[Fiction] Dieu quantique

Shunlight

Initié(e)
Auteur du topic
12 Déc 2020
273
170
Dieu Quantique

Un dimanche soir, alors que déprimé je mettais fin à ma vie, les choses prirent une tournure innatendue. Je m'attendais à perdre connaissance pour toujours. On peut etre à faire la rencontre d'un dieu chrétiens ou musulman, pleins de colère, ou peut etre meme de tristesse face à mon geste. A la place, j'eut la sensation de partir en arrière. Comme si ma vie était un film qu'on rembobinait. Après une première surprise, la situation me semblat familière. Après tout, pleins de gens raportent avoir vu leur vie défiler sous leurs yeux. Mais ici, cela se passait après ma mort.
Le détail qui rendis la chose différente, c'est que des souvenirs qui ne s'étaient pas produis se mélangeaient à ceux que j'avais effectivement vécu. Ma vie défila rapidement par moment clé en s'approchant de ma naissance. Un sentiment de honte me traversa quand je vis ma période en couche. Et j'eut peur de revivre ma naissance. Mais une angoisse s'imposat. Que se passerait il une fois mes premiers souvenirs épuisés ?

La réponse ne se fit pas attendre : plus rien. Le vide. Vraiment ? Non, ma vie défilat à nouveau sous mes yeux. J'en profitait pour détailler de plus près les souvenirs. Toujours intrigués par ceux que je n'avais pas vécu. C'était des images fugaces. A l'approche de ma naissance, je me demandais si j'allais revoir une nouvelle fois ma vie. Et ce fut le cas. Après une dizaine de revisionnage, je me rendis compte que les faux souvenirs n'étaient pas toujours les memes. Ils étaient mouvants. Et après une centaine de revisionnage, je commencais à m'ennuyer. Je me demandais si le temps continuait de s'écouler sur terre. A mon échelle, j'avais l'impression d'avoir passé peut etre une journée à regarder en boucle ma vie. Au début c'était surprenant. Ensuite interressant. Après franchement ennuyant. Comme une journée interminable de cours. J'aurais aimé aller dormir. Mettre en pause cette boucle. Mais il n'y avait pas de fonctions pause comme sur une vidéo.

C'est après un nombre interminable de boucles que je compris. Je fus capable de naviguer dans mes souvenirs. Choisir quoi revisionner. J'en profitais pour revivre mon premier baiser. C'était au bord de la piscine quand j'avais 13 ans. Ma famille était partie en vacances à la montagne, dans le village où on logait, les sources étaient réputées. La piscine s'était construite autour. Avec mes deux frères on avait réussi à sympathiser avec un groupe de 3 filles. En passant l'après ensemble, on avait finit par devenir amis. A la pause gouter, on s'était disputé pour savoir qui irait avec qui. Ma préféré c'était Mélanie, et je sentais que je lui plaisait aussi. Mais par gentillesse, je proposais à mon frère de ne rien tenter. Gentillesse, ou hypocrisie. Je savais les dés jetés. Et le soir, peu avant de partir, le miracle c'était produit. Mélanie m'avais emmené dans la partie piscine à bulle, et ne me parlait qu'à moi. Mon frère était vert de jalousie. Et je savais que si mes affaires disparraissaient dans les jours suivantes, ça aurait un gout de plat qui se mange froid. Mais peu importe. Elle me regardais. Moi. Elle me parlait. Une fille très jolie, cheveux noirs, coupe au carré, des yeux bleus très doux, des lèvres rose rouges ni trop fines, ni trop charnue, et un sourire malicieux. Elle avait également dans son timbre de voix un petit quelque chose au gout de miel. Je me sentais bien. Elle me faisait des confidences sur sa vie au collège, sur ses professeurs, mais elle s'approchait de moi de plus en plus. C'était quelque chose de pouvoir revivre un souvenirs aux premières loges. Tout était si vivid. Si... réel ? Je m'attachait à toutes ses choses qui sont habituellements en arrière plans. L'odeur du chlore. La lumière de la piscine qui contrastait avec la pénombre de la nuit tombée. La vapeur qui se formait à la surface de l'eau trop chaude comparé à l'exterieur. Les grillons qui cricketaient à la lune. Et Mélanie. Si proche que je m'attendait à sentir son épaule toucher la mienne. Mais se sont ses doigts qui effleurèrent d'abord les miens. Elle s'était arreté de parler sans que je m'en rende compte, et elle me regardait par dessous, avec un léger sourire. Un regard qui me faisait littéralement fondre. J'hésitais. Je voulais l'embrasser, mais je n'étais pas sûr que ce soit la chose à faire. Enfin, mon ancien moi n'en était pas sûr. Parce que moi je savais que le temps était compté. Que bientot ma mère m'appelerait depuis l'autre bout du bassin pour me dire qu'il est tard et qu'on rentre. Alors dans la précipitations, je prendrai sa main dans la mienne, et on aurait ce premier baiser. Un smack. Court, mais très doux. La première fois que je sentirai la chaleur d'un visage se meler à celle du mien. La première fois que je sentirai des lèvres se poser sur les mienne dans une pression humide aux aromes de chlore.

C'est alors que ça se produisit. L'immersion du souvenirs se fit si forte que je ne faisais plus la différence entre souvenirs et réalité. Le déclic fut quand je sentis mes doigts réagir à ma volontée. Je les sentis bouger. Je sentis le controle de ma main. Je pouvais croiser mes doigts avec les siens. Ma tête réagissait. J'étais de retours. Je du faire une tête étrange car Mélanie me fis un regard interlocqué. Foutu pour foutu, let's go ! Je lui baffouillais alors "Je peux t'embrasser ?" en rougissant aussitot. J'avais beau avoir déjà vécu une scène similaire, l'immersion était totale. Elle pouffa et me dis oui en fermant les yeux. Alors je m'approchais d'elle pour lui donner ce premier baiser. Je suis mort à 21 ans. J'avais eut entre temps un peu plus d'experiences, mais je décidais de m'en tenir au plus simple, pour garder la magie de l'adolescence. Le smack dura plus longtemps que dans mes souvenirs. On eut le temps d'arreter, de se regarder. De rougir. De se remttre à coté et de se coller dans cette piscine à bulle. Elle posa la tete sur mon épaule en aggripant mon bras. Je sentais sa peau douce contre moi. Je me sentais bien. Malheureusement, ma mère comme prévu vint annoncer l'heure du départ. Elle me donna son nom et prenom pour que se retrouve sur facebook. Comme dans mes souvenirs. Sauf que dans mes souvenirs, elle n'avait jamais accepté l'invitation. Et on avait perdu contact. Cette fois, je lui donnait aussi le numero de ma mère !

En repartant, j'étais perplexe. Bilan, j'étais de nouveau sur terre ? Es-ce que c'était une illusion ? Es-ce que je pourrais retourner.. "la haut" ? Dans la voiture j'essayais "d'ouvrir les yeux". Comme quand on reve et qu'on essaie de se reveiller. J'essayais de retourner dans mon explorateur de souvenirs, mais rien n'y faisait. J'étais toujours bel et bien coincé ici. Dans mon corps de 13 ans. Avec pleins de questions. J'essayais alors de parcourir mes souvenirs mentalement, à l'ancienne comme le font les humains. Je me souvenais de tout comme avant ma mort. Pas moyen de naviguer avec précision comme dans l'au dela. Si j'avais su, j'aurais essayé de retrouver un souvenir de loto dans ma mémoire avant de revenir. Es-ce que ça allait durer ? Comment es-ce que j'étais sensé procéder désormais ? Juste vivre à nouveau ma vie, 8 ans avant le jour fatidique ? Es-ce que je devrais faire attention à essayer de reproduire ma vie pour être en terrain connu ? Quand es-ce que je voudrais bifurquer ? Quand es-ce que ça a commencé à merdé si fort ?
 
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angelixearl1

Vagabond
10 Juil 2023
22
8
Dieu Quantique

Un dimanche soir, alors que déprimé je mettais fin à ma vie, les choses prirent une tournure innatendue. Je m'attendais à perdre connaissance pour toujours. On peut etre à faire la rencontre d'un dieu chrétiens ou musulman, pleins de colère, ou peut etre meme de tristesse face à mon geste. A la place, j'eut la sensation de partir en arrière. Comme si ma vie était un film qu'on rembobinait. Après une première surprise, la situation me semblat familière. Après tout, pleins de gens raportent avoir vu leur vie défiler sous leurs yeux. Mais ici, cela se passait après ma mort.
Le détail qui rendis la chose différente, c'est que des souvenirs qui ne s'étaient pas produis se mélangeaient à ceux que j'avais effectivement vécu. Ma vie défila rapidement par moment clé en s'approchant de ma naissance. Un sentiment de honte me traversa quand je vis ma période en couche. Et j'eut peur de revivre ma naissance. Mais une angoisse s'imposat. Que se passerait il une fois mes premiers souvenirs épuisés ?

La réponse ne se fit pas attendre : plus rien. Le vide. Vraiment ? Non, ma vie défilat à nouveau sous mes yeux. J'en profitait pour détailler de plus près les souvenirs. Toujours intrigués par ceux que je n'avais pas vécu. C'était des images fugaces. A l'approche de ma naissance, je me demandais si j'allais revoir une nouvelle fois ma vie. Et ce fut le cas. Après une dizaine de revisionnage, je me rendis compte que les faux souvenirs n'étaient pas toujours les memes. Ils étaient mouvants. Et après une centaine de revisionnage, je commencais à m'ennuyer. Je me demandais si le temps continuait de s'écouler sur terre. A mon échelle, j'avais l'impression d'avoir passé peut etre une journée à regarder en boucle ma vie. Au début c'était surprenant. Ensuite interressant. Après franchement ennuyant. Comme une journée interminable de cours. J'aurais aimé aller dormir. Mettre en pause cette boucle. Mais il n'y avait pas de fonctions pause comme sur une vidéo.

C'est après un nombre interminable de boucles que je compris. Je fus capable de naviguer dans mes souvenirs. Choisir quoi revisionner. J'en profitais pour revivre mon premier baiser. C'était au bord de la piscine quand j'avais 13 ans. Ma famille était partie en vacances à la montagne, dans le village où on logait, les sources étaient réputées. La piscine s'était construite autour. Avec mes deux frères on avait réussi à sympathiser avec un groupe de 3 filles. En passant l'après ensemble, on avait finit par devenir amis. A la pause gouter, on s'était disputé pour savoir qui irait avec qui. Ma préféré c'était Mélanie, et je sentais que je lui plaisait aussi. Mais par gentillesse, je proposais à mon frère de ne rien tenter. Gentillesse, ou hypocrisie. Je savais les dés jetés. Et le soir, peu avant de partir, le miracle c'était produit. Mélanie m'avais emmené dans la partie piscine à bulle, et ne me parlait qu'à moi. Mon frère était vert de jalousie. Et je savais que si mes affaires disparraissaient dans les jours suivantes, ça aurait un gout de plat qui se mange froid. Mais peu importe. Elle me regardais. Moi. Elle me parlait. Une fille très jolie, cheveux noirs, coupe au carré, des yeux bleus très doux, des lèvres rose rouges ni trop fines, ni trop charnue, et un sourire malicieux. Elle avait également dans son timbre de voix un petit quelque chose au gout de miel. Je me sentais bien. Elle me faisait des confidences sur sa vie au collège, sur ses professeurs, mais elle s'approchait de moi de plus en plus. C'était quelque chose de pouvoir revivre un souvenirs aux premières loges. Tout était si vivid. Si... réel ? Je m'attachait à toutes ses choses qui sont habituellements en arrière plans. L'odeur du chlore. La lumière de la piscine qui contrastait avec la pénombre de la nuit tombée. La vapeur qui se formait à la surface de l'eau trop chaude comparé à l'exterieur. Les grillons qui cricketaient à la lune. Et Mélanie. Si proche que je m'attendait à sentir son épaule toucher la mienne. Mais se sont ses doigts qui effleurèrent d'abord les miens. Elle s'était arreté de parler sans que je m'en rende compte, et elle me regardait par dessous, avec un léger sourire. Un regard qui me faisait littéralement fondre. J'hésitais. Je voulais l'embrasser, mais je n'étais pas sûr que ce soit la chose à faire. Enfin, mon ancien moi n'en était pas sûr. Parce que moi je savais que le temps était compté. Que bientot ma mère m'appelerait depuis l'autre bout du bassin pour me dire qu'il est tard et qu'on rentre. Alors dans la précipitations, je prendrai sa main dans la mienne, et on aurait ce premier baiser. Un smack. Court, mais très doux. La première fois que je sentirai la chaleur d'un visage se meler à celle du mien. La première fois que je sentirai des lèvres se poser sur les mienne dans une pression humide aux aromes de chlore.

C'est alors que ça se produisit. L'immersion du souvenirs se fit si forte que je ne faisais plus la différence entre souvenirs et réalité. Le déclic fut quand je sentis mes doigts réagir à ma volontée. Je les sentis bouger. Je sentis le controle de ma main. Je pouvais croiser mes doigts avec les siens. Ma tête réagissait. J'étais de retours. Je du faire une tête étrange car Mélanie me fis un regard interlocqué. Foutu pour foutu, let's go ! Je lui baffouillais alors "Je peux t'embrasser ?" en rougissant aussitot. J'avais beau avoir déjà vécu une scène similaire, l'immersion était totale. Elle pouffa et me dis oui en fermant les yeux. Alors je m'approchais d'elle pour lui donner ce premier baiser. Je suis mort à 21 ans. J'avais eut entre temps un peu plus d'experiences, mais je décidais de m'en tenir au plus simple, pour garder la magie de l'adolescence. Le smack dura plus longtemps que dans mes souvenirs. On eut le temps d'arreter, de se regarder. De rougir. De se remttre à coté et de se coller dans cette piscine à bulle. Elle posa la tete sur mon épaule en aggripant mon bras. Je sentais sa peau douce contre moi. Je me sentais bien. Malheureusement, ma mère comme prévu vint annoncer l'heure du départ. Elle me donna son nom et prenom pour que se retrouve sur facebook. Comme dans mes souvenirs. Sauf que dans mes souvenirs, elle n'avait jamais accepté l'invitation. Et on avait perdu contact. Cette fois, je lui donnait aussi le numero de ma mère !

En repartant, j'étais perplexe. Bilan, j'étais de nouveau sur terre ? Es-ce que c'était une illusion ? Es-ce que je pourrais retourner.. "la haut" ? Dans la voiture j'essayais "d'ouvrir les yeux". Comme quand on reve et qu'on essaie de se reveiller. J'essayais de retourner dans mon explorateur de souvenirs, mais rien n'y faisait. J'étais toujours bel et bien coincé ici. Dans mon corps de 13 ans. Avec pleins de questions. J'essayais alors de parcourir mes souvenirs mentalement, à l'ancienne comme le font les humains. Je me souvenais de tout comme avant ma mort. Pas moyen de naviguer avec précision comme dans l'au dela. Si j'avais su, j'aurais essayé de retrouver un souvenir de loto dans ma mémoire avant de revenir. Es-ce que ça allait durer ? Comment es-ce que j'étais sensé procéder désormais ? Juste vivre à nouveau ma vie, 8 ans avant le jour fatidique ? Es-ce que je devrais faire attention à essayer de reproduire ma vie pour être en terrain connu ? Quand es-ce que je voudrais bifurquer ? Quand es-ce que ça a commencé à merdé si fort ?
Salut shunlight
Je trouve ton texte extrêmement touchant. Tu as un don incroyable pour nous faire ressentir des émotions pareilles.
Merci d’écrire comme ça.
Bravo à toi
 
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Shunlight

Initié(e)
Auteur du topic
12 Déc 2020
273
170
Salut shunlight
Je trouve ton texte extrêmement touchant. Tu as un don incroyable pour nous faire ressentir des émotions pareilles.
Merci d’écrire comme ça.
Bravo à toi
Ça me touche ! J'adore écrire mais je ne le fais pas souvent. J'ai eut une autre idée d'histoire, un truc un peu original que je posterai bientôt 😁