Il y avait une éminence emplie d’arbres, devant elle, les vignes sèches. Il y eut un homme au pied de l’éminence, vêtu de rouge bordeaux et d’une sorte de chapeau de paille. Il s’extirpât par la suite, sans l’avoir vu disparaître. Nous marchons, suivant le chemin au pied de l’éminence, et tombons sur une lône. Le mioche qui était avec moi me dit de le suivre. Il partit à gauche de la lône et soudainement, une musique me venis en tête : un des mouvements d’un concerto de Rachmaninov. Je regardais droit devant, avec l’envie de larmoyer mais il se retourna et pointa de son doigt la ferme en ruine. Il ne parlait que très peu. Nous nous retrouvions devant elle : ses murs fracassés, noir de cendres. Un détails attira mon attention : l’ancre de façade ressemblait à une croix gammée. J’eus aussitôt compris que nous n’étions plus en France mais en Allemagne, du moins, c’était ce que je pensais. Je jubilais de curiosité. Je le regarda les yeux pétillants de celle-ci et m’avança. Il me regarda de ses yeux transperçant et froid ; je m’immobilisa alors. Je compris qu’il voulait être le menneur, alors je le laissa. Il écartait les branches et les ronces afin de pénétrer par la basse ouverture de la porte dans la demeure. L’odeur de la pièce spacieuse si agréable soit-elle, sentait l’humidité, mêlée à l’odeur de pneus, d’essence, et de bois mort. Il y avait des barres de fer enfoncées dans le mur, des câbles d’électricité sortant des murs, maintes tuiles à terre, des morceaux de bouteilles de vin, des murs en briques détruites en plein milieu de la pièce. Je me baissa pour regarder l’écriture inscrite sur une tuile : Arnaud Etienne et cle Marseille st Henry avec une croix de Malte. Je leva les yeux et pris peur par ce que je vis : le mioche me regardait insistement avec antipathie effroyable et me tenda des boîtes de conserve rouillée dégageant une odeur pestilentielle d’alcool périmé et de vinaigre. Je les mis sur le rebord de la fenêtre derrière moi et l’observais attentivement boire ses liquides répugnants. Je me souviens soudainement que ce gamin était dans la même gare que moi ce matin. Il était accompagné d’une dame qui l’abandonna derrière une mère de deux enfants à l’entrée du hall du train. J’étais époustouflée par la manière dont il restait impassible dans tout événement, ni peur ni frayeur ne l’atteignait, dans la manière dont il rendait en statue les gens qu’il regardait, de sa maturité invraisemblable et son intelligence surprenante.L’affliction me pris : il grandira et disparaîtra un jour. Il s’allongea sur les feuilles mortes sans un mot.
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