Cisgenre : personne dont le genre ressenti correspond au genre assigné/attribué à sa naissance. (En gros le contraire du mot transgenre)
Le terme "assigné/attribué à la naissance" est un vocabulaire construit par les milieux militants. A la naissance on
constate le sexe (biologique), comme on constate la couleur des yeux, le poids, la taille, le nombre de jambes ou même la race dans des pays comme les Etats-Unis.
Si on définit le genre comme des caractéristiques socialement construites, à la naissance rien n'est attribué. C'est peu à peu que ces caractéristiques vont se façonner : le statut de handicap, s'il manque une jambe, le bénéfice de la discrimination positive suivant la race, la circoncision, le maquillage...
Ce n'est pas moi qui attribu cette importance, puisque déjà avant la naissance, les parents et les proches se questionnent sur le sexe (et donc le genre qu'on va lui attribuer), des projections sont faites sur lui, quand les gens se présentent le genre est l'une des choses dite. Puis juste le sexisme, si le genre n'avait pas d'importance dans la société, il n’y aurait pas de discrimination envers les femmes.
Pour la plupart des gens, c'est au sexe biologique qu'il est fait référence dans ces différentes situations, pas au genre. Une fille qui s'habille avec une tenue usuellement portée par des hommes sera considérée comme une fille si ses caractéristiques morphologiques apparaissent, un garçon en robe comme un garçon, au sens biologique de ces termes pour être clair.
Effectivement, se contraindre n'est pas agir en phase avec soi-même (l'exemple de mes cheveux était pas forcément le meilleur, même si en soit je le fais pas par contrainte mais parce que j'aime cette coupe et le fait qu'en plus c'est connoté féminin me plait, les deux aspects coexistent).
Par contre, ça n'existe pas vraiment les attitudes spontanées. Le concept de socialisation en sociologie signifie que dès l'enfance, l'enfant baigne dans un environnement genré où il s'imprègne des stéréotypes et des rôles du genre qui lui a été assigné.
Et à l'issue de ce "bain" il y a bien des attitudes spontanées, que l'on adopte sans y réfléchir, sans y être contraint et sans effort. Elles ne sont pas forcément "stéréotypées" et c'est plutôt bien que l'on déconstruise les plus idiotes des caractéristiques genrées : après tout on est tous des êtres humains, pas besoin d'être des caricatures.
Je ne pense pas que les personnes trans transitionne juste parce qu'elles aimaient ou non jouer à la poupée ou regarder du foot et boire de la bière.
Effectivement, je me suis déjà demandé qu'est-ce qui au fond fait qu'on se sent homme, femme, non-binaire (d'ailleurs tu as coché non-binaire sur ton profil, si jamais ça te dit je suis curieuse d'avoir ton point de vue de qu'est-ce qui fait qu'on peut se sentir non-binaire), je pense que ça serait + pertinent qu'une personne trans réponde à cette question, mais je pense qu'en soit c'est pas vraiment explicable. Quand moi je me sentais mal quand on me demandait h24 si j'étais une fille ou un garçon, ou qu'on trouvait ma voix grave pour une fille, alors qu'au fond de moi je savais que j'étais une fille, c'était un ressenti profond et que je ne saurais toujours pas expliqué, mais bon, en vrai, j'aimerai bien avoir le point de vue d'une personne trans, parce qu'à part ce que je dis sur mon enfance, je suis pas très concernée. Donc si une personne trans veut donner son point de vue je dis pas non.
Et en fait, ce que je disais en haut, c'est que justement on se sent profondément en soi-même d'un certain genre (pas de par nos comportements (donc même si on aimait pas jouer aux poupées on peut se sentir femme) mais par ce qu'on ressent) et qu'on a envie d'être percu comme telle et c'est là où il y a cette notion de performer notre genre par des choses extérieures (ce qui n'a rien de problématique en soit).
C'est un peu circulaire : on serait "femme" parce qu'on se sent "femme", ce qui n'explique ni ne définit rien.
Et dès qu'on cherche à dire en quoi ça consiste "se sentir femme", en dehors de la biologie, on se retrouve avec une litanie de stéréotypes.
Le seul fait que tu amènes, c'est la voix grave, qui en effet est une caractéristique différenciant les sexes, mais là on est sur le terrain biologique.
Et puis il y a aussi une histoire de s'intégrer dans la société. Si j'étais un homme cis je pourrais trainer avec n'importe qui, mais être trans ça restreint mes choix parce que les gens veulent pas me parler où se foutent tout simplement de ma gueule. Donc si je passe pour un homme cis c'est bien plus simple : je peux m'intégrer dans des groupes de personnes sans un questionnement sur "est ce qu'ils se foutent de moi ou pas là".
Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui s'en rendent pas compte, qui disent qu'on est pas discriminés, mais le fait est que ça fait 2 ans que j'ai commencé ma transition, et plus je sors avec une apparence masculine plus je suis accepté dans des groupes sociaux. Donc peut être que pour vous ça a pas d'importance mais moi ça me touche énormément d'être rejeté parce que je suis pas assez masculin pour être reconnu comme un homme.
Tu as l'air d'avoir surtout à faire à des gens intolérants. Les groupes où on rejette par principe les femmes ou les hommes sont sectaires. Si tes potes ont besoin que tu aies telle ou telle apparence pour te parler, ce ne sont pas des potes. En dehors des relations amoureuses ou sexuelles, je ne vois pas bien en quoi le look des gens est un critère légitime pour les fréquenter.