2020: Le Cercueil Oublié
L'horloge vient de sonner, une odeur de fleur vient caresser mes narines alors que je reste encore assise dans la salle pendant que tout le monde bouge et remue pour sortir le premier. Je ne suis pas pressée. J'attends et je sors calmement. C'était l'heure de manger. Pendant que tous mes camarades partent manger à la cantine, je reste seule avec ma pauvre boîte à nourriture dans la cour. Mon amie Marine m'avait rejoint, je l'attendais comme d'habitude. Le soleil était fort aujourd'hui, comme un peu tous les jours d'été. Nous nous dirigions vers la grande porte en bois qui se trouvait juste à côté de la direction du lycée. Elle était absolument immense et un peu détériorée, mais malgré tout, elle respirait le charme. Comme elle était entrouverte, Marine et moi passâmes en l'ouvrant un peu plus. De l'autre côté, le paysage était à couper le souffle. Comme notre collège était en hauteur, nous pouvions voir les champs de lavande où de jeunes dames les ramassaient. Elles nous saluèrent chaleureusement et nous fîmes de même. Nous pouvions aller les rejoindre grâce à un petit escalier de pierre, mais nous sommes restées assises sur la petite muraille pour manger ensemble, dos aux portes, afin de mieux contempler la vue. Là où nous étions, face à nous, se trouvait une église délabrée. La lumière douce mais intense du soleil passait par ses trous décousus. Je fis signe à mon amie de venir l'explorer avec moi, mais elle était du style prudent et peu aventurier, donc elle décida de rester sur la petite muraille de pierres. Quand je rentrai dans l'église, les vitraux donnaient un aspect mystique au lieu, plus que d'autres églises. Il y avait des statues de diverses représentations chrétiennes et des colonnes. Mais le plus étrange était qu'il y avait un cercueil vers la fin de l'église. Celui-ci était en bois d'un marron obscur. Des plantes commençaient à tisser leur tige dessus. Je la touchai avec douceur. J'ai essayé de l'ouvrir, mais elle était beaucoup trop lourde. Je levai la tête au ciel que je pouvais apercevoir entre les cassures de l'église. Puis, je vis tout en face de moi l'énorme vitrail coloré qui donnait ces différentes lumières teintées dans ce lieu spirituel. Je n'aimais pas d'habitude les églises, surtout celles en France, elles sont bien trop lugubres. Mais celle-ci aspirait à la tranquillité, un peu de magie, c'était comme le paradis. Puis l'horloge sonna. Je voulais rester ici, mais Marine insistait pour que nous retournions en classe. Alors, elle me prit par le bras et nous avons dit au revoir aux demoiselles qui cueillaient maintenant des fleurs jaunes, ce qui me parut très étrange, mais je n'avais pas eu le temps d'y réfléchir. Nous sommes passées par la porte et nous étions dans la cour. Nous courions vers les laboratoires, car nous avions cours de physique-chimie avec Monsieur Lamariée. Là, nous attendaient deux amis à nous. Et le cours commença....
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Chapitre 1 - L'Inconnu de Minuit
La pluie tombait en un rideau fin et glacé sur les pavés de la vieille ville. Sous la lumière tremblotante des réverbères, Charlotte avançait d'un pas rapide dans les rue de Nantes, serrant son manteau contre elle. L'air humide et l'odeur de la pierre mouillée lui rappelaient des souvenirs qu'elle aurait préféré oublier. Ce soir-là, elle ne savait pas ce qui l'avait poussée à emprunter cette ruelle déserte. Un pressentiment, un appel silencieux qu'elle ne pouvait ignorer. Et puis, elle l'aperçut. Adossé contre un mur, une cigarette entre les doigts, un homme l'observait. Il ne bougeait pas, ne parlait pas, mais son regard sombre semblait la sonder, comme s'il la connaissait. Il portait un long manteau noir qui le cacher et empêcher de le voir. Charlotte sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale. Tout en elle lui disait de détourner les yeux et de poursuivre son chemin, mais quelque chose la retenait.« Bonsoir, Charlotte. »
Sa voix brisa le silence de la nuit. Grave, légèrement rauque, elle résonna en elle comme un écho d'un passé oublié. Son cœur s'accéléra.
« Qui êtes-vous ? »
Il esquissa un sourire, à peine perceptible. « Un ami. Du moins, je l'étais autrefois. »
Charlotte recula d'un pas. Une sensation étrange s'empara d'elle. Elle ne reconnaissait pas cet homme, et pourtant, il y avait dans ses traits quelque chose de familier, comme une silhouette entrevue dans un rêve.
« Je crois que vous faites erreur », dit-elle en se forçant à paraître indifférente.
Il écrasa sa cigarette d'un geste lent et releva les yeux vers elle. « Peut-être. Ou peut-être que c'est vous qui avez oublié. »
Un éclair fendit le ciel, illuminant un instant son visage. Charlotte sentit son souffle se bloquer. Ce regard… Elle l'avait déjà vu. Mais où ?
Avant qu'elle ne puisse poser une autre question, il fit un pas en arrière et s'engouffra dans l'ombre de la ruelle, disparaissant comme une illusion née de la pluie et de la nuit.
Charlotte resta figée, son cœur battant à tout rompre. Qui était-il ? Et pourquoi son regard éveillait-il en elle un trouble si profond ?
Elle n'en savait rien. Mais une chose était certaine : cette rencontre n'était pas un hasard.
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