'est que l'univers entier me dira que je suis la plus jolie fille du monde je ne le croirais pas. Même si c'est une petite notion comme tu n'es pas bête, je n'y croirais pas. C'est dans ma nature d'être comme ça, je ne fais pas confiance aux gens à ce niveau, mais j'ai surtout pas confiance en moi.

Je reconnais que je suis comme ça, je reconnais mon cas, que je suis dépressive et pourtant heureuse, je ne comprend pas ce qui m'arrive mais une autre chose m'inquiète...

Ma dépression à commencer vers ma rentrée en 6° (je suis en 4°). Je me suis faite harceler de manière sexuelle pendant deux ans, et je suis devenue vraiment dépressive fin avril 2023. Ce n'était pas à moi même que j'en voulais, et je me suis mutilée, et j'ai fait des TS, j'en suis pas fière. Non. Mais j'étais comme ça. Quelqu'un, je sais juste que c'est un garçon de ma classe de l'année dernière, qui a signalé mes cicatrices à l'infirmière scolaire. Elle a appelé mes parents, j'ai vu la psychologue scolaire, et finalement la CPE pour lui raconter mon harcèlement. La fille qui m'a fait suivre ça a quitté le collège et personne à de ses nouvelles depuis. L'histoire ce fini plutôt bien, pourtant j'ai continué à me sentir blessé, humilié et mal surtout.
Voilà, c'est la vraie moi qui se cache derrière se sourire.

Je veux comprendre tout, pourquoi suis-je dépressive? suis-je vraiment positive ou est-ce l'impression que je veux donner ? Pourquoi suis-je restée comme ça ? Pourquoi suis-je née avec cette énergie ? Pourquoi mes cas sont comme ceux des autres mais différent, je suis très différentes je me sens bizarre et à l'écart même si ce n'est pas le cas.
Je veux comprendre tout sur ma vie et celles des autres.

Merci si vous avez tout lu, ça doit être vraiment long...
 

Astéria

Initié(e)
18 Avr 2022
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Coucou, il y a plusieurs points que je souhaiterais aborder dans ton message. J'espère que cela t'aidera.

Premièrement, j'ai trop d'énergie. Je suis pas du tout hyperactive, c'est juste depuis petite je me fatigue pas, je bouge tout le temps et je me "force" entre guillemets de danser pour dépenser mon énergie. Je tiens pas en place, mais je sais me retenir. Je suis très très très bavarde, pourtant en cours je le suis jamais. Donc je suis sûre que ce n'est pas un tdah (si je me trompe pas de notion) car je sais me maîtriser.
Alors par rapport au TDAH, il y a plusieurs types. Je ne sais pas si tu es au courant. Mais on considère 3 éléments principaux dans le diag du TDAH : L'hyperactivité, l'impulsivité et l'inattention. Il est possible de remplir davantage les caractéristiques de l'hyperactivité par exemple, sans trop souffrir d'inattention. Dans ce cas-là, on parlera de TDAH avec hyperactivité, de type hyperactif-impulsif.

Ensuite, le trouble n'est pas forcément tout noir ou tout blanc : Par exemple, l'hyperactivité peut passer par des mouvements de jambes, des balancements du corps, des mouvements de mains... Ce n'est pas nécessairement une impossibilité totale à se contrôler. Pareil pour le fait de savoir se contrôler en classe et ne pas papoter, ce n'est pas incompatible avec un TDAH. Alors maintenant, je te dis cela à titre purement informatif. Je ne dis pas que tu as nécessairement un TDAH, mais que ça reste une (éventuelle) possibilité. Ça dépend aussi de ton ressenti, des conséquences que cela engendre dans ta vie... Peut-être que ces informations peuvent t'être utiles ?

J'en ai honte car j'ai des amies qui se font tromper par leur copain et qui se sont mutilés pour ça par exemple, je les ai resonés, mais c'est surtout que j'ai honte d'aller mal sans raison alors que les autres à côté de moi sont dans une vraie dépression, je suis honteuse d'aller mal...
La souffrance n'est pas comparable, elle est présente donc elle existe et c'est tout, tu n'as pas à en avoir honte. Le fait qu'elle soit là est une raison suffisante pour t'en préoccuper, ce n'est pas un concours de "qui souffre le plus" ou "qui a vécu le pire", c'est ta réalité, elle est là et c'est indéniable. Tu es légitime toi aussi. On trouvera toujours "pire" ailleurs, mais on a le droit de se sentir mal. Peut-être qu'elles aussi ont ce sentiment, mais en fin de compte le problème ne vient pas de ce que vivent les autres autour de nous, mais bien ce que l'on vit à l'intérieur de soi. Le fait que tu ressentes ça ne retire rien à leurs souffrances, et la leurs ne retire rien à la tienne. Poses-toi cette question : Si ton message avait été écrit par une amie à toi, qu'est-ce que tu en penserais ? Que ressentirais-tu ? Qu'est-ce que tu voudrais lui donner comme conseil, qu'est-ce que tu lui dirais ?

Mais mon problème, c'est que l'univers entier me dira que je suis la plus jolie fille du monde je ne le croirais pas. Même si c'est une petite notion comme tu n'es pas bête, je n'y croirais pas. C'est dans ma nature d'être comme ça, je ne fais pas confiance aux gens à ce niveau, mais j'ai surtout pas confiance en moi.
Alors malheureusement à ce niveau-là, c'est un travail que tu ne peux faire qu'avec toi-même. Ce n'est pas évident de prendre confiance en soi, mais avec l'âge ça tend à s'améliorer. Tu sembles te juger très durement. C'est tout un processus de déconstruction par rapport à ses propres pensées parasites, et tu peux te faire aider pour ça.

J'ai l'impression que tu te focalises beaucoup sur ce que pensent les autres ; comme s'ils venaient appuyer une forme de "validation" ou non envers toi-même. Je m'explique : Ici, tu te focalises sur les compliments que tu reçois des autres. Sauf que la confiance en soi, on la puise principalement de soi-même, pas de son entourage. Donc si à l'intérieur tu ne te sens pas bien avec toi, les compliments extérieurs ne vont pas résonner en toi.

Je veux comprendre tout, pourquoi suis-je dépressive? suis-je vraiment positive ou est-ce l'impression que je veux donner ? Pourquoi suis-je restée comme ça ? Pourquoi suis-je née avec cette énergie ? Pourquoi mes cas sont comme ceux des autres mais différent, je suis très différentes je me sens bizarre et à l'écart même si ce n'est pas le cas.
Ici, je vais te répondre de manière globale :

On ne peut pas te donner de réponses certaines, mais j'ai l'impression que tu omets une grosse part de ton histoire de vie. Tu as été harcelée durant 2 ans, cela s'est arrêté récemment... Certes tu n'es plus dans cette situation, mais c'est bel et bien arrivé, tout ce que tu as décrit plus haut tu l'as vécu et tu as pris sur toi pendant un long moment. Et lorsqu'on a vécu des situations compliquées, on ne s'en sort pas forcément du jour au lendemain juste parce que c'est fini.

Ce que tu as décrit, ça a des conséquences qui peuvent parfois durer des années. Tu as besoin de te reconstruire et de guérir. Par exemple, lorsque tu dis que tu te sens mal sans raison, ce n'est pas sans raison. Il y a toujours une raison. C'est même fréquent que la souffrance resurgisse une fois que tout est terminé, parce que c'est le moment où tu commences à vraiment assimiler ce qu'il s'est passé, où tu commences à vivre au lieu de survivre. Et comme tu n'est plus activement dans la situation, tu peux enfin faire face à ta douleur et à ses conséquences. Ça peux être très déstabilisant, on peut ressentir une forme de déni ou de dissociation par rapport à cette expérience tant cela est violent pour le cerveau. On s'attend à ce que tout soit terminé, mais on réalise qu'il y a des conséquences. Alors c'est fréquent de s'effondrer à ce moment-là, parce que tout ce qu'on a vécu nous revient en pleine figure comme un boomerang.

Ce que tu exprimes par rapport à ta confiance en toi, au fait de ne pas t'accorder la légitimité d'être malheureuse c'est complètement pertinent avec le harcèlement que tu décris. On t'a fait du mal pendant 2 ans, à un jeune âge. Tu as vécu cette situation sur le long terme. Tu étais en pleine construction et tu n'avais pas les armes pour gérer ça. Le harcèlement sexuel, c'est toujours quelque chose de violent, qu'importe l'âge, mais quand on est jeune c'est d'autant plus dur parce qu'on est très vulnérable. Peut-être qu'à l'heure actuelle, tu as encore un peu de mal à assimiler la gravité de la chose. Mais le corps n'oublie pas. Et ça se ressent beaucoup dans tes propos :
Lors de mes crises, je me rabaisse, je me déteste je me haie, je me trouve idiote bonne à rien, moche, l'aide et que je réussirais jamais dans ma vie, que si les autres m'aiment c'est par pitié. Que je suis pas faite pour être ce que je suis. Je me sens ... détruite... [...] j'ai continué à me sentir blessé, humilié et mal surtout. Voilà, c'est la vraie moi qui se cache derrière se sourire.
Le harcèlement peut chambouler toute ta vision de toi-même, et ton rapport aux autres. Et ce n'est pas parce qu'il est fini qu'il n'est plus là, tu comprends ? C'est comme ça qu'il se manifeste dans ta vie. Par ailleurs, tu es aussi dans un âge qui n'est pas évident. Tu restes très jeune, tu es encore en pleine construction et la 4ème c'est beaucoup de changements. Alors tu dois continuer à te construire malgré ton passé, qui reste malgré tout présent. Et cela ne doit pas arranger les choses.

Est-ce que tu parles de ton expérience à ton entourage ? A tes parents ? Si ce n'est pas le cas, je t'invite à le faire avec un adulte de confiance. Peut-être que tu as besoin de faire ressortir cette histoire, que ça pourrait te faire du bien. Tu es suivie par rapport à ce que tu as vécu ? Et je me demande aussi autre chose. Au milieu de toute cette histoire, cette dépréciation de toi-même : Est-ce que tu ressens que tu as le droit d'être heureuse ?

Maintenant, sache que ça ne veux pas dire que tu es condamnée, au contraire. Ça ne veut pas dire que tu vivras indéfiniment dans cette souffrance, mais tu as besoin de l'assimiler et de l'accepter. Tu peux guérir, et tu vas guérir.


Et enfin, un dernier point : Il y a énormément de dépressions différentes. Celles-ci ne se manifestent pas de la même façon pour tout le monde. Tu peux très bien avoir une personnalité positive tout en étant en dépression. Tout comme cela peut être un masque pour des raisons qui t'appartiennent.

Je te souhaite bon courage, c'est important que tu sois entourée et que tu t'ouvres par rapport à ton vécu. À ton rythme, mais ne t'isole pas. Ne le refoule pas. Et ça finira par aller mieux.
 
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#psychée

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4 Mai 2024
176
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Coucou, il y a plusieurs points que je souhaiterais aborder dans ton message. J'espère que cela t'aidera.


Alors par rapport au TDAH, il y a plusieurs types. Je ne sais pas si tu es au courant. Mais on considère 3 éléments principaux dans le diag du TDAH : L'hyperactivité, l'impulsivité et l'inattention. Il est possible de remplir davantage les caractéristiques de l'hyperactivité par exemple, sans trop souffrir d'inattention. Dans ce cas-là, on parlera de TDAH avec hyperactivité, de type hyperactif-impulsif.

Ensuite, le trouble n'est pas forcément tout noir ou tout blanc : Par exemple, l'hyperactivité peut passer par des mouvements de jambes, des balancements du corps, des mouvements de mains... Ce n'est pas nécessairement une impossibilité totale à se contrôler. Pareil pour le fait de savoir se contrôler en classe et ne pas papoter, ce n'est pas incompatible avec un TDAH. Alors maintenant, je te dis cela à titre purement informatif. Je ne dis pas que tu as nécessairement un TDAH, mais que ça reste une (éventuelle) possibilité. Ça dépend aussi de ton ressenti, des conséquences que cela engendre dans ta vie... Peut-être que ces informations peuvent t'être utiles ?
Je ne savais pas du tout ça. Les informations sont utiles et je pourrais en parler plus à mes parents. Je ferais quelque recherche pour approfondir les sources et être plus exact et complémentaire de ce que tu m'as dit.
La souffrance n'est pas comparable, elle est présente donc elle existe et c'est tout, tu n'as pas à en avoir honte. Le fait qu'elle soit là est une raison suffisante pour t'en préoccuper, ce n'est pas un concours de "qui souffre le plus" ou "qui a vécu le pire", c'est ta réalité, elle est là et c'est indéniable. Tu es légitime toi aussi. On trouvera toujours "pire" ailleurs, mais on a le droit de se sentir mal. Peut-être qu'elles aussi ont ce sentiment, mais en fin de compte le problème ne vient pas de ce que vivent les autres autour de nous, mais bien ce que l'on vit à l'intérieur de soi. Le fait que tu ressentes ça ne retire rien à leurs souffrances, et la leurs ne retire rien à la tienne. Poses-toi cette question : Si ton message avait été écrit par une amie à toi, qu'est-ce que tu en penserais ? Que ressentirais-tu ? Qu'est-ce que tu voudrais lui donner comme conseil, qu'est-ce que tu lui dirais ?
J'aurais dit la même chose, en y pensant. J'aimerais bien en parler plus à mes proches. Je ne sais pas si c'est forcément utile et si c'est nécessaire, mais c'est toujours mieux.
Alors malheureusement à ce niveau-là, c'est un travail que tu ne peux faire qu'avec toi-même. Ce n'est pas évident de prendre confiance en soi, mais avec l'âge ça tend à s'améliorer. Tu sembles te juger très durement. C'est tout un processus de déconstruction par rapport à ses propres pensées parasites, et tu peux te faire aider pour ça.

J'ai l'impression que tu te focalises beaucoup sur ce que pensent les autres ; comme s'ils venaient appuyer une forme de "validation" ou non envers toi-même. Je m'explique : Ici, tu te focalises sur les compliments que tu reçois des autres. Sauf que la confiance en soi, on la puise principalement de soi-même, pas de son entourage. Donc si à l'intérieur tu ne te sens pas bien avec toi, les compliments extérieurs ne vont pas résonner en toi.
Je n'arrive pas à me focaliser sur moi. Peut être je ne m'intéresse qu'aux commentaires négatif. Je ne prête pas attention aux compliments, j'ai juste l'impression que c'est pour me rassurer. Et là, tu vois, je suis contente que tu ne m'ai pas dit "ne dis pas ça tu es une personne formidable". C'est comme ça que m'aurait répondu la plus part des personnes et moi ce que j'aurais voulu, c'est une solution.
Ici, je vais te répondre de manière globale :

On ne peut pas te donner de réponses certaines, mais j'ai l'impression que tu omets une grosse part de ton histoire de vie. Tu as été harcelée durant 2 ans, cela s'est arrêté récemment... Certes tu n'es plus dans cette situation, mais c'est bel et bien arrivé, tout ce que tu as décrit plus haut tu l'as vécu et tu as pris sur toi pendant un long moment. Et lorsqu'on a vécu des situations compliquées, on ne s'en sort pas forcément du jour au lendemain juste parce que c'est fini.


Comme un traumatisme ?
Ce que tu as décrit, ça a des conséquences qui peuvent parfois durer des années. Tu as besoin de te reconstruire et de guérir. Par exemple, lorsque tu dis que tu te sens mal sans raison, ce n'est pas sans raison. Il y a toujours une raison. C'est même fréquent que la souffrance resurgisse une fois que tout est terminé, parce que c'est le moment où tu commences à vraiment assimiler ce qu'il s'est passé, où tu commences à vivre au lieu de survivre. Et comme tu n'est plus activement dans la situation, tu peux enfin faire face à ta douleur et à ses conséquences. Ça peux être très déstabilisant, on peut ressentir une forme de déni ou de dissociation par rapport à cette expérience tant cela est violent pour le cerveau. On s'attend à ce que tout soit terminé, mais on réalise qu'il y a des conséquences. Alors c'est fréquent de s'effondrer à ce moment-là, parce que tout ce qu'on a vécu nous revient en pleine figure comme un boomerang.
Pour résumer, c'est comme si je ne me soignerais pas tout de suite. Comme un choc, un traumatisme. Quelque chose de marquant.
Ce que tu exprimes par rapport à ta confiance en toi, au fait de ne pas t'accorder la légitimité d'être malheureuse c'est complètement pertinent avec le harcèlement que tu décris. On t'a fait du mal pendant 2 ans, à un jeune âge. Tu as vécu cette situation sur le long terme. Tu étais en pleine construction et tu n'avais pas les armes pour gérer ça. Le harcèlement sexuel, c'est toujours quelque chose de violent, qu'importe l'âge, mais quand on est jeune c'est d'autant plus dur parce qu'on est très vulnérable. Peut-être qu'à l'heure actuelle, tu as encore un peu de mal à assimiler la gravité de la chose. Mais le corps n'oublie pas. Et ça se ressent beaucoup dans tes propos :
Je l'ai toujours ressenti cette gravité. Je suis un peu mature sur ce point. J'ai toujours fait attention maintenant et je suis sûre le point de tout dénoncer quand une de mes relations dégénère un peu trop.
Le harcèlement peut chambouler toute ta vision de toi-même, et ton rapport aux autres. Et ce n'est pas parce qu'il est fini qu'il n'est plus là, tu comprends ? C'est comme ça qu'il se manifeste dans ta vie. Par ailleurs, tu es aussi dans un âge qui n'est pas évident. Tu restes très jeune, tu es encore en pleine construction et la 4ème c'est beaucoup de changements. Alors tu dois continuer à te construire malgré ton passé, qui reste malgré tout présent. Et cela ne doit pas arranger les choses.

Donc, ma situation actuelle serait toujours en rapport avec mon harcèlement ?
Est-ce que tu parles de ton expérience à ton entourage ? A tes parents ? Si ce n'est pas le cas, je t'invite à le faire avec un adulte de confiance. Peut-être que tu as besoin de faire ressortir cette histoire, que ça pourrait te faire du bien. Tu es suivie par rapport à ce que tu as vécu ? Et je me demande aussi autre chose. Au milieu de toute cette histoire, cette dépréciation de toi-même : Est-ce que tu ressens que tu as le droit d'être heureuse ?
Mon harcèlement, j'en ai parlé à des adultes du collège et ma meilleure amie. Je me confis quelque fois à elle quand je me sens mal. Je lui ai déjà dit que je suis dépressive et elle me parle toujours gentiment. Mes parents ont su que je me suis faite harceler et que je me suis mutilée... Quand je suis rentrée du collège ma mère a fondu en larme et a commencé à faire plus attention à moi. Et j'ai commencé moi même à faire attention à ma famille et mes proches.
Ai-je le droit d'être heureuse ? Évidement, mais on ne me laisse pas le choix. Je ne me laisse pas le choix, je me focalise sur les mauvaises choses quand ça me concerne.
Maintenant, sache que ça ne veux pas dire que tu es condamnée, au contraire. Ça ne veut pas dire que tu vivras indéfiniment dans cette souffrance, mais tu as besoin de l'assimiler et de l'accepter. Tu peux guérir, et tu vas guérir.
Je le veux, je le sais que je peux réussir mais pour l'instant rien ne m'aide. On m'a déjà dit de me concentrer sur mes hobbys, les personnes que j'aime ect... J'aime beaucoup de choses et ça m'embrouille. Je sais ce que je veux faire plus tard, je ne changerais pas de voie, mais je n'ai pas confiance en moi, j'ai peur de ne jamais réussir et d'être encore critiqué.
Et enfin, un dernier point : Il y a énormément de dépressions différentes. Celles-ci ne se manifestent pas de la même façon pour tout le monde. Tu peux très bien avoir une personnalité positive tout en étant en dépression. Tout comme cela peut être un masque pour des raisons qui t'appartiennent.
D'accord, je vois. Mais ça ne reste quand même pas clair pour moi. Mais tant qu'on me dit que c'est possible, je ne voudrais pas forcément comprendre pourquoi
Je te souhaite bon courage, c'est important que tu sois entourée et que tu t'ouvres par rapport à ton vécu. À ton rythme,
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Merci beaucoup. Ça m'a beaucoup été utile, et je pense en parler plus avec mon entourage.
 
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